Plusieurs régions du Portugal dévastées par les flammes
Par Lévi FERNANDES
Plusieurs incendies continuaient jeudi matin de faire rage dans le centre du Portugal, où plusieurs bourgades ont été évacuées par précaution dans la nuit, après qu'un homme eut été brûlé vif, selon les secours.
"Je suis pompier depuis 35 ans et je peux vous dire que je n'ai jamais rien vu de tel", s'est exclamé un pompier, dont un véhicule a été partiellement détruit mercredi et l'un des collègues grièvement blessé, en combattant un incendie qui ravageait les environs de Seia, dans le massif montagneux très boisé de la Serra da Estrela.
Quelque 300 pompiers, appuyés de 80 véhicules et de moyens aériens renforcés, étaient toujours sur le pied de guerre jeudi matin dans la région. L'incendie qui échappe à tout contrôle depuis lundi se développait sur quatre fronts. La municipalité de Seia a déclenché le plan municipal d'urgence qui prévoit notamment la mobilisation d'une équipe de médecins et de psychologues.
Henrique Silva, un sapeur-pompier de la Serra da Estrela, a raconté au quotidien Correio da Manha comment il avait été sauvé par un hélicoptère bombardier d'eau après avoir été piégé par les flammes avec son équipe.
"J'étais convaincu que j'allais mourir. Nous nous sommes donné la main et avons commencé à fuir", a-t-il indiqué.
Maisons brûlées, animaux carbonisés, poteaux électriques renversés: le feu a semé la panique sur son passage, dévorant des vergers, des oliveraies, des vignobles et des forêts d'eucalyptus. Les habitants de Vide et d'autres villages des environs ont dû être évacués.
"C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de victimes, étant donné la dimension de l'incendie", a estimé Luis Santos chef des pompies du secteur, cité par l'agence de presse Lusa.
Plus au sud, Figueiro dos Vinhos, dans les environs de Leiria, continuait de mobiliser plus de 180 pompiers.
Mercredi, le corps carbonisé de José Alves, 74 ans, a été retrouvé près de sa maison, sur le territoire de la commune d'Alvaiazere, à quelque 160 km au nord-est de Lisbonne.
José Alves s'était réfugié avec sa femme chez une voisine. Il est ressorti pour tenter d'aller sauver sa maison, mais a été surpris en chemin par les flammes. Sa maison en revanche a été épargnée par le feu.
Une cinquantaine de personnes ont dû être évacuées dans la nuit de mercredi à jeudi, selon Adelino Mendes, le gouverneur civil adjoint de Leiria. "Il reste 29 personnes à reloger", a-t-il indiqué.
Jeudi les flammes avaient franchi la rivière Zezere, se propageant à l'autre rive.
Le feu s'est également attaqué au parc naturel d'Arrabida, une réserve protégée qui abrite une végétation méditerranéenne aux espèces rares à quelque 30 km au sud de Lisbonne, mais l'incendie a été circonscrit à l'aube. Mercredi soir un camping bondé avait été évacué.
Jeudi matin, les feux de forêt sévissaient dans sept provinces, selon un dernier bilan des services de secours.
Tout le territoire du Portugal est frappé par une sécheresse extrême ou grave sans précédent depuis 60 ans. Quelque 38.518 hectares de forêts sont déjà partis en fumée depuis le début de l'année, dont 17.000 depuis le 1er juillet dernier, selon un nouveau bilan.
lf/ih
Portugal-incendies,PREV
Des habitants traumatisés par le feu regagnent les villages évacués (REPORTAGE)
Par Lévi FERNANDES
RIBEIRA (Portugal), 22 juil 2005 (AFP) - Les habitants de la petite bourgade de Ribeira, située à flanc de montagne dans les environs de Seia (centre), regagnaient vendredi leurs maisons, encore traumatisés par les incendies qui ont encerclé leur village dans la nuit de mercredi à jeudi.
"C'était l'enfer!", s'exclame Emilia Figueiredo, en vacances dans la région lorsque l'incendie de Seia (centre) a éclaté. "Nous nous sommes retrouvés encerclés par les flammes".
Plongée dans une brouillard épais, entourée d'arbres calcinés et de forêts couvertes de cendres d'où se dégage une forte odeur de brûlé, la bourgade de Ribeira semble tout droit sortie d'un scénario catastrophe.
Sur la petite route sinueuse qui mène au village, les voitures roulent au pas avec les feux de brouillards allumés tant la visibilité est réduite.
A Ribeira, seules les maisons ont échappé aux flammes grâce à l'effort acharné des habitants et des pompiers, qui sillonnent encore la zone pour éviter tout nouveau départ d'incendie.
"Nous avons fait sonner les cloches de l'église du village et les personnes se sont rassemblées pour s'organiser" mercredi, explique Emilia. "Nous avons arrosé les jardins et les portes d'entrée des maisons".
A l'instar de Ribeira, situé à la limite des massifs de la Serra da Estrela et d'Açor, plusieurs villages des environs ont dû être évacués ces derniers jours. Vendredi, d'autres localités restaient menacées d'évacuation, au quatrième jour des incendies qui dévastent cette chaîne montagneuse boisée, dont le relief abrupt complique la tâche des pompiers.
Maria Fatima, une femme d'une cinquantaine d'année vêtue de noir, raconte encore les larmes aux yeux la journée "angoissante" de mercredi.
"Je m'étais absentée à Vide (une ville voisine), mais mes parents et ma belle-mère de 80 ans étaient restés seuls à la maison. J'étais très inquiète car leurs maisons sont en bois et entourées d'arbres. Les pompiers ne nous on pas laissés rentrer. Les routes étaient coupées.", raconte-t-elle.
"Les pompiers nous ont assuré qu'ils allaient les évacuer, mais personne n'est venu les chercher. C'est une cousine qui a pu, grâce à des tuyaux d'arrosage, éviter que les flammes n'approchent la maison. Aujourd'hui ils sont malades. Ils ne veulent rien manger", indique-t-elle.
"Je me suis vraiment sentie en danger de mort!", confie pour sa part Purificaçao da Silva, 70 ans, propriétaire du petit café de Teixeira de Cima, un village voisin de Ribeira.
"Nous pouvions à peine respirer. Nous avons dû nous couvrir le nez avec des serviettes humides", souligne-t-elle.
Révoltés, les habitants de cette région dénoncent l'absence de coordination et la lenteur des services de secours souvent débordés.
"Nous avons appelé le 117 (numéro d'urgence) plusieurs fois, mais on nous a dit à chaque fois qu'il n'y avait pas de pompiers disponibles pour venir nous aider. C'est la population, munie de seaux d'eau et de tuyaux d'arrosages, qui a lutté contre les flammes en attendant des secours qui ne sont arrivés qu'en fin de journée", raconte Purificaçao.
"On a l'impression d'être des citoyens de seconde zone", lance Mario, propriétaire de la station service de Ribeira, qui fait l'objet d'une vigilance particulière de la part des pompiers.
"Nous n'avons pas arrêté ces derniers jours. Nous avons passé la nuit ici", relève Manuel Joaquim, commandant adjoint des pompiers de Manteigas, appelés en renfort pour participer à des opérations de surveillance.
A la sortie du village, un homme arrête sa voiture, prend une bouteille d'eau pour éteindre un petit départ de feu.
"Il suffit d'un peu de vent et cela peut très rapidement prendre des proportions gigantesques", observe-t-il. Et d'ajouter: "Souvent j'hésite à le faire de peur d'être confondu avec les pyromanes".
Source: AFP -- 21/07/2005
Residents of evacuated Portuguese village return home after wildfire
by Levi Fernandes
RIBEIRA, Portugal - Residents of this mountain village in central Portugal returned to their homes Friday, still traumatized by the flames which surrounded their residences, forcing them to flee.
"It was hell," said Emilia Figueiredo who was on holiday in the region, home to Portugal's highest mountain range, when the wildfire erupted Monday in the nearby thick woods.
A combination of scorching temperatures, drought conditions and strong winds, combined with the steep inclines of the local terrain, made it hard to put out the blaze and by Wednesday night the it had encircled the village.
Local residents said their homes only escaped the flames because they worked throughout the night together with firefighters to protect their properties before finally being evacuated to safety on Thursday.
"We rang the church bells and people assembled so we could organize ourselves," Figueiredo told AFP.
"We watered our gardens and the doors to our homes," she added.
The village, some 120 kilometres (120 miles) northeast of Lisbon, was on Friday surrounded by charred trees and ash, which gave off a strong smell of burnt wood.
Along the winding roads that lead to the village, cars had their fog lights on during the day because of the ash and smoke that still rose from the smouldering trees greatly reduced visibility.
Ribeira was one of ten remote villages which were evacuated in central Portugal on Thursday because of the threat from approaching flames.
Firefighters criss-crossed the area to guard against flare-ups of the blaze, which has already destroyed more than 3,000 hectares (7,400 acres) making it the largest fire to hit Portugal so far this year.
