Un couple de lesbiennes portugaises veut ouvrir la voie au mariage gay
Par Levi FERNANDES
Teresa et Lena, un couple de lesbiennes, veulent contraindre l'Etat portugais à les unir pour "donner l'exemple" et ouvrir la voie à la légalisation du mariage homosexuel au Portugal, ont-elles déclaré mardi à l'AFP.
Les deux femmes, qui vivent en couple depuis plus de trois ans, se présenteront mercredi à 14H30 (même heure GMT) devant un bureau de l'Etat civil de Lisbonne afin d'y faire enregistrer leur union.
Conscientes que leur démarche a peu de chances d'aboutir puisque le code civil ne prévoit le mariage qu'entre personnes de sexes différents, elles espèrent avoir gain de cause à la longue en avançant l'article 13 de la Constitution qui interdit explicitement la "discrimination fondée sur l'orientation sexuelle".
Devenues le symbole de la lutte pour la légalisation du mariage homosexuel, les deux femmes, veulent dans un premier temps poser le débat sur la place publique.
"Plus les gens accepteront d'en parler à visage découvert et plus notre revendication gagnera de la force", ont-elles indiqué à l'AFP, à la sortie des studios de télévision où elles étaient reçues pour raconter leur histoire.
"Il s'agit du premier couple à s'exposer comme cela dans les médias", souligne de son côté Luis Rodrigues, leur avocat.
Anticipant un refus des autorités, Me. Rodrigues, qui a accepté de les défendre gratuitement, a déjà préparé un recours pour inconstitutionnalité.
La blonde Helena Paixao, 35 ans, et la brune Teresa Pires, 28 ans, vivent avec Marisa, la fille d'Helena. Elles ont quitté Lisbonne il y a quelques mois pour s'installer à Aveiro, une ville du centre du Portugal.
Au chômage, les deux femmes survivent grâce à l'aide d'un ami et à la pension alimentaire versée par le père de Marisa. Mère d'une petite fille également, Teresa s'est vu refuser sa garde par un tribunal qui a estimé qu'elle ne réunissait pas les "conditions morales" nécessaires pour l'élever.
Après avoir lu un article de presse dans lequel M. Rodrigues s'exprimait sur l'inconstitutionanlité du refus des mariages homosexuels, Teresa et Lena décident de faire appel à lui. "Parce que nous n'avons rien à perdre", disent-elles.
Me. Rodrigues affirme avoir reçu le soutien de plusieurs collègues, bien que dans la profession son interprétation de la loi portugaise ne fasse pas l'unanimité.
"Je suis confiant. J'espère que les tribunaux feront justice (...) et que cette agitation médiatique permettra aux pouvoirs politiques de prendre leurs responsabilités", fait-il valoir. "Pour moi, la légalisation du mariage gay au Portugal n'est qu'une question de temps".
Une pétition ayant recueilli quelque 4.000 signatures a été soumise au parlement afin d'inscrire la question du mariage homosexuel au menu des discussions des parlementaires.
La loi portugaise reconnaît depuis 2001 les unions de fait des personnes vivant en couple depuis plus de deux ans indépendamment de leur sexe et leur concède un nombre réduit de droits notamment en matière fiscale.
Mais, Lena et Teresa réclament les mêmes droits que les couples mariés. Eles veulent pouvoir contracter un crédit ensemble ou encore suivre la scolarité de leurs filles l'une ou l'autre au même titre que les autres parents.
Le Premier ministre portugais, le socialiste José Socrates, arrivé au pouvoir en mars dernier, a cependant répété à plusieurs reprises que le thème du mariage gay n'était pas une priorité de son gouvernement.
D'après plusieurs sondages, les Portugais figurent parmi les pays européens les plus réticents à accepter la légalisation du mariage homosexuel.
Source: AFP -- 31/01/2006/
Portuguese lesbian couple begin fight for marriage licence
by Levi Fernandes
A Portuguese lesbian couple filed for a marriage licence Wednesday in an attempt to open a legal battle they hope will lead to the legalization of same-sex marriage in the staunchly Roman Catholic country.
The two women are the first gay couple to mount a public challenge to marriage laws in Portugal, which currently only allow for marriage between people of different sexes.
Helena Paixao, 35, and Teresa Pires, 28, applied for the licence at a Lisbon registry office under the glare of dozens of cameras.
