Le
Portugal veut devenir une référence dans la recherche sur le cancer
Par Lévi Fernandes
Source: AFP -- 24/09/2010
Par Lévi Fernandes
Le
Portugal, peu présent jusqu'ici dans la recherche médicale,
s'apprête à accueillir un centre privé qui se veut à la pointe
mondiale de l'étude du cancer avec une équipe de près de 400
chercheurs du monde entier.
Le centre Champalimaud, du nom du
milliardaire portugais décédé lui-même d'un cancer en 2004, va
voir le jour grâce à la générosité de cet homme d'affaires qui a
fait fortune dans l'industrie et la finance.
A sa mort, il a
légué un quart de sa fortune, quelque 500 millions d'euros, pour la
recherche médicale.
"Le fondateur avait émis le souhait
dans son testament de soutenir la recherche, mais sans préciser
aucun domaine spécifique. Il voulait que la connaissance ait un
effet pratique sur la santé des gens", a expliqué à l'AFP
Leonor Beleza, la présidente de la Fondation Champalimaud.
Après
réflexion sur l'état de la recherche scientifique mondiale, le
comité scientifique de la Fondation décide d'axer ses travaux sur
les neurosciences et l'investigation des métastases, des cellules
cancéreuses qui se propagent par voie sanguine ou lymphatique à
partir d'une tumeur primaire.
"Nous voulons comprendre
comment ces métastases se propagent et comment les contrôler",
précise Raghu Kalluri, responsable du programme de recherche sur le
cancer de ce centre et professeur en médecine de l'université de
Boston.
"Le cancer est un domaine où l'investissement est
déjà élevé, mais il reste beaucoup à faire. Et puis il y a un
retard en matière de recherche en Europe par rapport aux
Etats-Unis", a affirmé Mme Beleza, une ancienne ministre de la
Santé choisie par Antonio Champalimaud pour diriger sa fondation.
Le
grand avantage du centre, qui sera financé notamment par la
Fondation et des bourses alloués à la recherche, est de réunir
dans un même espace la recherche et les traitements permettant ainsi
d'articuler le travail des scientifiques et des médecins, souligne
la Fondation.
L'implantation de ce centre est une petite
révolution dans le monde de la science au Portugal, un pays qui a
une faible tradition dans ce domaine.
"L'importance du centre
va dépasser nos frontières. Il va nous permettre d'augmenter notre
projection internationale et enrichir nos connaissances
scientifiques", se félicite Ricardo Luz, président de la
société portugaise d'oncologie.
"Même si nous avons déjà
eu un prix Nobel en médecine (NDLR, le neurologue Egas Moniz qui
obtint le prix Nobel en 1949 pour ses travaux sur la leucotomie),
notre histoire ne nous a pas permis d'être plus présents dans le
domaine de l'investigation médicale", observe M. Luz.
L'Etat
portugais, qui a également vu dans ce projet une opportunité unique
de placer le pays sur la scène mondiale de la recherche, a cédé le
terrain qui va accueillir l'imposant bâtiment de forme ovale du
centre Champalimaud à l'embouchure du fleuve Tage et à deux pas de
Belem, d'où partaient les grands navigateurs à l'époque des
découvertes.
"Nous voulons sérieusement placer le Portugal
sur la carte de ceux qui font progresser la recherche. Nous voulons
faire une science d'excellence", a récemment proclamer le
Premier ministre socialiste José Socrates lors d'une visite au
chantier du centre.
Le gouvernement a d'ailleurs demandé à ce
que le centre Champalimaud soit inauguré le 5 octobre prochain, une
date symbolique qui correspond aux commémorations du centenaire de
l'implatation de la République, bien que le centre de doive
commencer à fonctionner qu'en 2011.
La Fondation Champalimaud
remet déjà tous les ans depuis 2007 un prix d'un million d'euros à
des chercheurs ayant joué un rôle important dans l'avancée des
connaissances sur la vision.
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