Les cigognes blanches du sud du Portugal ne migrent plus
Par Lévi FERNANDES
OURIQUE (Portugal) - Les cigognes blanches, un oiseau migrateur menacé de disparition au Portugal dans les années quatre-vingt, se fixent de plus en plus au sud du pays et ne migrent plus vers l'Afrique à la fin de l'été, selon les ornithologues portugais.
Sur les pylônes d'électricité en plein champ de blé, sur les cheminées, sur les clochers des églises, les nids de cigognes font partie du paysage de l'Alentejo, où elles sont revenues en masse ces dernières années.
"Les cigognes sont apparues ici il y a environ six ans", se souvient Antonio un commerçant d'une cinquantaine d'années installé dans les environs d'Ourique, une bourgade du Bas Alentejo. "Quand j'étais petit, on les trouvait plutôt vers Alcacer do Sal (Haut Alentejo)", plus au nord.
On dénombre aujourd'hui quelque 7.700 couples de cigognes blanches au Portugal, d'après le dernier recensement réalisé l'année dernière, contre près de 1.500 couples vers le milieu des années 80.
"Il y a quelques années, elles migraient vers l'Afrique à la fin de l'été. Aujourd'hui elles sont de plus en plus nombreuses à se fixer" au sud du Portugal toute l'année, explique à l'AFP Gonçalo Rosa, ornithologue de la Société portugaise d'étude des oiseaux (SPEA).
"C'est dans l'Alentejo qu'elles sont le plus nombreuses (...) Plus de la moitié des cigognes se trouvent dans cette région", ajoute M. Rosa.
"Le nombre de cigognes a énormément baissé entre la fin des années cinquante et les années quatre-vingt. Aujourd'hui on retrouve à peu près le même nombre qu'il y a cinquante ans", observe M. Rosa. "Elles retrouvent juste leur habitat naturel d'origine".
Depuis le début des années 90, ces oiseaux qui migraient de la fin de l'été au mois de février vers l'Afrique subsaharienne, une région aujourd'hui touchée par une importante sécheresse, se fixent de plus en plus en Europe.
Pour les spécialistes portugais, outre les conséquences du réchauffement climatique, ce changement s'explique aussi par l'abondance de la nourriture.
"Il y a quelques années, on a introduit les écrevisses dans les rivières portugaises, si bien que les cigognes trouvent désormais de quoi se nourrir tout l'hiver", relève le spécialiste de la SPEA. Ces oiseaux se nourrissent surtout de poissons et d'insectes.
Les habitants sont quant à eux ravis de la cohabitation avec l'un des "symboles" de cette région.
"On aimerait bien qu'elles fassent un nid sur le clocher de l'église du village. Ce serait sympa! Vous ne trouvez pas?", s'exclame une femme des environs d'Ourique.
"Les gens installent dans leur jardin des plate-formes métalliques ou en bois pour accueillir des nids de cigognes", explique Joao Paulo Martins, responsable de l'association de défense de l'environnement Quercus.
Les cigognes préfèrent souvent les pylônes et les poteaux électriques, plus stables que les arbres, pour faire leur nid, qui peut peser plusieurs centaines de kilos. "Le nombre de poteaux électriques a beaucoup augmenté ces dernières années dans la campagne portugaise", souligne M. Martins.
En revanche la cigogne noire est peu présente au Portugal: une centaine de couples tout au plus, selon Quercus. "La cigogne blanche s'adapte beaucoup plus facilement à l'environnement", selon M. Martins.
Source: AFP -- 25/06/2005
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Las cigüeñas blancas del sur de Portugal no emigran más
Por Levi Fernandes
OURIQUE, Portugal - Las cigüeñas blancas, ave migratoria amenazada con desaparecer de Portugal en los años 80, han vuelto al sur del país y ya no emigran más a Africa al final del verano, según los ornitólogos portugueses.
En los postes de electricidad en pleno campo de trigo, sobre las chimeneas, en los campanarios de las iglesias, los nidos de las cigüeñas forman parte del paisaje del Alentejo, adonde han vuelto en masa en los últimos años.
"Las cigüeñas aparecieron hace unos seis años", recuerda Antonio, un comerciante de unos 50 años, instalado en los alrededores de Urique, una aldea del Alentejo Bajo. "Cuando yo era niño, se las veía más bien por Alcacer do Sal (Alentejo Alto)", más al norte.
Ahora se han contabilizado unas 7.700 parejas de cigüeñas blancas en Portugal, según el censo realizado el año pasado, contra casi 1.500 parejas hacia mediados de los años 80.
"Hace unos años emigraban a Africa a fines de verano. Hoy son cada vez más las que se quedan" en el sur del país todo el año, explica a la AFP Gonçalo Rosa, ornitólogo de la Sociedad Portuguesa de Estudio de Pájaros (SPEA).
"El número de cigüeñas bajó enormemente entre fines de los años 50 y los años 80. Ahora hay más o menos el mismo número que hace 50 años", observa Rosa. "Sólo están volviendo a su habitat natural original", dice.
Desde comienzos de los años 90, estas aves, que emigraban desde fines del verano (boreal) hasta febrero al Africa subsahariana, una región afectada actualmente por una fuerte sequía, ahora se quedan cada vez más en Europa.
Para los especialistas portugueses, además de las consecuencias del recalentamiento de la tierra, este cambio puede ser explicado por la abundancia de alimentos.
"Hace unos años se introdujeron camarones en los ríos portugueses, al punto que ahora las cigüeñas encuentran con qué alimentarse todo el invierno", destaca el especialista de la SPEA, ya que estos pájaros comen sobre todo pescado e insectos.
Los habitantes de la zona están encantados con la presencia de uno de los "símbolos" de su región.
"Nos gustaría que hicieran su nido en el campanario de la iglesia de la aldea. Sería simpático, no le parece?", exclama una mujer de los alrededores de Urique.
"La gente instala en su jardín plataformas metálicas o de madera para acoger los nidos de las cigüeñas", explica Joao Paulo Martins, responsable de la asociación de defensa medioambiental Quercus. El problema es que las aves prefieren la solidez de los pilones eléctricos o las chimeneas.
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