Officials said they would study the request and give their decision on Thursday.
Their lawyer, Luis Rodrigues, said he was surpised that the registry office did not give an immediate reply but he still expects the request will be turned down and had already prepared a court appeal.
If the request is turned down, the couple said they planned to take the case all the way up to the nation's highest courts.
"It could be in ten years, 15 years or longer but one day I will be married in Portugal," Pires told reporters.
Gay couples were in 2001 given some of the same legal and tax benefits enjoyed by heterosexual couples in common law marriages. Public opinion polls show a majority of Portuguese oppose allowing gay marriages.
Since neighbouring Spain legalized same-sex marriage and adoptions by gay couples last year, pressure from gay rights campaigners has been mounting in Portugal for Lisbon to do the same.
"Civil partnerships are mostly limited to fiscal matters," Rodrigues said.
Legal experts are divided over the issue with some arguing the constitution must be interpreted within a context of society's values and others stating the basic law clearly bans discrimination on the grounds of sexual orientation.
Socialist Prime Minister Jose Socrates, elected in a landslide last year, has repeatedly said gay marriage is not a priority of his government or of society.
"We have no plans at this moment to make any alteration to the legal definition of marriage," Justice Minister Alberto Costa told reporters.
The couple's annoucement earlier this year that they would seek a marriage licence has thrust the issue of same-sex marriage into the media spotlight in Portugal, where the gay community has traditionally kept a low profile.
Of the five political parties represented in parliament, only the Left Block clearly backs the legalization of gay marriage in Portugal.
The tiny party on Wednesday unveiled a bill on the issue which it intends to submit to the assembly.
"We believe Portugese society is mature enough for this type of transformation," Left Block lawmaker Fernando Rosas told a news conference.
"This initiative will solve a problem which exists in Portugal and must be resolved. There are many citizens who wish to get married and can't," he added.
Last month Britain became the latest country to recognise some form of gay union, following Canada, Belgium, the Netherlands and Spain.
A lire aussi: http://tetu.yagg.com/2006/01/29/un-couple-de-lesbiennes-portugaises-veut-contraindre-letat-a-les-marier/
Homosexuales portugueses quieren seguir ejemplo español sobre matrimonio gay
Por Levi Fernandes
Los homosexuales portugueses, que estiman que su país está "retrasado" respecto a España, quieren obtener una revisión del Código Civil y la legislación del matrimonio entre personas del mismo sexo.
"Como en España, queremos una revisión del Código Civil para permitir el acceso a las parejas gays y lesbianas al matrimonio civil", proclama un manifiesto firmado por varias asociaciones homosexuales portuguesas, publicado antes de la "marcha de los orgullos homosexuales", prevista el sábado en la capital.
"Una vez más estamos retrasados respecto a España", sentenció Inés Pedrosa, escritora y periodista, encargada de promover la "Gay Pride" portuguesa, al presentar el manifiesto.
"Fuimos los primeros en hacer caer la dictadura (en 1974), luego España nos siguió (1975). Pero en materia de derechos sociales, como el matrimonio homosexual o el aborto, España está mucho más avanzada que nosotros", añadió.
El proyecto que autoriza el matrimonio homosexual en España, con derecho sin restricción a la adopción, debe ser adoptado por el Congreso de los Diputados el jueves próximo. España se convertirá en el tercer país de Europa, detrás de Holanda y Bélgica, que legaliza el casamiento de parejas del mismo sexo.
Las asociaciones que organizan la sexta "marcha de los orgullos homosexuales" LGBT (lesbianas, gays bisexuales y transexuales) el sábado en Lisboa centraron sus reivindicaciones en el matrimonio homosexual, bajo el emblema: "¡Respetemos la Constitución: no a la homofobia!"
"Ya que el matrimonio civil no se extiende a las parejas del mismo sexo, el Estado endosa y glorifica la homofobia", prosigue el texto. "No vamos todos a casarnos, pero deberíamos poder hacerlo", añade.
La ley portuguesa reconoce desde 2001 las uniones de hecho de las personas que viven en pareja desde hace más de dos años, independientemente de su sexo, y les reconoce cierto número de derechos, particularmente en materia fiscal.
