mardi 20 août 2013

Le Portugal veut devenir une référence dans la recherche sur le cancer (2010)

Le Portugal veut devenir une référence dans la recherche sur le cancer
Par Lévi Fernandes


Le Portugal, peu présent jusqu'ici dans la recherche médicale, s'apprête à accueillir un centre privé qui se veut à la pointe mondiale de l'étude du cancer avec une équipe de près de 400 chercheurs du monde entier.
Le centre Champalimaud, du nom du milliardaire portugais décédé lui-même d'un cancer en 2004, va voir le jour grâce à la générosité de cet homme d'affaires qui a fait fortune dans l'industrie et la finance. 
A sa mort, il a légué un quart de sa fortune, quelque 500 millions d'euros, pour la recherche médicale.
"Le fondateur avait émis le souhait dans son testament de soutenir la recherche, mais sans préciser aucun domaine spécifique. Il voulait que la connaissance ait un effet pratique sur la santé des gens", a expliqué à l'AFP Leonor Beleza, la présidente de la Fondation Champalimaud.
Après réflexion sur l'état de la recherche scientifique mondiale, le comité scientifique de la Fondation décide d'axer ses travaux sur les neurosciences et l'investigation des métastases, des cellules cancéreuses qui se propagent par voie sanguine ou lymphatique à partir d'une tumeur primaire.
"Nous voulons comprendre comment ces métastases se propagent et comment les contrôler", précise Raghu Kalluri, responsable du programme de recherche sur le cancer de ce centre et professeur en médecine de l'université de Boston.
"Le cancer est un domaine où l'investissement est déjà élevé, mais il reste beaucoup à faire. Et puis il y a un retard en matière de recherche en Europe par rapport aux Etats-Unis", a affirmé Mme Beleza, une ancienne ministre de la Santé choisie par Antonio Champalimaud pour diriger sa fondation.
Le grand avantage du centre, qui sera financé notamment par la Fondation et des bourses alloués à la recherche, est de réunir dans un même espace la recherche et les traitements permettant ainsi d'articuler le travail des scientifiques et des médecins, souligne la Fondation.
L'implantation de ce centre est une petite révolution dans le monde de la science au Portugal, un pays qui a une faible tradition dans ce domaine.
"L'importance du centre va dépasser nos frontières. Il va nous permettre d'augmenter notre projection internationale et enrichir nos connaissances scientifiques", se félicite Ricardo Luz, président de la société portugaise d'oncologie.
"Même si nous avons déjà eu un prix Nobel en médecine (NDLR, le neurologue Egas Moniz qui obtint le prix Nobel en 1949 pour ses travaux sur la leucotomie), notre histoire ne nous a pas permis d'être plus présents dans le domaine de l'investigation médicale", observe M. Luz.
L'Etat portugais, qui a également vu dans ce projet une opportunité unique de placer le pays sur la scène mondiale de la recherche, a cédé le terrain qui va accueillir l'imposant bâtiment de forme ovale du centre Champalimaud à l'embouchure du fleuve Tage et à deux pas de Belem, d'où partaient les grands navigateurs à l'époque des découvertes.
"Nous voulons sérieusement placer le Portugal sur la carte de ceux qui font progresser la recherche. Nous voulons faire une science d'excellence", a récemment proclamer le Premier ministre socialiste José Socrates lors d'une visite au chantier du centre.
Le gouvernement a d'ailleurs demandé à ce que le centre Champalimaud soit inauguré le 5 octobre prochain, une date symbolique qui correspond aux commémorations du centenaire de l'implatation de la République, bien que le centre de doive commencer à fonctionner qu'en 2011.
La Fondation Champalimaud remet déjà tous les ans depuis 2007 un prix d'un million d'euros à des chercheurs ayant joué un rôle important dans l'avancée des connaissances sur la vision.



Source: AFP -- 24/09/2010

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