The blaze has destroyed at least ten homes and countless cars and farm equipments and was threatening more villages on Friday.
Many area residents said they feared for their lives as the flames raged around their homes -- and they complained there was not enought firefighters to face up to the blaze.
Purificacao da Silva, a 70-year-old owner of a cafe in Teixeira de Cima, a small hamlet near Ribeira, said she called emergency services several times but was told each time that no firefighters were available.
"It was local residents with buckets of water and hoses who fought the flames while waiting for help that never arrived," she said.
"I really felt my life was in danger. We could harldy breathe. We had to cover our noses with wet handkerchiefs," she said.
The flames destroyed dozens of telephone polls, making it difficult for people to get in touch with family and friends to see if they were safe.
Maria Fatima, a widow in her 50s who dressed in black, recalled with tears in her eyes the anxious night she spent on Wednesday after she became cut off from her elderly parents and mother-in-law.
"I was very worried because their homes are made of wood and are surrounded by trees," said Fatima, who had gone to a neighbouring village for the day before Ribeira was surrounded by flames.
"The firefighters would not let us return. All the roads were cut. The firefighters assured us that they would evacuate them, but no one went looking for them," she added.
Wildfires have destroyed over 38,000 hectares of brush and forests so far this year and claimed the life of six firefighters while a man in his 60s was killed by flames near his home earliers this week in central Portugal.
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Source: AFP -- 22/07/2005
Feux de forêts: le Portugal s'apprête à vivre une journée sans répit
Par Lévi FERNANDES
Le Portugal, qui lutte depuis bientôt quatre jours contre des feux de forêts de grandes proportions, s'apprête à vivre une nouvelle journée sans répit sous des températures caniculaires, selon les autorités.
Avec la prévision de températures élevées samedi, pouvant atteindre 41 degrés dans l'Alentejo (sud), la quasi totalité du territoire, qui est confronté cette année à une sécheresse sans précédent, est en état d'alerte.
Samedi en milieu de matinée, le pays connaissait une certaine accalmie sur le front des incendies. Sur les neuf feux actifs samedi matin, seul deux n'étaient toujours pas déclarés maîtrisés en milieu de matinée, selon les pompiers. Quelque 2.385 hommes étaient toutefois sur le pied de guerre.
La journée de vendredi a été particulièrement difficile, avec près de 3.300 pompiers mobilisés, notamment dans les environs de Leiria (environ 130 km de Lisbonne). Sur les vint-neuf bourgades qui composent le district, douze avaient été touchées par les flammes.
De nombreuses victimes racontent dans la presse samedi le cauchemar vécu. Les incendies ont détruit plusieurs habitations, des fermes, des tracteurs, des champs et des voitures.
"Le feu est apparu soudainement. Il brûlait des deux côtés (de la maison). Le toit de la maison, le garage et les provisions sont partis en fumée. Pommes de terre, huile d'olive, vin, tout", a témoigné Garcinda Santos, une habitante de Memoria, au quotidien Correio da Manha.
Gil Costa, un maçon de 36 ans des environs de Pombal, a raconté "la peur de sa vie". "C'étaient des flammes de 30 mètres de hauteur!", a-t-il décri visiblement très ému au quotidien Diario de Noticias. "C'est Dieu qui est passé par là!".
"Nous avons arraché tous les rideaux, j'ai fermé portes et fenêtres, nous avons humidifié le sol et les murs, je me suis placé dans un coin et mon beau-père de l'autre côté et nous avons surveillé la maison" a-t-il confié en précisant comment le gris des arbres calcinés est venu remplacer le vert qui dominait le paysage autour de sa maison avant le passage des flammes.
"Je n'ai jamais rien vu de semblable même dans les films d'Holywood", a observé pour sa part Laurinda Baptista, 60 ans résidant en France, au quotidien Publico, en vacances dans les environs d'Ourem.
D'autres habitants, sont allés jusqu'à mettre leur vie en danger pour essayer de sauver leurs biens comme ce jeune entrepreneur d'une vingtaine d'années qui est revenu à plusieurs reprises dans son garage, encerclé par les flammes, pour essayer de sauver sa moto et sa voiture, a témoigné le photographe de l'AFP.
De leur côté, les pompiers qui luttent sans répit depuis plusieurs jours, sont souvent épuisés et atteignent leurs limites.
"Les hommes sont à bout et les machines aussi (...) L'effort déployé est dantesque", a souligné José Moura, coordinateur des opérations de secours.
Manuel Leal, pompier depuis 44 ans, a qualifié la journée de vendredi comme étant la pire de sa carrière de soldat du feu. "J'ai déjà vécu beaucoup de choses. Mais des journées comme aujourd'hui (vendredi) jamais", a fait valoir cet homme qui a à peine eu le temps d'avaler un sandwich, une soupe et trois bières en deux jours.
Après la tragédie et plus de 68.000 hectares incendiés depuis le début de l'année, vient le moment des explications réclamés par les habitants, les responsables locaux et les associations de défense de l'environnement.
D'après la Ligue pour la protection de la nature (LPN), "le nombre d'incendies sur 1.000 hectares, au Portugal, est sept fois plus élevé qu'en Espagne, vingt plus important qu'en Italie et vingt-deux fois plus qu'en Grèce".
Pour la LPN cela se doit à l'absence de sensibilisation du grand public aux risques d'incendies pendant l'été.
Source: AFP -- 06/08:2005
Feux de forêt: une nouvelle journée sans répit au Portugal
Par Lévi FERNANDES
Le Portugal en état d'alerte vivait samedi, sous des températures caniculaires, une nouvelle journée sans répit dans la lutte contre les incendies, mobilisant des milliers de pompiers épuisés, pendant que les villageois sinistrés racontaient leur "cauchemar".
Près de 3.100 pompiers étaient toujours sur le pied de guerre pour combattre les feux de forêt et de maquis à travers le pays, conséquence d'une sécheresse sans précédent. Samedi, la météo prévoyait des températures atteignant 41 degrés dans l'Alentejo (sud).
En fin d'après-midi, le nombre d'incendies qui s'établissait à seize a doublé au cours des dernières heures, selon le dernier bilan du Service national des pompiers.
La journée de vendredi avait été particulièrement difficile, avec près de 3.300 pompiers mobilisés, notamment dans les environs de Leiria (130 km de Lisbonne). Sur les 29 bourgades du district, douze avaient été touchées par les flammes.
Manuel Antunes, 47 ans, garagiste dans une bourgade des environs d'Ourem (centre) a raconté à l'AFP comment il a assisté impuissant à la destruction par les flammes de son garage, qu'il a ouvert il y a dix-huit ans à son retour de France où il a vécu quelques années.
"J'ai demandé de l'aide aux pompiers mais ils n'avaient plus d'eau pour m'aider. Les voisins quant à eux ne pouvaient pas m'aider, ils protégeaient leurs maisons", a il dit désespéré. "Je ne veux plus rester ici. Je pense immigrer à nouveau".
De nombreux sinistrés racontaient dans la presse samedi le cauchemar qu'ils ont vécu. Les incendies ont détruit des habitations, des fermes, des tracteurs, des champs et des voitures.
"Le feu est apparu soudainement. Il brûlait des deux côtés (de la maison). Le toit de la maison, le garage et les provisions sont partis en fumée. Pommes de terre, huile d'olive, vin, tout", témoignait Garcinda Santos, une habitante de Memoria, au quotidien Correio da Manha.
Gil Costa, un maçon de 36 ans des environs de Pombal, a raconté "la peur de sa vie". "C'étaient des flammes de 30 mètres de hauteur!", a-t-il décrit, visiblement très ému, au Diario de Noticias. "C'est Dieu qui est passé par là!"
"Nous avons arraché tous les rideaux, j'ai fermé portes et fenêtres, nous avons humidifié le sol et les murs, je me suis placé dans un coin et mon beau-père de l'autre côté et nous avons surveillé la maison", a-t-il confié en racontant comment le gris des arbres calcinés est venu remplacer le vert du paysage.
De leur côté, les pompiers qui luttent sans répit depuis plusieurs jours, sont souvent épuisés et atteignent leurs limites.
"Les hommes sont à bout et les machines aussi (...). L'effort déployé est dantesque", a souligné José Moura, coordinateur des opérations de secours.
Après la tragédie et plus de 68.000 hectares incendiés depuis le début de l'année, vient le moment des explications réclamées par les habitants, les responsables locaux et les associations de défense de l'environnement.
Selon la Ligue pour la protection de la nature (LPN), "le nombre d'incendies sur 1.000 hectares, au Portugal, est sept fois plus élevé qu'en Espagne, vingt fois plus important qu'en Italie et vingt-deux fois plus qu'en Grèce".
La police portugaise a déjà interpellé près de 70 pyromanes présumés depuis le début de l'année.
Dimanche, la situation ne devrait guère s'améliorer. Quatorze provinces seront en état d'alerte "maximum", selon l'Agence pour la prévention des incendies de forêt. Les températures prévues devraient une nouvelle fois dépasser les 40 degrés dans certaines régions de l'Alentjo (sud).
Source: AFP -- 05/08/2005
"La priorité est de protéger les maisons", expliquent les pompiers portugais
Par Lévi FERNANDES
=(PHOTO)=
ALBERGARIA DOS DOZE (Portugal) - Les pompiers qui ont lutté pendant plusieurs jours contre des incendies dévastateurs à Albergaria dos Doze, un bourg des environs de Pombal (centre), avec des moyens limités, sont contraints de protéger en priorité les maisons au détriment des forêts.
"Nous n'avons pas assez de moyens pour lutter directement contre les feux de forêt. Notre priorité est de protéger les maisons", explique à l'AFP Rui Braga, responsable des pompiers d'Albergaria dos Doze.
La région a été l'une des plus durement frappées par le feu ces derniers jours. "Il n'y a pas eu de victimes, c'était notre principal objectif", se félicite le coordinateur des secours Armando Fereira.
Mais sur les 40.000 hectares de forêts des environs de la ville de Pombal, près de 10.000 sont partis en fumée, ajoute M. Ferreira. Les flammes ont touché 14 des 17 communes de la municipalité de Pombal.
"C'est une situation unique au Portugal. Certainement, la pire de toutes", souligne-t-il. "Dans ce secteur le feu s'est déclenché partout pratiquement en même temps".
Quand Rui Braga est arrivé jeudi dernier sur le site des incendies qui allaient ravager des centaines d'hectares de forêts et de maquis les jours suivants, son équipe ne disposait que de quatre camions.
"Les moyens aériens ne sont venus que le lendemain. Ils étaient tous occupés", selon ce responsable, qui n'a dormi que quatre heures ces derniers jours.
"Nous avons fait tout ce qui était possible". "Certains membres de mon équipe ont même interrompu leurs vacances pour venir nous aider", ajoute-t-il.
"Quand à moi, je n'ai pas vu mes deux enfants depuis mercredi", souligne ce pompier volontaire d'une quarantaine d'années, propriétaire d'une auto-école à Leiria (environ 130 km au nord de Lisbonne).
Devant l'ampleur exceptionnelle des incendies dans cette région, les pompiers d'Albergaria dos Doze, ont reçu le soutien de 44 militaires parachutistes. Au total 400 militaires ont été appelés en renfort dans tout le pays.
"Nous sommes engagés surtout dans des opérations de surveillance et de vigilance", explique Carlos Antunes, chef de l'escadron de parachutistes dépêchés dans cette bourgade.
"Mais devant l'ampleur des incendies et la faiblesse des moyens disponibles pour y faire face, nous n'avons pas hésité à aider les pompiers", poursuit-il.
Après l'urgence, vient l'heure des interrogations sur la gestion et la coordination des moyens.
Les secours portugais, qui disposent de peu de moyens aériens propres pour faire face aux incendies en été, sont contraints de louer des avions et des hélicoptères bombardiers d'eau à des prix très élevés, qui vont de 2 à 3.000 euros l'heure.
"C'est le business de l'été!", s'exclame le responsable d'Albergaria. "Si l'armée de terre vient nous prêter main forte, je ne comprends pas pourquoi l'armée de l'air ne peut pas le faire", s'interroge M. Braga qui s'indigne que les mêmes erreurs se répètent d'une année sur l'autre.
Les difficultés d'accès aux forêts sont aussi la bête noire des pompiers. Selon lui les incendies les plus compliqués se produisent souvent dans des zones dévastées par les flammes quelques années auparavant.
Au bout de quelques mois, ces zones redeviennent de véritables poudrières. "Les déchets s'accumulent, les chemins de terre sont détruits (...) Il est essentiel de nettoyer ces forêts juste après les incendies et d'entretenir les passages", défend-il.
Les pompiers estiment que le pire est passé, mais continuent toutefois de sillonner la région pour éviter tout nouveau départ d'incendie.
"Les surfaces brûlées vont former des zones tampon", selon le responsable des secours de Pombal. Mais "le risque est toujours présent par endroits".
Source: AFP -- 07/08/2005
Feux de forêt : la piste criminelle évoquée avec insistance
Par Lévi FERNANDES
LEIRIA (Portugal) - La piste criminelle est évoquée avec insistance par la population et les responsables locaux pour expliquer les incendies qui ont fait partir en fumée des milliers d'hectares cet été au centre du Portugal.
"La population a été plongée dans un déluge de feu comme cela n'était encore jamais arrivé. Tout cela a été projeté et exécuté avec une grande habileté", a déclaré à l'AFP Manuel Marques, le maire d'Albergaria dos Doze, une commune de plus de 1.700 habitants des environs de Pombal (centre).
"C'était prémédité. Comment expliquer que le feu se soit déclenché en même temps dans une zone très vaste", s'emporte M. Marques, qui traduit le sentiment de révolte de la population.
"Nous sommes sûrs que c'est quelqu'un qui met le feu", lance un habitant de Memoria, une bourgade voisine. "Il est inadmissible de voir que les feux sont maîtrisés par les pompiers, puis repartent trois jours plus tard".
De fait, les pyromanes sont à l'origine de près d'un tiers des feux de forêt, selon la police judiciaire.
Les pompiers recueillent cependant souvent des accusations plus ou moins fantaisistes.
"Les gens nous racontent qu'ils voient des avions survoler les forêts avant que les incendies n'éclatent. Est-ce qu'ils nous racontent ça sous le coup de l'émotion ?", s'interroge un responsable des pompiers.
"Mais après les incendies, ces gens ne donnent pas suite, ils ne portent pas plainte", tempère-t-il.
Dans les communes les plus touchées, certains considèrent que les incendies peuvent être motivés par des intérêts économiques.
"Une chose est sûre, les négociants vont acheter le bois brûlé au dixième de sa valeur", fait valoir un habitant. "On ne peut accuser personne", l'interrompt aussitôt un voisin.
Néanmoins, pour le responsable de la police judiciaire Pedro do Carmo, qui coordonne les enquêtes sur les incendies, "les raisons économiques sont peu fréquentes" et "ne peuvent pas être généralisées".
La grande majorité des incendiaires, qui sont de sexe masculin, ont un faible niveau scolaire et agissent seuls, par vengeance ou parce que le feu les fascine, soulignent, à cet égard, les spécialistes cités par la presse portugaise.
"J'aime voir brûler", explique ainsi un célibataire de quarante ans arrêté par la police la semaine dernière dans les environs de Leiria (centre).
Il est soupçonné d'avoir déclenché cinq foyers avec son briquet en se déplaçant à vélo. Il a été interpellé quelques heures plus tard et placé en détention provisoire, écrivait le week-end dernier le quotidien Diario de Noticias.
Le nombre des poursuites d'incendiaires présumés ne cesse d'augmenter. La police judiciaire a déjà arrêté quelque 74 pyromanes présumés, soit le double par rapport à la même période de l'année dernière, et ouvert plus de 535 enquêtes. En 2004, 80 personnes soupçonnées d'avoir mis le feu intentionnellement avaient été interpellées.
Le ministre de l'Intérieur Antonio Costa s'est prononcé dimanche pour une application "plus pointue" des mesures de contrôle judiciaire appliquées aux incendiaires présumés devant le nombre élevé de récidivistes.
Pour le ministre portugais, "le cadre pénal" existant en la matière "est raisonnable". Les pyromanes encourent au Portugal des peines de prison ferme pouvant aller jusqu'à dix ans. Mais les peines sont rarement aussi lourdes.
Depuis 1998, aucun des incendiaires condamnés n'a été en prison, selon les données du ministère de la Justice. Ils ont tous vu leur peine commuée en amendes.
Les feux de forêt étaient maîtrisés au Portugal après une semaine sans répit, a annoncé mercredi matin le Service national des pompiers.
Source: AFP -- 09/08/2005
Mountain villages evacuated as fires rage on in Portugal
by Levi Fernandes
Nearly 2,200 firefighters were battling dozens of wildfires in parched Portugal on Tuesday, including 10 major blazes which were raging out of control and forced the evacuation of several mountain villages, officials said.
The fire crews were backed by nearly 600 vehicles, 29 water-dropping aircraft and 176 soldiers as they tackled fires that have hit the centre and north of the country since Friday amid scorching temperatures, the civil protection agency said.
Emergency services workers were evacuating residents from villages in the path of the largest fire near the central town of Pampilhosa da Serra which has been burning since Saturday, a spokesman for the mayor's office in the town said.
"The fire is completely uncontrollable," Jorge Custodio told Lisbon-based Radio Renascenca.
"It covers such a large area and has such wide fronts that even with more time and aircraft it is still really difficult to fight it," he added.
About 100 people have so far been taken to an emergency shelter set up at a student residence in Pampilhosa da Serra, local officials said.
The mayor of the city of Coimbra, the administrative capital of the region, set up a crisis centre which will coordiante the battle against the flames round-the-clock, a spokesman for the mayor's office told the Lusa news agency.
The blaze has already destroyed at least five homes and charred some 20,000 hectares (49,500 acres) of land, he added.
Nearly 400 firefighters backed by over 100 vehicles and five water-dropping aircraft were at the scene of the blaze.
Firefighters said strong winds and the steep inclines found in the region were making it difficult to tame the flames.
Emergency workers meanwhile found the body of an elderly woman near her rural home late on Monday near the central town of Serta, apparently the victim of a wildfire which was sweeping the region, Portuguese media reported.
That blaze has already destroyed six homes and charred some 2,500 hectares (6,200 acres) of forest and scrubland, the mayor of Serta, Jose Farinho, told reporters.
Local firefighters said reinforcements from other parts of Portugal were being called in to battle the blaze, which was burning in a thickly-wooded area that was very difficult to reach.
"There are no roads at all to get to it," Serta firefigher commander Alvaro Monteiro told Radio Renascenca.
Wildfires have destroyed up to 118,000 hectares (292,000 acres) of forest and scrubland so far this year in Portugal, according to government estimates, compared with 130,000 hectares for all of 2004.
Eight firefighters have died battling wildfires this year, including two over the weekend, more than during the previous two years combined.
Source: AFP -- 16/08/2005
Incendies: situation préoccupante au centre du Portugal, selon les pompiers
Par Lévi FERNANDES
La situation sur le front des incendies demeurait préoccupante mercredi au centre du Portugal, à Casal de Lapa, où les pompiers luttaient depuis cinq jours pour venir à bout d'un important feu de forêt, qui a déjà ravagé 20.000 hectares et menacé plusieurs villages.
L'incendie parvenu à proximité de la ville de Pampilhosa da Serra, dans le district de Coimbra, qui sévit depuis samedi, continuait de progresser mercredi matin et de mobiliser quelque 300 pompiers soutenus par 89 véhicules et un hélicoptère, selon le dernier bilan du Service national des pompiers.
"Même les hommes ont pleuré", confie Manuel Pimentel au quotidien Correio da Manha.
"Nous nous sommes retrouvés encerclés par les flammes et nous avons commencé à fuire à travers les bois (...) Nous avons essayé d'éteindre le feu, mais nous avons manqué d'eau et les tuyaux ont fondu avec la chaleur", a poursuivi cet habitant de Vale Pimentel, l'un des villages les plus touchés par les incendies de ces derniers jours.
"Il ne me reste plus que les vêtements que je porte", raconte une mère de famille qui a vu une partie de sa maison détruite par les flammes. "Je suis devenu folle quand j'ai vu ma maison au milieu des flammes (...). Quand je ferme les yeux, je ne vois que le feu devant moi", poursuit-elle.
"Pas un olivier, pas un potager n'a échappé", s'exclame pour sa part Maria Almeida cité par le Jornal de Noticias. "Qu'allons-nous devenir?". "Nous n'avons même plus de quoi nourrir nos bêtes", indique Anibal Tronco, un autre habitant.
Mardi soir, le plan spécial d'urgence pour les incendies de forêt a été activé dans l'ensemble du district de Coimbra. Un cabinet de crise a été installé à la mairie de Pampilhosa da Serra pour "apporter une réponse rapide, efficace et coordonnée", indique un communiqué.
Les pompiers, qui rencontrent d'importantes difficultés pour lutter contre les flammes à travers les routes escarpées de cette région montagneuse, constatent toutefois une certaine amélioration mercredi.
"Le front qui progressait sur 12 kilomètres hier (mardi) s'est réduit, mais demeure inaccessible aux moyens terrestres", a expliqué Antonio Simoes, le coordinateur des secours, à la radio privée TSF.
Avec des flammes attisées par le vent et une importante fumée, les pompiers n'ont d'autre choix que de laisser brûler la forêt et mettre tous les moyens dont ils disposent pour défendre les populations.
"Nous attendons les moyens aériens qui ont des difficultés à opérer en ce moment en raison de la fumée et des vapeurs épaisses qui obscurcissent l'air", a précisé ce responsable des pompiers.
Devant la progression des flammes, les secours ont évacué mardi, malgré des résistances, une centaine d'enfants et de personnes âgées dans les environs de Pampilhosa da Serra.
"Non, non et non", répond Fernando Alves, 61 ans, quand les secours lui demandent de quitter sa maison de Gaviao de Baixo. Il refuse de s'avouer vaincu par les flammes, explique-t-il au journal Diario de Noticias. Après avoir perdu sa forêt de pins et d'eucalyptus, il veut rester pour sauver ses abeilles.
Au total, près de 1.200 pompiers étaient toujours mobilisés mercredi matin au Portugal pour lutter contre trois importants incendies pour la sixième journée consécutive.
Les incendies ont déjà détruit cette année plus de 118.000 hectares de forêts et une soixantaine de maisons, selon le gouvernement et près de 200.000 hectares selon les estimations du président de la Ligue des pompiers portugais, Duarte Caldeira. Onze personne, dont huit pompiers, ont trouvé la mort.
Source: AFP -- 16/08/2005
Incendies: le Portugal attend des renforts aériens de l'UE
Par Lévi FERNANDES
Le gouvernement portugais, qui a demandé de l'aide à ses partenaires européens, attendait dimanche des renforts aériens pour combattre des incendies hors de contrôle s'étant multipliés ces dernières heures au nord et au centre du pays.
"Nous avons demandé des renforts à l'Union européenne, car hier (samedi) les moyens dont nous disposions ne suffisaient plus pour combattre l'ensemble des incendies", a déclaré dimanche matin le Premier ministre José Socrates à Pampilhosa da Serra (centre), où près de 30.000 hectares sont déjà partis en fumée.
"Il n'y a pas d'autre alternative que de combattre les incendies actuellement mais ensuite il y aura beaucoup à faire car il y a des causes structurelles (qui expliquent les incendies) au Portugal et on se peut se résoudre à vivre cette situation tous les ans", a-t-il fait valoir.
Le Portugal, qui vit depuis samedi l'un des pires moments sur le front des incendies en luttant contre de nombreux foyers, a déclenché le mécanisme communautaire visant à favoriser une coopération renforcée dans le cadre des interventions de secours de la protection civile.
Malgré d'importants moyens aériens, au total 49 hélicoptères et avions bombardiers d'eau, les autorités portugaises ont été contraintes de demander des renforts aux pays de l'UE.
Un Canadair espagnol combat déjà un incendie dans le nord du Portugal et l'Espagne doit en envoyer un autre. La France et l'Italie ont annoncé la mise à disposition de trois appareils du même type et l'Allemagne prévoit le départ lundi de trois hélicoptères lourds.
Sur le front des incendies plus de 3.000 pompiers, ainsi que des centaines de militaires et gendarmes, soutenus de 32 moyens aériens et 824 véhicules, étaient toujours mobilisés pour venir à bout d'une quarantaine de foyers qui échappent encore à tout contrôle.
Le vent et un terrain souvent très accidenté ont compliqué le travail des pompiers ces derniers jours qui luttent depuis plus d'une semaine contre d'importants brasiers.
Depuis samedi, les services de secours ont déjà secouru une centaine de personnes.
L'incendie de Viana do Castelo (nord) était l'une des situations les plus préoccupantes dimanche en fin d'après-midi. Les flammes menaçaient un hôpital, que les autorités envisageaient d'évacuer.
Le président de l'Union européenne José Manuel Durao Barroso, qui est en vacances dans le nord du pays, s'est rendu dans des localités touchées par les incendies, selon son porte-parole et a assuré que la Commission européenne ferait tout son possible pour aider dans la lutte contre les incendies.
A Abrantes (centre) c'est une station service encerclée par les flammes qui préoccupait les autorités. Une centaine de militaires sont venus prêter main forte aux pompiers.
Le gouvernement a en outre appelé la population à aider les pompiers. "Nous demandons aux maires et curés des villages de s'organiser afin d'appeler la population à aider les pompiers", a déclaré Ascenso Simoes, secrétaire d'Etat à l'Intérieur.
Les pompiers et les responsables locaux évoquent souvent la piste criminelle pour expliquer cette vague d'incendies qui ont déjà consumé cette année plus de 134.000 hectares et tué treize personnes. Cette année, quelque 95 incendiaires présumés ont déjà été interpellés par la police.
Lundi, sur les 18 districts administratifs que compte le Portugal, 16 seront une nouvelle fois en état d'alerte "maximale" ou "très élevée".
Source: AFP -- 20/08/2005
"Regardez ce paysage noirci, quelle tristesse!"
TERREIROS DO SANTO ANTONIO (Portugal) - Troncs d'arbres fumants, carcasses de voitures brûlées, goudron fondu, panneaux noircis au bord des routes sinueuses: à part les maisons, l'incendie a tout ravagé à Terreiros do Santo Antonio, dans le district de Coimbra, au centre du Portugal.
"On a plus grand chose à craindre. Tout a pratiquement brûlé. Il ne nous reste plus que nos yeux pour regarder ce paysage noirci. Quelle tristesse!", s'exclame Maria Carvalho da Silva, une vieille habitante de ce village d'une trentaine d'habitations.
La plaque blanche annonçant le nom du petit village sur la route principale a été noircie par les flammes.
Ici, le feu s'est arrêté à la porte de la petite chapelle, blanchie à la chaux, qui contraste avec le paysage gris qui l'entoure aujourd'hui, d'où se dégage encore de la fumée et une forte odeur de brûlé.
"C'est un désastre! Les gens ont tout perdu. Je viens d'avoir 80 ans et je peux vous dire que c'est l'un des pires incendies que j'ai vécu", raconte Maria depuis sa fenêtre.
"Il y a toujours eu des incendies en été, mais je ne sais pas pourquoi ils étaient plus faciles à combattre", ajoute cette femme vêtue de noir.
"Dieu merci, ici aucune maison n'a brûlé!", ajoute son voisin Raul Silva Fernandes. "On a pu sauver les maisons grâce au travail acharné de tous les habitants". Des personnes âgées, pour l'essentiel.
Le feu, qui a encerclé Terreiro do Santo Antonio et consumé des centaines d'hectares dimanche et lundi, progressait toujours mardi.
"Regardez la colonne de fumée au loin", observe une femme les mains posées sur le front pour se protéger du soleil. "C'est un nouveau départ d'incendie à Vilar", répond un autre villageois.
Sur la route, les voitures de pompiers et ambulances s'activent pour accourir sur le lieu de l'incendie. La gendarmerie a coupé la route vers ce secteur.
Le bruit des hélicoptères et avions bombardiers d'eau qui sillonnent le ciel dans le district de Coimbra mardi après-midi venaient rompre le silence qui règne d'habitude dans cette paisible région de montagne.
Quatre incendies étaient toujours hors de contrôle mardi dans la région de Coimbra, la troisième ville du pays, même si celui qui menaçait les feaubourgs a été contrôlé dans la nuit de lundi.
Par endroits, un arbre vert détonne dans le paysage, où il ne reste plus que des troncs d'arbres de pins et d'eucalyptus calcinés. A perte de vue.
"Souvent les incendies sévissent dans des endroits peu accessibles par voie terrestre. Ils peuvent uniquement être combattus par voie aérienne", explique un pompiers sous le couvert de l'anonymat.
"On n'est pas autorisés à parler à la presse sans l'autorisation de notre commandant et en ce moment il se trouve à Vilar, à combattre un incendie", explique à l'AFP ce pompiers volontaire d'une cinquantaine d'années.
Les flammes ont laissé peu de répit aux pompiers. Le district de Coimbra est l'une des régions les plus touchées ces derniers jours au Portugal, où plus de 134.000 hectares de forêts, cultures et maquis sont partis en fumée.
Dans la nuit de dimanche à lundi une douzaine de maisons ont brûlé dans la banlieue de cette ville universitaire.
Source: AFP -- 22/08/2005
Portuguese wildfires leave countryside looking like war zones
by Levi Fernandes
TERREIROS DO SANTO ANTONIO, Portugal, - The wave of wildfires which have swept Portugal in recent days have left the countryside around small villages in the centre and north of the country looking like a war zone to the despair of local residents.
Smoldering tree trunks, charred cars, melted tar and blackened road signs greeted visitors Tuesday as they made their way to the central village of Terreiros do Santo Antonio which was hit by wildfires earlier this week.
"Practically everything burned. We only have our eyes left to look at this blackened landscape," Maria Carvalho da Silva, an elderly woman, told AFP.
Nearly 3,000 firefighters and soldiers on Tuesday battled eleven fires burned out of contro across central and northern Portugal, facing its worst drought since 1945.
Terreiros do Santo Antonio is located in the district of Coimbra which was the scene Tuesday of the largest deployment of firefighters with over 600 people at four seperate fires which raced out of control through tinder-dry forests.
Two French and one Italian water-dropping aircraft were in the area helping firefighters to battle the largest of the four fires which raged near the village of Penacova.
In Terreiros do Santo Antonio the flames stopped near the doors of the small white walled church on the outskirts of the village fo some 30 houses.
The church now stands in contrast to the grey landscape that surrounds it. Smoke and the smell of burned wood fill the air.
No houses were lost to the flames but villagers saw the nearby farms and forests which they depend on for their livelihoods charred by the fire.
"It is a catastrophe! People lost everything. I just turned 80 and I can say these are the worst fires I have seen," Carvalho da Silva said as she leaned out of her window.
"We always had forest fires but I don't know why they were easier to put out," she added.
"Thank God no homes burned here," her neighbour Raul Silva Fernandes added.
"We were able to save our houses thanks to the hard work of all the residents," he added.
Residents used plastic pails and hoses to help douse the flames in scenes which have been repeated across Portugal over resident days and broadcast in television images across the world.
In the roads near the village fire trucks raced to the lines of fire which were advancing though nearby forests with their sirens wailing, breaking the silence which normally dominates the region.
The wildfires hit the outskirts of the city of Coimbra, Portugal's third largest city, itself on Monday, destroying at least 10 homes and forcing the evacuation of some 60 people.
Wildfires have destroyed at least 180,000 hectares of land so far this year, general Luis Ferreira do Amaral, the head of the National Forest Fire Authority, told a news conference on Tuesday.
The fires have killed 15 people, including ten firefighters and destroyed over 100 homes and nearly 500 farm buildings, interior ministry figures show.
Source: AFP -- 22/08/2005
Nuit d'angoisse à Miranda do Corvo, encerclée par les flammes
Par Levi FERNANDES
MIRANDA DO CORVO (Portugal) - "On dirait qu'il va y avoir un orage": encerclée par un vaste feu de forêt, Miranda Do Corvo, au centre du Portugal, a vécu une terrible nuit d'angoisse.
Vendredi après-midi et jusque tard dans la soirée, les habitants de cette ville de 14.000 habitants de la région de Coimbra ont craint le pire. Le cirque de montagnes entourant la ville n'était plus que flammes.
Un changement de direction du vent a finalement épargné la bourgade. "La situation a été maîtrisée. Nous poursuivont des opérations de vigilance mercredi matin", a indiqué à l'AFP un responsable des pompiers.
Le feu, qui avait commencé dimanche tout près de Coimbra, la troisième ville du pays, a parcouru une trentaine de kilomètres jusqu'à Miranda do Corvo.
Les flammes progressent sur un front d'une vingtaine de kilomètres et risquent de ravager une vaste zone boisée entre Miranda do Corvo et Penela.
"Le feu vient juste de se déclencher, là-bas, derrière cette maison", lance en fin d'après-midi un vieillard affolé appuyé sur sa canne. "Si les pompiers n'arrivent pas assez vite, il sera ici ce soir!".
"Ce soir? Vous voulez dire dans une demi-heure", rétorque aussitôt son voisin. "Le vent vient juste de changer. Il souffle dans notre direction".
Dans la rue, les gens affolés se regroupent devant leurs maisons pour observer des flammes. La fumée a plongé la ville dans une profonde obscurité. "On a l'impression qu'il va y avoir un orage", lance Filipe, un jeune homme d'une vingtaine d'années.
"Le vent a changé de direction. Les flammes semblent progresser plus lentement", explique plus tard un groupe d'hommes munis de bêches et de pelles, prêts à aider les pompiers.
"Ce soir nous n'allons pas dormir", prédit toutefois une femme. "Vous avez vu l'ampleur des flammes!"
Le maire, Fatima Ramos, a réclamé d'avantage de moyens lors d'une réunion de crise, lundi à Coimbra, avec le Premier ministre José Socrates. "Nous avons reçu des renforts aériens mais il en faudrait encore plus", confie-t-elle.
"Les gens se retrouvent sans eau. C'est la panique totale chez certains habitants", ajoute Mme Ramos.
De nombreuses bourgades environnantes privées d'eau par la sécheresse, la pire depuis 1945 au Portugal, étaient jusqu'alors approvisionnés par des camions citernes des pompiers. Mais ces derniers jours, tous les véhicules sont mobilisés sur le front des incendies.
Sur les hauteurs de la ville, des dizaines de personnes, véhicules à l'arrêt, suivent dans un silence religieux l'avancée des flammes et le ballet des hélicoptères et des avions bombardiers d'eau.
Mais la nuit tombée, ces appareils cessent d'opérer. Les pompiers n'ont d'autre choix que de laisser brûler ces zones boisées d'accès difficile, en priant une météo favorable.
La gendarmerie a élargi son périmètre de sécurité autour de la ville. Les routes de montagnes sont interdites à la circulation.
Dans un café, une femme d'une soixantaine d'années raconte que son beau-fils et son fils pompiers ont dû interrompre leurs vacances pour venir prêter main forte à leurs collègues. "Ils ne sont pas rentrés à la maison depuis lundi".
Un autre client s'emporte contre les pouvoirs publics: "Comment le Portugal a-t-il eu les moyens de construire dix stades (ndlr: pour l'Euro 2004 de football) et se trouve incapable d'empêcher ces incendies tous les ans?".
Deux hélicoptères Puma allemands, pouvant transporter jusqu'à deux tonnes d'eau ont repris leur ballet au dessus de l'incendie, qu'un caprice du vent a déplacé de quelques kilomètres, vers Penela.
Source: AFP -- 24/08/2005
Portuguese town spends anxious night surrounded by flames
by Levi Fernandes
MIRANDA DO CORVO, Portugal, - Sitting in parked cars in lookout points in this central Portuguese town, dozens of people watched in silence overnight as helicopters and planes dropped water on an advancing wall of flames.
Others gathered in small groups outside their homes to observe the flames, which covered the mountains that circle the town of some 14,000 people.
The fire erupted Sunday in woodlands near Coimbra, Portugal's third-largest city, and was propelled some 30 kilometres (20 miles) by strong winds to close in on Miranda do Corvo two days later, plunging it into darkness before the sun set on Tuesday.
"It looks like there is going to be a thunderstorm," Filipe, a young man in his 20s, told AFP as he watched the advancing flames.
But by Wednesday morning a change in wind direction had blown the blaze, one of five still raging out of control in Portugal, in another direction, sparing the town but not before residents spent several anxious hours monitoring the flames.
"The fire has just set off down there behind that house. If firefighters don't get here quickly it will be here tonight," said an elderly man as he held on to his cane for support.
"Tonight? You mean in half an hour. The wind has changed direction. It is blowing in our direction," his neighbour replied.
Miranda do Corvo is in the district of Coimbra, which has been badly hit by wildfires in recent days which were on Wednesday being battled by seom 2,100 firefighters and soldiers backed by aircraft from five European nations.
While the fire sparked concern in the town itself, the fear was much greater in several outlying villages which have been receiving water from fire trucks because an ongoing drought had dried local reservoirs.
"People have no water. There has been total panic among certain residents," the mayor of Miranda do Corvo, Fatima Ramos, told AFP.
About 53,000 people in all of Portugal are getting water from truck tanks because of the drought, the worst since 1945, while in many areas conservation measures are in force, according to national water agency INAG.
Police set up a security perimetre around the village as the fire raged and closed off several nearby mountain roads as a precaution.
As the night progressed the aircraft which were dumping water on hard to reach sections of the forest could no longer be used due to a lack of visibility and firefighters had no choice but to leave these sections of woodlands to burn.
"We are not going to sleep tonight! Do you see the size of the flames?," added ony woman as she pointed to the advancing fire.
In a cafe a woman in her 60s says her firefighter son and son-in-law interupted their holidays to help battle the fire.
"They have not been home since Monday," she said.
Another customer expressed his anger at the government's inability to prevent forest fires from breaking out every summer.
"How can Portugal have the means to build ten stadiums and be incabable of preventing these fires every year," he said in a reference to the ten venues the country built to host the European football finals in 2004.
Wildfires have destroyed at least 180,000 hectares (some 450,000 acres) of land so far, compared to just under 130,000 hectares during all of 2004, according to the latest government estimate issued Tuesday.
The fires have killed 15 people, including 10 firefighters, and destroyed more than 100 homes and nearly 500 farm buildings, according to interior ministry estimates.
Source: AFP -- 23/08/2005
Les vieillards, premiers évacués des hameaux menacés par les flammes
Par Levi FERNANDES
PENELA (Portugal) - Allongés sur des tapis bleus à-même le sol d'un gymnase, des vieilles personnes évacuées de leurs hameaux menacés par les incendies de forêt, au centre du Portugal, attendent à Penela, l'autorisation de rentrer chez elles.
"Je suis ici depuis mardi soir", explique Elidio Dias Mendes, 66 ans, appuyé sur deux béquilles. "Les services de secours sont venus me chercher à la maison dans une ambulance".
La ville de Penela, à une quarantaine de kilomètres de Coimbra (centre), a accueilli dans la nuit de mardi des dizaines de vieillards, évacuées alors que le feu progressait dangereusement vers leurs hameaux.
"Un couple de personnes âgées a vu les flammes entrer dans son patio. Heureusement, ils avaient des bidons remplis d'eau et tout le monde a accouru pour les aider. On a réussi à sauver leur maison, mais s'ils avaient été seuls, elle n'aurait pas échappé aux flammes", raconte Antonio, la cinquantaine. Il explique avoir lui-même lutté lundi pour sauver sa propre maison d'un incendie avec d'autres villageois.
Pour protéger les plus vulnérables, les secours ont évacué "les personnes ne pouvant fuire par leurs propres moyens, essentiellement des vieillards et des enfants", explique un médecin de l'Inem (service de secours), aussitôt interrompu par la sonnerie de son portable.
Sur la trentaine d'habitants du petit bourg de Casal Pinto, dans les environs de Penela, neuf ont été évacués. Les autres sont restés pour sauver leurs maisons, aux côtés des pompiers volontaires.
Dans l'enceinte sportive de Penela, se trouvent également des personnes âgées du centre de troisième âge d'Espinhal. Préparés plusieurs heures à l'avance, ses 25 pensionnaires ont été déplacés dans la nuit sur Penela.
"Nous étions en alerte depuis le début de l'après-midi (mardi) mais l'évacuation n'a eu lieu que vers minuit", témoigne Elsa Rodrigues, une responsable du centre.
"Les services de la protection civile avaient attiré notre attention sur les risques d'intoxication pour les personnes âgées en raison de la fumée", poursuit-elle.
Les plus malades ont été transportés vers le centre de soins de la Penela, les autres relogés dans le centre sportif et dans une résidence d'étudiants.
Le feu dans cette région montagneuse et boisée a été déclaré circonscrit mais les pompiers poursuivaient mercredi des opérations de surveillance pour éviter de nouveaux départs.
Pour l'instant les personnes évacuées n'ont pas reçu l'autorisation de regagner leurs domiciles. "Je n'ai qu'une envie, c'est de rentrer", soupire Maria Jesus Cabral, sur sa chaise roulante.
Le feu qui s'est déclenché dimanche à Coimbra (centre) et qui progressait depuis sur un front de plusieurs kilomètres, a approché mardi soir des environs de Penela (à environ 40 km de Coimbra).
Mercredi après-midi, une colonne de fumée noire était à nouveau visible des hauteurs de Penela. Des voitures de pompiers se dirigeaient vers le lieu des incendies. Des Canadair jaunes recommençaient à survoler la zone.
Du haut de la forteresse de Penela, où a été installé le centre de commandement des secours, de nombreux habitants observaient, au loin, ce nouveau départ d'incendie.
Source: AFP -- 24/08/2005
Trois pompiers français volent au secours de leurs collègues portugais
Par Levi FERNANDES
PENEDA (Portugal) - Emus par la vague d'incendies qui fait rage au Portugal depuis le début de l'été, trois pompiers professionnels français ont pris des jours de congé pour prêter main forte à leurs collègues portugais.
Ballottés de hameau en forêt en flammes par les volontaires portugais sans parfois trop savoir où ils étaient, ces trois pompiers de Nice (sud-est), sont devenus en quelques jours les masquottes des médias portugais.
"Après l'appel à l'aide du Portugal (à l'Union européenne), samedi, nous avons appelé notre colonel pour demander l'autorisation de venir ici. Il était injoignable. Nous sommes partis", explique Michel Merengone, 42 ans.
Lui et ses deux collègues Nicolas Melissi et Sébastien Bouche, ont déplacé leurs vacances estivales pour l'occasion. Ils prévoient de repartir samedi.
Ces trois pompiers professionnels, improvisés volontaires, appartiennent à ULIS (Unité légère d'intervention et de secours), une association de solidarité lors de grandes catastrophes naturelles. Tsunamis en Asie, tremblement de terre en Algérie, ils ont déjà beaucoup voyagé.
A leur arrivée à Lisbonne, lundi, ils regardent la télévision pour savoir où leur contribution sera la plus utile. Ils voient les images de brasiers gigantesques au nord et se dirigent aussitôt vers la caserne des pompiers de Porto.
"Les services de la protection civile sur place n'ont pas voulu nous utiliser, ils ont fait valoir des problèmes d'assurance", raconte Michel, pompier depuis une vingtaine d'années.
Les trois pompiers français décident alors de louer une voiture. Direction Viana do Castelo (nord), où les flammes ont approché la ville dimanche menaçant des habitations et même un hôpital.
"Nous y avons été très bien reçus. Le maire a fait des photocopies de nos papiers d'identité et nous a remis un camion. Nous sommes partis avec un chauffeur portugais", ajoute Michel.
Après une accalmie au nord, les trois pompiers, décident de redescendre mercredi vers le centre du pays, à Coimbra, où les incendies continuaient de progresser. Mercredi, ils rejoignent les pompiers de Peneda (à environ 40 km de Coimbra).
"Ce qu'il y a de merveilleux pour nous c'est par exemple d'être arrivés à Arades, près de la ville de Peneda (centre), où tout le monde était affolé. Nous avons garé la voiture et commencé à lutter contre le feu avec les villageois. J'étais heureux d'aider ces gens", confie Sébastien, 29 ans, pompier depuis treize ans.
"C'est vrai que partir comme ça, c'est pas toujours facile! J'ai une petite fille de cinq ans. Mais j'aime tendre la main aux gens. Si demain cela arrivait chez moi je serais content qu'on vienne m'aider", poursuit-il, attablé dans la soirée avec ses collègues français et portugais à la caserne de Peneda.
"Regardez, on passe à la télé en boucle", lance Sébastien à ses deux compagnons, tous vêtus de l'uniforme bleu foncé des pompiers français, dont ils ont seulement retiré l'écusson de la ville de Nice, selon le souhait de leurs supérieurs.
Après les moments critiques vécus par la population dans la nuit de mardi à mercredi, et l'évacuation de nombreux hameaux, la situation s'était calmée mercredi soir et laissait enfin un peu de répit aux hommes épuisés.
"C'est formidable ce qu'ils ont fait", souligne le seul pompier portugais du groupe parlant français. La communication avec les autres pompiers est plus difficile: quelques mots, des sourires ou des gestes.
"Vous êtes combien?" interrompt une secrétaire de la caserne de Peneda qui est chargée de leur trouver un logement pour la nuit.
Mais Nicolas Melissi, 24 ans, n'a pas sommeil. "Ils en sont où les incendies?, demande-t-il à la cantonnade, déjà en quête d'un nouveau front.
Source: AFP -- 25/08/2005
Au centre du Portugal, le feu a aussi ravagé les petits cultures
Par Levi FERNANDES
ARADAS (Portugal) - Au centre du Portugal, les incendies de forêt ont aussi détruit des petites cultures, précieuces sources de revenus d'appoint pour les villageois d'une des régions les plus pauvres d'Europe.
"Pommes de terres, maïs, oliviers, tout a brûlé", confie Cidalia Manuela, 42 ans, habitante d'Aradas, un village situé à environ 40 kilomètres de la région de Coimbra, la troisième ville du pays.
Le gouvernement portugais a promis la semaine dernière un processus rapide d'indemnisation des agriculteurs et des municipalités.
Mais il est encore trop tôt pour évaluer les dégâts causés dans ces monts parfois encore fumants, frappés par l'exode rural.
"Nous n'avons pas encore estimé le préjudice causé par les incendies au secteur agricole", a déclaré à l'AFP le président de la Confédération des agriculteurs portugais, Luis Mira.
"Nous évaluons en ce moment les dommages causés aux forêts, aux fermes et aux parcs naturels", a ajouté le responsable de la principale organisation agricole portugaise.
Il estimé toutefois que le préjudice pour le secteur agricole devrait être moindre qu'en 2003: les incendies avaient ravagé de nombreuses cultures au sud du pays alors qu'en 2005, il se sont concentrés dans le centre et le nord, essentiellement recouverts de forêts.
Un balai et un seau d'eau à la main, Cidalia Manuela lave les murs blancs de sa maison noircie. Tout autour, un paysage désolé de pinèdes calcinées.
Le feu s'est arrêté juste devant le jardin. Léchés par les flammes, les oliviers proches de la maison ont pris une teinte dorée de mauvais augure. Le sol est recouvert de cendres.
"Nous avons tout perdu", se lamente cette femme employée comme vendeuse dans un commerce voisin. Au regard de ses très modestes revenus, ses oliviers et champs lui procuraient un appoint non-négligeable.
Comme pour de nombreux petits propriétaires de la région, une partie de la production est consommée par la famille, l'autre revendue.
Cidalia et son mari avaient pris leurs précautions: "Nous savions depuis deux jours que les flammes progressaient vers nous. Pour nous protéger, nous avions labouré les champs autour de la maison".
"Mes huit frères sont venus lutter contre les flammes. Nous n'avons pas eu un pompier. Ils ne pouvaient pas accéder. On s'est retrouvé encerclés. En une heure, le feu est passé de l'autre côté de la maison".
Même consternation chez une voisine du village, Maria Silva: "Il ne me reste plus que quelques eucalyptus. Tous les pins ont brûlé".
Cette octagénaire vivant d'une petite pension, comptait sur les revenus de la vente de la résine récupérée des pins qui entourent sa maison.
Les propriétaires de petites parcelles forestières très morcellées sont dans le colimateur des pouvoirs publics, qui les accusent de ne pas débroussailler leurs terrains et d'augmenter les risques et la propagation des incendies.
Les feux qui ont ravagé entre 180.000 et 220.000 hectares de végétation depuis le début de l'année, ont aussi détruit une centaine de maisons, dont 27 résidences principales, et près de 500 propriétés agricoles.
Les ravages des incendies sont venus s'ajouter à ceux de la sécheresse, la pire traversée par le Portugal depuis 1945.
Le pays s'attend à la plus faible récolte céréalière des dernières décennies, a indiqué la semaine dernière l'Institut national des statistiques. La baisse du rendement des céréales à l'hectare a chuté de 60%.
"Le niveau d'eau du puits a beaucoup baissé. Mais pour l'instant l'eau du robinet ne manque pas", se console Cidalia Manuela.
Source: AFP -- 25/08/2005
Rumeur portugaise: si les pompiers du ciel étaient les pyromanes
Par LEVI FERNANDES
Dans la campagne portugaise, la folle rumeur se propage à la vitesse des feux de forêts: et si les pilotes des avions privés anti-incendies loués à prix d'or par l'Etat étaient les pyromanes...
Dénonçant un climat "humiliant", l'Association portugaise des pilotes de ligne (APPLA) a fini par taper du poing sur la table vendredi.
Dans un communiqué ulcéré, elle a menacé de procès ceux qui portent atteinte à "l'honneur et à la dignité" des pilotes en attisant la rumeur.
Mais dans les montagnes boisées du centre et du nord du pays, calcinées cet été par des dizaines de brasiers, le bruit est aussi tenace que le ronron des avions anti-incendies dans le ciel. Et entonné à l'envie, d'un air entendu, sur le refrain d'"A qui profite le crime?".
Le métier n'est pourtant pas sans risques: un avion s'est écrasé mercredi au centre du pays, peu après avoir déversé son chargement d'eau sur les flammes. Le pilote est miraculeusement indemne.
"Les gens nous disent qu'ils voient des avions survoler la forêts avant que les incendies n'éclatent. Mais après, ils ne portent pas plainte. Est-ce qu'ils nous racontent ça sous le coup de l'émotion?", s'interrogeait récemment un pompier rencontré par un reporter de l'AFP sur le front des incendies.
"C'est le business de l'été!", assurait un autre, rappelant que la location de ces avions à des compagnies privées locales coûte à l'Etat environ 3.000 euros de l'heure de vol.
"On ne peut accuser personne, mais il y a des années, on a retrouvé en forêt des parachutes équipés d'engins incendiaires", a aussi indiqué à l'AFP Domingos Patacho, de l'organisation écologiste Quercus.
La semaine dernière, la police judiciaire de Guarda (centre) a même reçu un courrier électronique accusant nommément deux pilotes d'avoir mis le feu à la zone protégée de la chaîne de montagne de Gardunha.
Accusations "infondées", a répondu vendredi la police de Guarda dans un communiqué.
Les délateurs "se sont trompés en croyant que ces avions propageaient des incendies. Ces accusations n'ont aucun fondement", a assuré Mario Bento, coordinateur du département d'investigation criminelle de la Police judiciaire.
L'Association des pilotes portugais rappelle qu'aucun de ses représentants "ne figure parmi les pyromanes présumés interpellés cette année".
Environ 120 incendiaires présumés ont été arrêtés depuis janvier. Les incendies sont d'origine criminelle dans près de 20% des cas, les autres causés le plus souvent pas la négligence humaine: mégots, machines agricoles.
Leur ampleur s'explique surtout par la sécheresse, la pire depuis 1945, et l'exode rural, qui a laissé derrrière lui des forêts à l'abandon et d'anciennes cultures en friche.
Quant au manque de moyens de l'Etat portugais, il est criant. La Protection civile ne possède que deux hélicoptères adaptés aux feux de forêt.
Elle a encore dû louer cette année une quarantaine d'avions et d'hélicoptères privés pour combattre les incendies.
Cela n'a pas suffi. Débordé le week-end dernier par des dizaines de brasiers hors de contrôle, le Portugal a appelé l'Union européenne à la rescousse.
Cinq pays de l'UE (France, Allemagne, Espagne, Italie, Pays-Bas) ont dépêché neuf avions et hélicoptères bombardiers d'eau.
Echaudé par cet aveu d'impuissance et une facture de location qui a déjà atteint 25 millions d'euros en 2003, le gouvernement portugais a annoncé qu'il va se doter de sa propre flotte anti-incendies à partir de 2006.
Il va également adapter une dizaine d'hélicoptères Puma de l'armée au combat contre les flammes.
Source: AFP -- 27/08/2005
Le Portugal lutte toujours contre des incendies au début de l'automne
Par Lévi FERNANDES
Le Portugal, qui a été durement frappé cet été par une vague d'incendies et la pire sécheresse de ces soixante dernières années, continue à combattre des feux de forêt cet automne en raison de températures toujours élevées pour la saison.
Il s'agit du pire mois d'octobre de ces quinze dernières années en matière d'incendies, a déclaré à la presse Duarte Caldeira, le président de la Ligue des pompiers professionnels.
Ces derniers jours, plusieurs districts, notamment au nord et au centre du pays, ont été placés au niveau d'alerte maximum par l'Agence de prévention des feux de forêt.
Pour ce responsable des pompiers le nombre élevé d'incendies est lié notamment aux "températures élevées" et à la sécheresse prolongée que connaît le pays, la plus grave depuis 1945.
"Le risque d'incendie est associé à la trilogie: températures élevées, au-dessus des 30 degrés, la vitesse du vent, supérieure à 30 km/h, et au taux d'humidité, inférieur à 30%", a-t-il expliqué.
Les thermomètres, qui dépassent par endroits les 30 degrés notamment au centre du pays, devraient afficher des températures élevées jusqu'en début de semaine prochaine, selon l'Institut de météorologie portugais.
"Les températures sont supérieures à la normale pour un mois d'octobre", a indiqué à l'AFP José Duarte, responsable de Meteo Portugal. "Elle sont de l'ordre de cinq à six degrés (Celsius) supérieures à la moyenne".
"Ce n'est pas une situation normale (en automne), surtout sur une période aussi longue", fail valoir Madalena Leitao, autre responsable de l'Institut météorologique.
Depuis le début de la semaine, plusieurs centaines de pompiers sont mobilisés dans des opérations de combat et de vigilance sur l'ensemble du territoire.
Jeudi, un incendie ravageait depuis bientôt vingt-quatre heures la zone protégée du parc naturel du massif montagneux de la Serra da Estrela (centre), tandis que dans les environs de Leiria (centre), plus de 300 pompiers, soutenus par 97 véhicules et trois avions bombardiers d'eau, étaient également mobilisés pour combattre les flammes.
La vague d'incendies a repris de plus belle le week-end dernier. La chaîne de montagne de Boa Viagem, dans les environs de la ville portuaire de Figueira da Foz (centre), a concentré les principaux moyens de lutte anti-incendie ces derniers jours. Les secours portugais ont même dû faire appel cette semaine à un avion Canadair espagnol.
Devant cette situation, les responsables portugais ont décidé de prolonger de quinze jours, jusqu'au 15 octobre, la période d'alerte durant laquelle les équipes d'intervention sont sur le pied de guerre.
La superficie incendiée depuis le début de l'année s'élève déjà à quelque 300.000 hectares, selon M. Caldeira, tandis que la Direction générale des ressources forestières, qui arrête ses estimations au 25 septembre dernier, fait état de près de 286.400 hectares.
Ces destructions font de 2005 la pire année, après 2003, où plus de vingt personnes avaient trouvé la mort et 425.000 hectares avaient été brûlés. Les incendies ont tué cette année au moins 18 personnes, dont onze pompiers.
Le Portugal avait dû demander, en août dernier, l'aide aérienne de ses partenaires européens pour combattre une vague d'incendies particulièrement violente.
Source: AFP -- 06/10/2005
Portugal pide ayuda a Unión Europea para combatir los incendios forestales
Por Levi Fernandes
El gobierno portugués se vio obligado a pedir refuerzos aéreos a la Unión Europea para combatir los numerosos incendios forestales que se multiplicaron en las últimas horas, sobre todo en el norte y el centro del país.
"Esperamos la respuesta de la Unión Europea (UE)", indicó Antonio Costa, ministro portugués de Interior.
Portugal vivió el sábado una de las peores jornadas de incendios de este verano y puso en marcha el mecanismo comunitario de cooperación reforzada, en el marco de las intervenciones de servicios de emergencia de la protección civil.
Lisboa, que dispone en total de 49 helicópteros y aviones bombarderos de agua, pidió a los países de la UE helicópteros suplementarios y aviones anfibios.
España y Francia fueron los primeros en responder a esta llamada, y dos aviones españoles y dos bombarderos de agua franceses con sus respectivos equipos son esperados este domingo.
"Las condiciones meteorológicas son muy malas", señaló el ministro, recordando la grave sequía que sufre Portugal este año, la peor en seis décadas.
"Ante una situación semejante, nunca hay medios suficientes para hacerla frente", estimó.
Los responsables portugueses reforzarán también los medios internos con la movilización de unos 2.000 agentes de la Guardia Nacional Republicana (GNR).
"La misión principal de la GNR hoy (domingo) es evacuar a las personas, cortar las carreteras amenazadas por las llamas, y mantener los caminos de acceso libres para que los vehículos de bomberos y las ambulancias puedan circular", explicó un responsable de la GNR citado por la agencia de prensa Lusa.
Varios trabajadores de la GNR que se encontraban de vacaciones en las regiones afectadas, se ofrecieron voluntariamente para ayudar a los servicios de emergencia en el terreno.
En la noche de sábado a este domingo, más de 4.000 bomberos lucharon contra una cincuentena de focos de incendio fuera de control.
Este domingo por la mañana, la situación mejoró ligeramente pero más de 3.000 bomberos, militares y policías siguen movilizados para proteger las casas y las poblaciones, y dominar los 26 focos que aún están fuera de control.
De los 18 distritos administrativos que hay en Portugal, 16 han sido puestos en alerta "máxima" o "muy elevada" a causa de los incendios forestales.
Source: AFP -- 21/08/2005
Varias regiones de Portugal azotadas por los incendios
Por Levi Fernandes
Varios incendios continuaban azotando este jueves por la mañana el centro de Portugal, donde varias localidades fueron evacuadas preventivamente durante la noche después de que un hombre murió quemado vivo, según los servicios de socorro.
Unos 300 bomberos, apoyados por 80 vehículos y medios aéreos reforzados, seguían trabajando en la región de la Serra de la Estrela, a unos 230 km al noreste de Lisboa.
El siniestro, que desde el lunes estaba fuera de control, se desarrollaba en cuatro sectores.
La municipalidad de Seia inició un plan de urgencia para movilizar un equipo de médicos y sicólogos.
Henrique Silva, un bombero de la Serra da Estrela, relató al cotidiano Correio da Mahna la manera como fue recuperado por helicóptero cisterna después de haber sido rodeado por llamas junto a su equipo.
"Estaba seguro de que iba a morir. Nos tomamos de la mano y comenzamos a huir", indicó.
Se observaron casas quemadas, animales carbonizados y postes eléctricos derribados. El fuego sembró el pánico a su paso, arrasando huertos, olivares, viñedos y bosques de eucaliptus. Los habitantes de Vide y otros poblados de los alrededores debieron ser evacuados.
"Es un milagro que no haya habido víctimas, dadas las dimensiones del incendio", estimó Luis Santos, jefe de los bomberos del sector, citado por la agencia Lusa.
Más al sur, en Figueiro dos Vihnos, en los alrededores de Leiria, más de 180 bomberos seguían movilizados.
El miércoles, el cuerpo carbonizado de José Alves, de 74 años, fue ubicado cerca de su casa, en la comuna de Alvaiazere, a unos 160 km al noreste de Lisboa.
Alves se había refugiado con su mujer en casa de una vecina. Salió para tratar de salvar su casa, pero fue sorprendido por las llamas.
Unas 50 personas debieron ser evacuadas en la noche del miércoles, según Adelino Mendes, gobernador civil adjunto de Leiria. "Quedan 29 personas que deben ser alojadas aún", indicó.
El jueves, las llamas había atravezado el río Zezere y se propagaban por la otra ribera.
El fuego también afectaba al parque de Arrabida, una reserva protegida de vegetación mediterránea con especies raras a unos 30 km al sur de Lisboa, pero el incendio había sido controlado en la madrugada.
El miércoles en la noche, un camping repleto de turistas debió ser evacuado.
El jueves en la mañana, el siniestro afectaba a siete provincias, según un último balance de los servicios de socorro.
La totalidad del territorio de Portugal está afectada por una sequía sin precedentes desde hace 60 años.
Unas 38.518 hectáreas de bosque han sido destruidas por el fuego desde comienzos de año, de las cuales 17.000 durante el mes de julio, según un nuevo balance.
Source: AFP -- 21/07/2005
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