Para los autores del manifiesto, Portugal es el único país de Europa cuya Constitución "prohíbe explícitamente la discriminación fundada sobre la orientación sexual", según ellos.
Legalizar el matrimonio homosexual significaría "respetar la Constitución" y proteger por lo tanto a los gays contra la homofobia, explican.
Meses atrás, actos homófobos ampliamente mediatizados acapararon la atención de la opinión pública sobre la situación de los gays, particularmente en la ciudad de Viseu (centro), donde se produjeron expediciones punitivas contra los lugares públicos frecuentados por homosexuales.
Source: AFP -- 25/01/2005
Le Portugal pourrait légaliser rapidement le mariage homosexuel
Par Lévi FERNANDES
Deux ans après la dépénalisation de l'avortement, le Portugal pourrait légaliser rapidement le mariage homosexuel, inscrit au programme du nouveau gouvernement socialiste présenté jeudi devant le parlement.
"A l'exception de certains secteurs plus militants, il existe une certaine indifférence généralisée sur cette question qui semble moins fracturante" qu'il y a quelques années, constate José Palmeira, professeur de sciences politiques de l'Université du Minho, lors d'un entretien à l'AFP.
Pour le sociologue Joao Manuel Oliveira, la société portugaise a évolué depuis la Révolution des Oeillets en 1974, qui a mis un terme à plus de 40 ans de dictature, et a atteint "un point de maturité".
"Cette question s'inscrit dans la continuité d'un processus démocratique qui a débuté le 25 avril (1974) mais n'a pas apporté de réponses aux questions de société liées à la démocratisation de l'intime", estime-t-il.
Contrairement à la dépénalisation de l'avortement qui a nécessité deux référendums -- le premier, en 1998, avait vu la victoire du "non" avant que le oui" l'emporte en 2007 --, José Socrates a exclu cette fois-ci l'organisation d'une consultation populaire, réclamée par une partie de la droite, des socialistes catholiques et par l'Eglise.
"J'ai assumé cette proposition dans mon programme électoral, je l'ai défendue en débat public. J'ai donc une totale légitimité pour la proposer et la faire approuver par ce parlement", a déclaré le Premier ministre lors de la présentation de son programme au parlement.
M. Socrates, qui a perdu la majorité absolue lors des dernières législatives du 27 septembre, compte s'appuyer sur les voix de l'ensemble des partis de gauche, favorables au mariage gay et majoritaires au parlement.
Le chef du gouvernement a rappelé que ce projet de loi était "un geste" à l'endroit des homosexuels que sa génération "a mal traités".
Pour autant, M. Socrates n'a pas mentionné la question de l'adoption par les couples homosexuels, qui ne figure pas dans son programme et ne devrait par conséquent pas figurer dans son projet de loi comme le réclament les Verts et le Bloc de gauche (BE, extrême gauche).
Jusqu'à présent, la question du mariage homosexuel n'a guère fait polémique et avait été éclipsée pendant la campagne des législatives, dominée essentiellement par les problèmes économiques du pays.
Le thème ne figurait même pas dans le programme du Parti social-démocrate (PSD, centre-droit), principale formation d'opposition, qui n'a toujours pas pris de position officielle et est divisé sur ce sujet.
L'Eglise s'est elle aussi montrée assez discrète dans un pays qui se dit catholique à plus de 90%. La conférence épiscopale portugaise, qui a réclamé cette semaine "un débat clarificateur" et un "référendum", a assuré qu'elle ne donnerait pas de consigne de vote aux fidèles catholiques.
"Je crois que l'Eglise préfère laisser le rôle d'opposition à ce projet aux associations +pro-vie+, comme lors du référendum sur l'avortement. Elle préfère éviter la médiatisation afin de ne pas être accusée d'interférer dans les affaires de la République", estime le militant des droits des homosexuels Miguel Vale de Almeida, nouvellement élu député socialiste.
Des associations ont déjà annoncé des pétitions contre le projet de loi qui, selon des sources proches du PS, devrait être présenté au parlement dans les prochaines semaines.
S'il est adopté, le Portugal rejoindrait la liste des pays qui ont déjà autorisé le mariage gay, comme l'Afrique du Sud, le Canada, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Belgique, la Norvège, la Suède ou encore les Pays-Bas.
Source: AFP -- 06/11/2009
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire