Le Portugal ravagé par des incendies catastrophiques
Le gouvernement portugais a décrété lundi l'état de "catastrophe publique" alors que le Portugal était ravagé par des incendies qui ont fait partir plus de 20.000 hectares de forêts en fumée et provoqué la mort de neuf personnes en une semaine.
"Face à une situation exceptionnelle dans des conditions climatiques absolument exceptionnelles, nous devons mettre en oeuvre des moyens exceptionnels", a déclaré le Premier ministre portugais José Manuel Durao Barroso, à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire.
"Au Portugal nous n'avons jamais connu une tragédie comme celle-ci, en matière d'incendies", a-t-il souligné.
M. Barroso a précisé que son gouvernement débloquerait près de 100 millions d'euros pour venir en aide aux populations sinistrées.
D'après une estimation de la Direction générale des forêts, ce sont près de 54.000 hectares de forêts qui sont partis en fumée, dont plus de 27.000 ha depuis le 27 juillet.
Plusieurs domaines forestiers historiques étaient menacés par les flammes. Dans le Parc naturel de la Serra de Sao Mamede (centre-est), plus de 12.000 hectares ont été détruits par les incendies, selon le ministre de l'Environnement Amilcar Theias. "Je suis très préoccupé, la situation est très grave", a-t-il déclaré.
L'électricité et le téléphone étaient coupés dans de nombreuses agglomérations du centre du Portugal. Selon la société Electricidade de Portugal (EDP), près de 2.000 kilomètres de lignes de haute et moyenne tension ont été endommagés par le feu depuis mercredi et les coupures de courant affectaient 100.000 clients.
De son côté Portugal Telecom a indiqué que 11.000 clients étaient privés de téléphone.
Des habitations ont à nouveau été détruites notamment dans le centre, près de Castelo Branco, tandis que près dans la région de Vila Real (environ 70 km de Porto) des maisons étaient menacées par les flammes.
Plusieurs routes nationales, notamment dans les environs de Guarda (nord-est), et des liaisons ferroviaires dans la région de Beira Baixa (centre-est) étaient toujours interrompues lundi en fin d'après-midi.
Lundi, plus de 3.000 pompiers, appuyés par quelque 400 soldats, ont continué de combattre des dizaines d'incendies qui touchaient 15 des 18 districts régionaux du Portugal continental, selon les services de secours.
Les foyers les plus préoccupants étaient concentrés dans le centre du Portugal et à une soixantaine de kilomètres au nord de Lisbonne, a déclaré Antonio Santos du Centre national de coordination des secours à la radio TSF.
Pour les pompiers, les fortes chaleurs, frisant les 40 degrés Celsius dans certaines zones, et les vents soutenus compliquaient le combat contre les flammes.
Plusieurs maires ont lancé des appels à la population locale afin qu'elle participe au combat contre le feu.
Face à l'ampleur des dégâts, le Premier ministre a annoncé la mise en place d'une structure dirigée par le ministre de l'Intérieur Antonio Figueiredo Lopes, chargée de dresser un état des lieux après les incendies et de proposer des mesures d'aide aux sinistrés.
Les familles et les retraités qui ont tout perdu devraient se voir assurer un revenu minimum et recevoir une aide exceptionnelle pour la reconstruction de leurs logements principaux.
De son côté, le ministère de l'Economie a prévu de soutenir financièrement les petites et moyennes entreprises afin de les aider à reconstruire les infrastructures détruites et à maintenir les emplois.
Source: AFP -- 04/08/2003
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Portuguese wildfire creeps towards resorts on southern Algarve coast
by Levi Fernandes
- A fire in the mountains of southern Portugal threatened three more villages on Wednesday as strong winds blew it towards the Algarve coast, one of Europe's top holiday spots, in the latest battle against wildfires that have so far claimed 15 lives.
Emergency workers earlier on Wednesday evacuated some 60 residents of an old people's home in Bensafrim, located some 250 kilometres (150 miles) south of Lisbon, because of the heavy smoke from the fire which was burning on the outskirts of the town.
But plans to evacuate the remaining 2,000 residents of the town, as well as those of the nearby white-walled villages of Odiaxere and Farta Vacas, were put on hold as the immediate danger from the flames appeared to pass, local officials said.
"It is a very complicated situation, the fire is out of control and it is burning along many fronts," the mayor of Bansafrim, Joao Gomes, told private radio TSF.
Firefighters dug ditches and cleared brush from huge areas around the perimiter of the town in order to block the advance of the fire, which has been burning for five days.
Local residents were in some cases using water from the swimming pools of their homes to protect their properties, images on local television showed.
While the order to evacuate was canceled, many residents of Bensafrim were spending the night on their verandas or in the streets of the main square where they watched the mountains on the horizon for signs of approaching flames.
"This is a horrible situation, I don't know where to go, the fire could still come this way" one local resident told private television TVI.
The flames were now just five kilometres (three miles) north of the restaurants and bars of the port town of Lagos, a popular destination with young tourists from across Europe.
Cars and roofs in the town were being coated with ash from the wildfire, private television SIC Noticias reported.
Just to the east of Lagos, near the town of Silves, firefighters were battling several new outbreaks of a blaze that erupted on Tuesday and which also was heading towards the southern coast.
Some 450 firefighters equipped with more than 100 firetrucks were at the scene of both fires, with more reinforcement on the way from Lisbon.
Interior Minister Antonio Figueiredo Lopes said firefighters needed to focus all their efforts on the blazes raging across the Algarve, which received nearly half of Portugal's more than 12 million tourists last year.
"All the available means are insufficient and if we do not mobilize more means we will not be able to beat this indomitable enemy," he told reporters.
Firefighters said strong winds and thick smoke, which limited the use of water-dropping aircraft, were complicating the battle against the flames.
Authorities believe both fires burning in the Algarve were started deliberately.
Until Friday the region had escaped the wave of fires that has swept Portugal since the end of July, causing nearly one billion euros (1.1 billion dollars) in damage.
Aside from the toll in lives, the fires have dealt a heavy blow to Portugal's forestry industry, which accounts for 11 percent of the nation's exports.
Forestry officials estimate 215,000 hectares (531,000 acres) of land, an area almost as big as Luxembourg, have been devasted by fire so far this year.
The estimate does not include the Algarve wildfires.
With fires now burning in the Algarve, the fires look set to to deal a blow to the nation's tourism industry, another key sector of the Portuguese economy.
Hotels on the Algarve coast, which receive most of their foreign visitors from Britain and Germany, have suffered a number of cancelation in recent days because of the fires, SIC television reported.
Tourism accounts for eight percent of the country's gross domestic product and employs 10 percent of all workers in Portugal.
Source: AFP -- 13/08/2003
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Portugal: risques d'inondations après les violents incendies de l'été
Par Lévi FERNANDES
Avec le retour en force des pluies, le Portugal se prépare à affronter les risques de crues et d'inondations, amplifiés par la vague d'incendies exceptionnelle qui a ravagé ses forêts cet été.
Après un été sec et caniculaire, de fortes averses se sont abattues dès mardi dernier sur le Portugal. Jeudi matin, en cinq heures, le niveau des précipitations atteignait 32 millimètres par m2 à Lisbonne et plus de 45 mm dans plusieurs régions du centre ou du sud, selon la protection civile.
Un glissement de terrain sans gravité s'est produit jeudi matin près de Fundao (centre). Mardi quelque 300 petites inondations, principalement à l'intérieur des maisons, avaient déjà mobilisé les pompiers.
Des précipitations abondantes sur les "vastes étendues de forêts brûlées" lors des incendies catastrophiques de l'été, pourraient favoriser "des inondations et des crues", a averti cette semaine dans un communiqué le ministère de l'Intérieur.
"Le ruissellement rapide des eaux de pluie peut mettre en péril la sécurité de certaines populations", a déclaré pour sa part Pedro Lopes, responsable de la protection civile, à l'antenne de la radio catholique Renascença.
Une masse importante de végétation a disparu dans les incendies qui ont ravagé plus de 400.000 hectares cette année, si bien que la capacité d'absorption des sols a diminué.
"La disparition de la végétation qui protégeait le sol va entraîner l'érosion des surfaces. Un risque d'autant plus important que la déclivité est forte", a expliqué à l'AFP Domingos Patacho, ingénieur des forêts de l'association de défense de l'environnement Quercus.
"Comme il n'y a plus de végétation qui permette à la pluie de s'infiltrer dans le sol, l'eau va se diriger directement vers les cours d'eau. Le sol devenant plus imperméable, le débit du cours d'eau est plus important, et des crues peuvent se former plus rapidement", a-t-il ajouté.
Les pouvoirs publics ont décidé d'organiser des exercices de simulation des secours. "L'institut de l'eau et les pompiers vont simuler des crues, comme les militaires en temps de guerre", a déclaré mercredi le ministre de l'Environnement Amilcar Theias.
Marquant la limite entre le centre et le sud du Portugal, le bassin du Tage, qui a été la proie des flammes cet été, est la région la plus menacée.
"Ce bassin est la zone géographique qui collecte les eaux de pluie" du centre du pays "et qui les draine, à travers les fleuves, vers l'océan", a expliqué M. Patacho.
Aux craintes d'inondations s'ajoutent les risques de contamination de l'eau potable par les particules calcinées toxiques qui sont entraînées vers les cours d'eau dès les premières pluies.
L'Institut national de l'eau (INAG) commence à mettre en place un plan de prévention, avec l'aide des communes, afin de surveiller et de contrôler la qualité de l'eau des sources dans les zones dévastées par le feu.
Source: AFP -- 02/10/2003
Fire-ravaged Portugal braces for flooding and mudslides
by Levi Fernandes
As heavy autumn rains begin, Portugal is bracing itself for a season of flooding and landslides in regions where a record amount of forest was ravaged by a wave of summer wildfires that killed 20 people.
"As there is no vegetation that will allow rainwater to infiltrate the soil, the water will flow directly into rivers," forest engineer Domingos Patacho of Quercus, Portugal's largest environmentalist organisation, told AFP.
Patacho said the ashes left behind by the blazes, which burned more than 386,000 hectares (950,000 acres) of forest and scrubland this year, would also prevent rainwater from being absorbed by the soil and lead to rapid swelling of rivers and streams.
"The soil is much more impermeable and swells can develop much more quickly," he added.
Torrential rains which have swept Portugal since Tuesday have already caused 300 small floods in houses and stores across the country, and provoked a mudslide onto a highway in the central district of Castelo Branco, emergency services said.
The weather office predicts the rainy weather will continue until at least Saturday.
Environment Minister Amilcar Theias said Wednesday firefighters would hold mock rescue operations in the regions most affected by the wildfires to prepare for possible floods.
"Firefighters will simulate flood situations, just like soldiers hold war simulations to prepare for battle," he told reporters.
The minister said the rescue drills would allow officials to evaluate how prepared firefighters are for a serious mudslide or flood.
When the heavy rains began, the national firefighter and civil protection service recommended that logs and other potential obstructions to the flow of water be removed from rivers and streams.
Firefighters also recommended that local municipalities update their emergency plans and take stock of what resources they have which could be used in the event of a flood.
"With weather forecasts calling for heavy rains across the country, the regions which were affected by the fires are vulnerable to quick run-offs of rainwater which can put populations at risk," the director of the national firefighter and civil protection service, Pedro Lopes, told Radio Renascenca.
Authorities have also begun monitoring fresh water sources for possible contamination from ash or other toxic sediments as a result of the fires.
Quercus believes winter rains will wash away at least 12.5 million tonnes of nutrient-rich surface soil in the areas ravaged by flames.
The government estimates the fires, which destroyed dozens of homes, burned down telephone poles and over 2,000 kilometres (1,200 miles) of power lines, caused more than one billion euros (dollars) in damage.
Most of the forest area lost to flames this year burned between late July and mid-September when Portugal, like much of southern Europe, was hit by a wave of dry, hot weather.
Source: AFP -- 02/10/2003
Le gouvernement portugais se mobilise pour éviter les incendies de forêt
Par Lévi FERNANDES
Le gouvernement portugais mobilise d'importants moyens, notamment dans la prévention, afin d'éviter cette année une nouvelle vague d'incendies de forêts semblable à celle qui a fait partir en fumée plus de 400.000 hectares en 2003.
"Nous ne pouvons pas perdre de temps. Il est urgent et nécessaire de coordonner les moyens disponibles" dans la prévention des incendies, a déclaré cette semaine le président Jorge Sampaio.
"La forêt est sans doute la principale richesse naturelle du Portugal", a ajouté M. Sampaio qui a visité cette semaine plusieurs régions touchées l'été dernier par les incendies de forêt.
Le gouvernement portugais, qui ne semble pas lésiner sur les moyens pour éviter un été marqué par des incendies catastrophiques comme en 2003, a annoncé cette semaine des investissements record, un renforcement des effectifs et des opérations de sensibilisation auprès du grand public.
Les incendies qui ont ravagé le Portugal l'année dernière ont fait 20 morts et détruit 423.276 hectares, soit environ 5% de la superficie du Portugal, dont près de 240.000 entre fin juillet et début août. Des centaines d'habitations ont été brûlées. Les dégâts ont été estimés à plus d'un milliard d'euros.
"La prévention est fondamentale. Toute la société doit y participer", a rappelé pour sa part le ministre de l'Agriculture Armando Sevinate Pinto.
La sensibilisation du public est l'une des priorités du gouvernement, qui a prévu de lancer dès le mois prochain une large campagne médiatique de prévention, sous forme de spots diffusés à la télévision et à la radio.
"Cette campagne de sensibilisation sera très importante, car elle va rappeler aux personnes et aux municipalités les mesures préventives à adopter", a déclaré jeudi Nuno Morais Sarmento, ministre de la Présidence, à l'issue du conseil des ministres.
Le ministère de l'Agriculture a quant à lui annoncé un investissement record de 52 millions d'euros dans divers projets, tels que l'acquisition de matériel et la formation de nouveaux sapeurs-pompiers.
Par ailleurs, près de 26.000 militaires vont être mis à contribution cet été, soit plus du double de l'effectif de l'an dernier, en vertu d'un accord signé cette semaine entre les ministères de la Défense et de l'Agriculture.
Alors que les années précédentes les militaires intervenaient "quand tout était déjà perdu", cette année, ils vont participer à des opérations de prévention "quand tout pourra encore être sauvegardé et évité", a souligné le ministre de la Défense Paulo Portas.
De son côté le ministre de l'Intérieur Antonio Figueiredo Lopes a annoncé que les effectifs de la gendarmerie seraient renforcés et compteraient une soixantaine d'équipes sur le terrain vouées à des opérations de surveillance "des zones les plus exposées", soit le double du nombre de missions de patrouille de l'année dernière.
Le Portugal, qui a énormément investi pour accueillir cet été l'Euro 2004 de football (12 juin- 4 juillet), veut éviter de gâcher cette occasion unique de promouvoir son image dans le monde par une publicité négative.
"Nous passons sur CNN (chaîne d'information américaine) sur deux sujets: les incendies et l'affaire de la Casa Pia (scandale pédophile). Il n'y a rien de plus destructeur pour notre amour propre", a fait valoir M. Sampaio même s'il reconnaît que ce sera difficile.
"Nous plaçons la barre très haut, comme s'il était possible de résoudre des problèmes qui durent depuis des décennies en six mois", s'est-il exclamé.
Source: AFP -- 16/04/2004
Portugal mobilizes to avoid repeat of deadly summer wildfires
by Levi Fernandes
As temperatures rise, Portugal is to spend millions on new firefighting equipment and plans to have thousands of troops patrol forests to avoid a repeat of last summer when fires destroyed huge areas of land and left 20 dead.
"We cannot lose time. It is urgent and necessary to coordinate all the avaialble means," President Jorge Sampaio said earlier this week during a visit to some of the areas which were worst-hit by flames last year.
In addition to the toll in lives, the wildfires destroyed over 400,000 hectares (990,000 acres) of scrub and woodland last year, much of it during a heatwave which hit much of Europe in August.
This was the largest area of Portugal, one of the European Union's poorest members, to be ravaged by fires since records began in 1980.
The government estimates the fires, which destroyed some 100 homes as well as thousands of kilometres (miles) of electrical and telephone wires, caused more than one billion euros (dollars) in damage.
While the high temperatures fueled the flames, the agriculture ministry estimates nearly three-quarters of the blazes which swept through the country last year were caused either by arsonists or negligence on the part of farmers and campers.
To combat this negligence, the ministry plans to launch a massive public awareness campaign on television and newspapers next month which will remind landowners of their obligation to remove dry shrubs and warn of the dangers of activities like burning garbage at campsites.
"Prevention is fundamental. All of society must take part," Agriculture Minister Armando Sevinate Pinto told reporters when unveiling the program on Thursday.
He added the government planned to spend 52 million euros (62 million dollars) this year to clear paths in forests and remove dry shrubs as well as on the acquisition of new firefighting material, including 50 new vehicles.
Many firefighters blamed difficulties in accessing the site of wildfires last year for delays in putting out the flames.
The government strategy is also betting heavily on increased vigilence of forests this year.
The defence ministry said it would free up more than 26,000 soldiers this summer, more than double the amount used last year, to patrol the nation's forests round-the-clock between June 1 and September 30, when temperatures are at their highest in Portugal.
Defence Minister Paulo Portas said that unlike previous years when soldiers intervened "when everything was already lost" this year they would become involved "while everything can still be protected and harm avoided."
Local officials meanwhile in the central district of Santarem, which was badly ravaged by flames last year, said they plan to install video cameras in the region's forest to more closely monitor woodland during the dry season.
But despite the increased effort to avoid fires, authorities warned Portugal was still vulnerable to large-scale blazes this year.
"No one can have the illusion that a forest policy which was totally frustrating during three decades will change in just six months," said Sampaio.
Forestry experts blame the high number of absentee landowners, who do not clear their plots of dry wood and brush, as well as outdated property registers and an emphasis on the planting of highly combustible eucalyptus trees for the high number of wildfires.
Portugal's 3.3 million hectares (8.25 million acres) of forests are split among 600,000 property owners, many of them with plots of only a few hectares.
A great majority of the small plots belong to elderly people who can no longer care for the land, or to people who have moved to the cities which dot the coast and no longer have any interest in their woodland holdings.
Source: AFP -- 16/04/2004
Ravagé par d'importants feux de forêt, le Portugal appel ses voisins à l'aide
Par Lévi FERNANDES
Le Portugal, qui a fait appel cette semaine à plusieurs pays de l'Union européenne pour l'aider à lutter contre les incendies, continue mercredi de faire face à d'importants feux de forêts sur l'ensemble du territoire.
Mercredi matin, près de 1.300 pompiers du nord au sud du Portugal, appuyés de plus de 340 véhicules et 39 hélicoptères ou Canadair bombardiers d'eau étaient mobilisés dans la lutte contre les incendies.
Les pompiers recensaient 8 foyers d'incendies jugés préoccupants dans les régions de Braga, Bragance (nord), Viseu (centre), Faro et Beja (sud), a indiqué le service national des pompiers et de la protection civile (SNBPC).
A cela s'ajoute, une vingtaine d'incendies déclarés maîtrisés mais qui requièrent la surveillance des pompiers, a précisé le SNBPC.
L'un des incendies les plus importants progressait depuis mardi après-midi dans la chaîne de montagne de Geres (nord), le plus grand parc naturel du pays, qui offre une variété unique de faune et de flore.
Depuis le début de la semaine, la Serra de Arrabida, une réserve protégée, qui abrite une végétation méditerranéenne aux espèces rares à une trentaine de kilomètres au sud de Lisbonne, avait déjà été la proie des flammes. Près de 1.000 hectares sont partis en fumée.
Plus au sud, quelque 4.000 hectares, selon des estimations encore provisoires, sont également partis en fumée cette semaine dans la chaîne montagneuse de Monchique, en Algarve.
Le Portugal, qui craint que la situation ne s'aggrave en raison de la canicule qui s'est abattue sur le pays, a demandé l'aide de ses voisins européens. L'UE a accepté d'activer son mécanisme communautaire de protection civile.
L'Allemagne, la Grèce, l'Italie, la Grande-Bretagne, la Norvège et la France ont déjà répondu à l'appel en mettant à la disposition du Portugal plusieurs avions et hélicoptères.
Le Portugal a accepté, pour l'instant, l'aide proposée par la Grèce, qui a envoyé deux avions Canadair mardi, par l'Italie et par l'Espagne.
Le gouvernement portugais a par ailleurs précisé mardi soir qu'il avait demandé à l'Espagne de renforcer les moyens aériens déjà déployés au Portugal, en vertu d'accords bilatéraux en matière de lutte contre les incendies. Deux avions espagnols supplémentaires sont attendus mercredi au Portugal.
La police portugaise, qui a lancé un véritable plan national de lutte contre les incendies, a annoncé en outre avoir arrêté mardi deux pyromanes présumés dans la région de Porto, qui viennent s'ajouter aux 24 incendiaires présumés déjà arrêtés depuis le début de l'année.
Selon des données encore provisoires la superficie dévastée par le feu depuis le début de l'année s'élève à près de 30.000 hectares.
En 2003, plus de 400.000 hectares de forêts et de broussailles au total étaient partis en fumée, 20 personnes étaient mortes dans les incendies et une centaine de maisons avaient été détruites. Le montant des dégâts avait dépassé le milliard d'euros.
Source: AFP -- 25/07/2004
"Quand on n'a plus d'eau, on appelle les pompiers..."
Par Lévi FERNANDES
PEREIRAS (Portugal) - La bourgade de Pereiras (sud), touchée de plein fouet par la sécheresse, doit faire appel aux pompiers plusieurs fois par jour pour s'approvisionner en eau après l'assèchement complet du barrage en avril.
"Quand on n'a plus d'eau, on appelle les pompiers qui viennent avec un camion deux à trois fois par jour remplir la citerne du village", raconte Maria Alice, 70 ans, propriétaire du petit café de Pereiras.
Ce village traditionnel de l'intérieur de l'Alentejo avec ses maisons blanchies à la chaux, est, comme de nombreuses autres agglomérations portugaises, touché de manière inédite par la plus grave sécheresse de ces soixante dernières années, selon les autorités.
La terre des champs autour de Pereiras est sèche, poudreuse en surface, dure en profondeur, souvent craquelée, tandis que les branches des arbres et des nombreux chênes-lièges se dessèchent.
Les problèmes d'eau dans cette localité se sont aggravés ces dernières années, mais depuis janvier la situation est particulièrement grave selon les habitants.
Pourtant, la municipalité de ce bourg d'à peine 250 habitants, qui a installé l'eau courante depuis une quinzaine d'années, avait fait construire un barrage, à quelques centaines de mètres de l'agglomération, pour éviter les pénuries.
L'eau stockée pendant l'hiver dans le petit lac artificiel devait permettre de subvenir aux besoins du village pendant au moins deux ans. Mais cette année pour la première fois, le barrage est vide depuis deux mois.
"En temps normal on ne manque pas d'eau", explique Antonio Ramos, qui tient le petit commerce du village, où devisent et se croisent tous les habitants, majoritairement retraités. "La montagne n'est pas loin. Il pleuvait énormément ici quand j'étais petit", se souvient Antonio.
"Le niveau du barrage descend tous les étés très bas, mais cette année c'est la première fois qu'il s'assèche complètement", renchérit un villageois.
Ici les habitants ont le réflexe d'économiser l'eau depuis longtemps, ce qui a permis cette année de réduire considérablement la consommation, selon Elisabete Cardoso, agent municipal.
"On est passé cette année de 30.000 à environ 22.000 litres d'eau consommée par jour", précise-t-elle.
"Les personnes âgées sont habituées à faire des économies. Elles sont réceptives aux campagnes de sensibilisation diffusées à la télévision et puis elles surveillent de près les factures", explique cette responsable municipale.
"Quand je lave mes salades, je réutilise toujours l'eau pour arroser les plantes du jardin", confie Maria Alice. "Je fais très attention à faire des économies. L'été ne fait que commencer", souligne-t-elle.
Dès que l'eau manque, les pompiers remplissent la citerne blanche, d'une capacité de 100.000 litres, qui surplombe le village installé à flanc de colline ainsi que les citernes des petits agriculteurs. Cette dépendance à l'égard des services de secours inquiète les villageois.
"Si les incendies commencent dans la région, les pompiers n'auront pas le temps de venir et on va vraiment manquer d'eau", observe Antonio.
Pour une poignée d'habitants plus critiques, outre les conditions climatiques, les problèmes d'eau sont clairement liés à la politique de gestion des ressources hydrauliques.
"Que voulez-vous nous sommes un petit village. Cela ne représente pas beaucoup de voix lors des élections", soupire Antonio. "Regardez! Nous avons d'énormes terrains de golf à quelque kilomètres, qui ne manquent jamais d'eau".
Source: AFP -- 25/06/2005
"Mes bêtes vont finir par mourir de faim!", s'inquiète un éleveur portugais
Par Lévi FERNANDES
NOSSA SENHORA DA COLA (Portugal) - "Toutes mes bêtes vont finir par mourir de faim!", s'exclame Joao Inacio Guerreiro, un éleveur des environs de Nossa Senhora da Cola, une bourgade du sud du Portugal, où la sécheresse prolongée frappe de plein fouet l'élevage et l'agriculture.
"Pour l'instant nos vaches sont encore bien grasses, mais dans quelque temps elles vont commencer à maigrir", renchérit Jorge Antonio Rego, 26 ans, un berger qui travaille pour Joao Inacio.
Nossa Senhora da Cola est pourtant situé en bordure du barrage de Santa Clara, l'un des plus importants lacs artificiels du sud du Portugal. Mais le niveau d'eau est très bas cette année et la retenue d'eau est vide aux extrémités.
"Notre problème est surtout lié à la nourriture", explique cet éleveur de l'Alentejo, à la peau brûlée par le soleil. Entouré de cinq chiens, Joao Inacio surveille son troupeau en train de paître dans le lit d'une mare complètement asséchée depuis quelques semaines.
"L'eau, je pense que je pourrai encore tenir, ce qui est préoccupant c'est la nourriture. Les pâturages ont séché. Nous devons acheter du fourrage pour les bêtes depuis janvier et l'argent commence à manquer", poursuit-il.
Certains éleveurs de la région dépendent de l'aide des pompiers, qui apportent des citernes d'eau, pour abreuver les animaux.
Entre vaches, moutons et chèvres, Joao Inacio possède environ 300 bêtes. Pour les nourrir, il doit importer du foin depuis plusieurs mois, de France, d'Espagne et d'Allemagne.
"Une botte de foin d'un peu moins de 30 kilos, coûte environ 5 euros. Or, c'est à peu près ce que mange une vache par jour. Vous comprenez que l'argent vienne à manquer au bout d'un moment!", s'exclame l'éleveur tout en ajustant son béret.
Dans l'Alentejo on est habitué aux fortes chaleurs et aux terres arides, mais cette année la sécheresse est particulièrement grave.
"Les années précédentes quand on manquait de foin, on faisait appel à nos voisins. Cette année, c'est impossible. Tout le monde manque d'eau et de fourrage depuis l'hiver dernier", indique-t-il.
Outre la sécheresse, Joao Inacio doit également faire face à la maladie de la "langue bleue" ou la fièvre catharale.
Cette infection virale provoquée par la piqûre d'un certain moustique, touche surtout les caprins, mais aussi les bovins. Le Portugal n'a pas connu de foyer depuis les années 50, mais la maladie a été détectée en Espagne et au Portugal à l'automne dernier.
"Même si on voulait vendre nos bêtes, avec cette maladie, elle ne valent plus grand chose sur le marché. Pour les vendre, il faut se plier à des règles très strictes qui découragent les acheteurs", relève Joao Inacio.
Les autorités sanitaires imposent des restrictions à la circulation des animaux comme la désinfection des véhicules de transport du bétail, des vaccins ou encore des tests de dépistage avant l'abattage.
L'Etat portugais a accordé en début d'année une aide d'un montant global de 25 millions d'euros à ces éleveurs. "Ces aides ne nous ont pas vraiment permis de faire face à nos problèmes", constate Joao Inacio. "Il paraît qu'on a encore droit à des aides, mais je n'en sais pas plus".
"Cette année on a encore quelques économies qui nous permettent de tenir. Mais on sait pas jusqu'à quand!", conclut-il. Et d'ajouter avec tristesse: "J'ai 63 ans et je peux vous dire que je n'avais jamais vu rien de pareil. Je voulais tenir au moins jusqu'à ma retraite."
Source: Source: AFP -- 25/06/2005
Portuguese livestock farmers struggle through severe drought
by Levi Fernandes
NOSSA SENHORA DA COLA, Portugal - Surrounded by his five dogs, Joao Guerreiro watches as his herd grazes on dry fields and makes a dramatic prediction.
"All of my animals are going to starve to death," the 63-year-old said.
"In previous years when we ran out of hay, we could ask our neighbours for some. That's impossible this year. Everyone is running low on water and fodder," he added.
Known as the breadbasket of Portugal for its wheat production, the entire southern province of Alentejo where the white-walled village of Nossa Senhora da Cola is located is suffering from "extreme" drought conditions.
Fully 79 percent of Portugal, a nation of just over 10 million people, was facing "extreme" or "severe" drought conditions as of June 15, according to national water institute Inag, making it the worst dry spell in over 60 years.
The lack of rain has caused wells to run dry in 25 remote villages, mostly in the semi-arid south of the country, which are now being supplied with water through regular visits from firetrucks.
National statistics institute INE estimates cereal prediction will fall by up to 70 percent this year, making it the worst grain harvest in two decades.
Even if it were to rain over the coming summer months, crops would not be able to recover at this stage, it warned in a report issued last month.
The drought has already cost farmers at least one billion euros (1.2 billion dollars) in lost income and extra costs, with livestock growers especially hard hit, according to estimates by Portugal's main farmers' association CAP.
With pastures dried up, Guerreiro has been importing hay from France, Germany and Spain to feed his herd of some 300 cows, goats and sheep while other farmers have resorted to taking leaves off trees to feed their herds.
A bundle of hay weighing around 30 kilograms (66 pounds) -- enough to feed one cow each day -- costs around five euros, he said.
"You can see how money is starting to run out at the moment," he told AFP.
Last month the government unveiled two new lines of credit to help cattle famers cope with the effects of the drought.
One provides cattle growers with 50 million euros to buy fodder while the other makes 45 million euros available to finance the drilling of new wells.
The aid follows the provision of 25 million euros in January to help cattle growers deal with an outbreak of blue tongue disease, an insect-borne viral disease which is harmless to humans but potentially fatal to cattle.
The disease has compounded the effects of the drought, by making it more difficult to sell livestock when hay starts to run out, Ignacio said.
"These aids will not really help us face up to our problems," he said.
"This year we still have some savings which will let us hold on. But I don't know for how much longer," he added.
Source: AFP -- 27/06/2005
Le Portugal réfléchit à une meilleure gestion de ses forêts
Par Lévi FERNANDES
Le Portugal, qui a vu partir en fumée plus de 20% de ses forêts au cours des cinq dernières années, réfléchit à une meilleure exploitation de ses espaces boisés afin d'éviter la répétition des incendies.
Depuis 2001, plus de 820.000 hectares ont brûlé, alors que les forêts couvrent 3,2 millions d'hectares, soit 36% du territoire portugais, selon un bilan établi début juillet par la Direction générale des forêts (DGF).
Rien qu'en 2003, des incendies catastrophiques avaient détruit plus de 420.000 hectares de végétation et de forêts.
Le Portugal est le pays européen, dont la zone boisée a le plus souffert des ravages provoqués par le feu, soulignait le quotidien Diario de Noticias dans son édition de vendredi.
Pour les spécialistes portugais, la multiplication des incendies de forêts au cours des trente dernières années s'explique notamment par l'exode rural et la désertification qui a frappé l'intérieur du pays.
"Dans les années soixante-dix, il y a eu un important mouvement d'émigration. De nombreux propriétaires forestiers sont partis et les forêts ont été laissées à l'abandon", a expliqué à l'AFP Domingos Patacho de l'association de défense de l'environnement Quercus.
Avec le départ des agriculteurs et des éleveurs, les friches, hautement inflammables, se sont développées et ne font plus barrage à la progression des flammes. Les espaces boisés sont devenus de véritables poudrières en été.
"Jusque-là, ces espaces boisés étaient régulièrement nettoyés", car les animaux d'élevage, nourris à l'herbe, débroussaillaient ces espaces, a rappelé M. Patacho.
Ce problème est accentué par le morcellement des forêts, surtout dans le nord du Portugal où le nombre de propriétaires privés est très élevé.
Plus de 93% de la forêt portugaise appartient ainsi à quelque 500.000 propriétaires privés, dont plus de 70% possèdent moins de 4 hectares et seulement 1% plus de 100 hectares.
"Le Portugal est le pays d'Europe avec la plus faible étendue de forêt publique", souligne ce responsable de Quercus.
Cette réalité complique considérablement la mise en place d'une politique de gestion des forêts, alors que la filière bois compte pour 3% de la richesse nationale et emploie 170.000 personnes.
"C'est un secteur très compétitif mais qui doit régler un problème de fond, le feu", a déclaré cette semaine le ministre de l'Agriculture Jaime Silva, en annonçant des incitations financières "aux petites exploitations afin de leur donner les moyens d'une gestion active".
"Il arrive souvent qu'on ne connaisse pas le nom du propriétaire d'une forêt incendiée", fait remarquer M. Patacho. "Il est important d'actualiser les cadastres et de faire une gestion groupée de ces petits domaines forestiers", a-t-il défendu.
Des responsables portugais prônent également l'abandon des grandes étendues de monocultures, dont une partie importante appartient à des producteurs de papier, au profit d'un reboisement différent.
"Il faut revenir à des espèces autochtones, soit à des feuillus tel que le chêne vert et le chêne-liège dans le sud, ainsi que le chêne et le châtaigner dans le nord" au lieu de planter systématiquement des pins maritimes et des eucalyptus, défend Antonio Campos, ingénieur agronome cité par Diario de Noticias.
Contrairement à l'eucalyptus et au pin maritime, les feuillus "sont mieux adaptés au climat et plus résistants aux incendies", relève M. Patacho.
Le président portugais Jorge Sampaio s'est récemment inquiété de "l'abandon et de la désorganisation de l'espace forestier". Il a défendu "de nouveaux modèles de gestion" des forêts, afin que production de bois, de liège et activités pastorales cohabitent avec "des activités de loisirs, de chasse et de conservation de la biodiversité".
Sopurce: AFP -- 15/07/2005
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