mardi 20 août 2013

L'assassinat du skipper de l'Intermezzo (2006)

   Pourquoi le skipper de l'Intermezzo a-t-il été tué?
   Par Lévi FERNANDES
    
   OLHAO (Portugal) - Pourquoi André Le Floc'h, un aventurier solitaire passionné par la mer, a-t-il été assassiné à bord de son trimaran naufragé au large du Portugal la semaine dernière? Les enquêteurs portugais s'interrogaient toujours samedi sur le mobile du crime.
   Le ou les meurtriers voulaient-ils lui extorquer de l'argent ou simplement voler le trimaran? "Aucune hypothèse n'est exclue" à ce stade répond la police judiciaire. Si les zones d'ombre autour des circonstances de la mort se dissipent au fil de l'enquête, la police est en revanche toujours à la recherche du mobile du crime.
   Thierry Beille et Corinne Caspar, les deux Français inculpés du meurtre de leur compatriote, continuent quant à eux de clamer leur innocence depuis leurs cellules de prison, où ils ont été placés en détention provisoire.
   Le mercredi 16 août, l'Intermezzo, un trimaran battant pavillon belge prend le large avec trois personnes à bord malgré un bulletin d'alerte des services de la protection civile en raison du mauvais temps. Le lendemain, des averses et des vents violents balayent la côte sud du Portugal.
   Au large du cap Saint-Vincent, l'Intermezzo fait naufrage. La marine portugaise est alertée. A proximité, Thierry et Corinne sont repêchées dans un canot de sauvetage. Souffrant d'une légère hypothermie, ils sont conduits en hélicoptère dans un hôpital de Lisbonne.
   Les deux Français, âgés de 51 et 48 ans, ne signalent pas tout de suite l'existence du troisième occupant du bateau. Les plongeurs aperçoivent à l'intérieur le cadavre d'un homme, les mains liées.
   Que s'est-il passé à bord? Corinne explique qu'ils ont dû attacher le skipper après qu'il eut tenté de la violer. La version des faits des deux touristes éveille les soupçons des policiers. Thierry et Corinne sont accusés du meurtre d'André le Floc'h.
   L'enquête progresse et apporte des premiers éléments de réponse. L'examen de l'Intermezzo et l'autopsie de la victime confirment la thèse du meurtre planifié.
   La police soupçonne les deux Français d'avoir tué André Le FLoc'h à proximité de la côte et d'avoir ensuite pris la mer pour se débarrasser du corps, retrouvé pieds et poings liés, lesté de plomb et avec des traces de coups.
   L'autopsie révèle que le skipper a succombé à des lésions notamment à la tête et au cou. Par ailleurs, l'absence d'eau dans les poumons corrobore cette conclusion.
   Les premiers témoignages recueillis par la police permettent également d'établir le parcours de Thierry et Corinne depuis leur arrivée au Portugal au début du mois.
   Montée à bord de l'Intermezzo plusieurs fois, Corinne avait réussi à créer une certaine intimité avec André Le Floc'h, qui avait l'habitude de naviguer seul au large du Portugal et de l'Espagne, avant de lui présenter Thierry et de lui proposer de partir en croisière.
   De zones d'ombres demeurent toutefois. Corinne et Thierry sont-ils vraiment frère et soeur? Les enquêteurs cherchent toujours à confirmer leurs liens de parenté, alors que la mère de Corinne, Carole Caspar, a déclaré au quotidien français Le Parisien qu'elle avait accouché "sous X" en 1955, année de la naissance de Thierry, et que ce dernier s'était présenté chez elle il y a dix ans, affirmant être son fils.
   Qui sont les deux autres femmes aperçues à bord de l'Intermezzo la veille du naufrage? Où se trouve la voiture qui a conduit les deux Français en Algarve? Autant de questions toujours sans réponse.

Source: AFP -- 26/08/2006

   Naufrage trimaran: l'instruction devrait "durer plusieurs mois"    
   Par Lévi FERNANDES
   
   ODEMIRA (Portugal) - L'instruction de l'affaire du naufrage du trimaran l'Intermezzo au large du Portugal devrait durer plusieurs mois, a déclaré à l'AFP Me Francisco Pagarete, l'avocat des deux Français inculpés du meurtre de son skipper André Le Floc'h, retrouvé ligoté dans l'épave.
   Les deux inculpés --Thierry Beille, 51 ans, et Corinne Caspar, 48 ans-- reccueillis après le naufrage survenu le 17 août au large de Faro, à l'extrême sud du pays, ont été inculpés d'homicide. Placés en détention provisoire ils clament leur innoncence.
   "Si le jugement a lieu avant la fin de la période légale de la détention préventive (deux ans), ce sera déjà très bien", s'est exclamé l'avocat commis d'office, avant de rendre visite à Mme Caspar dans la prison pour femmes d'Odemira (à 100 km de Faro).
   "Tout cela peut durer plusieurs mois", a souligné Me Pagarete, un homme d'une quarantaine d'années aux cheveux très courts, rappelant que la période de détention préventive, la mesure de contrôle judiciaire la plus grave que puisse appliquer un juge, est revue tous les trois mois par le tribunal.
   Les deux inculpés "ont très envie de parler pour rétablir la vérité", a-t-il ajouté en refusant de s'étendre sur les détails de l'affaire, arguant du devoir de réserve pendant la phase d'instruction.
   Il a toutefois expliqué à l'AFP les différentes étapes avant le jugement.
   Le ministère public est tout d'abord informé d'un crime. Il demande ensuite à la Police judiciaire (PJ) d'enquêter. C'est seulement après le rapport de la PJ que le ministère public décide de formuler ou non une accusation, a-t-il indiqué, soulignant que "s'il n'y a pas d'accusation, les inculpés peuvent repartir en liberté".
   L'affaire du naufrage du trimaran a été confiée au tribunal de Lagos, l'un des plus surchargés au Portugal, observe l'avocat qui s'est plaint de ne pas avoir pu encore parler à ses clients "en tête à tête" depuis leur incarcération le 18 août.
   "Pour l'instant je n'ai eu accès à aucune donnée de l'enquête en cours", a-t-il également affirmé, indiquant par ailleurs que "les experts n'ont pas encore fini l'examen de l'épave de l'Intermezzo".
   "Dans un cas comme celui-ci, le ministère public peut par exemple décider d'accuser les inculpés d'homicide simple ou d'homicide qualifié. Ceux-ci peuvent ensuite faire appel. Et tout cela peut prendre plusieurs mois avant que le jugement ne commence vraiment", a-t-il expliqué.
   Reste également à déterminer si le crime s'est produit dans les eaux territoriales portugaises ou au-delà. S'il a été commis au delà, l'affaire pourrait échapper à la justice portugaise, a-t-il précisé.
   "Nous ne disposons d'aucune donnée sur cet élément pour l'instant", a indiqué l'avocat. "Nous attendons de voir si l'autopsie permet de conclure l'heure à laquelle le crime a été commis et par conséquent de déterminer s'il s'est produit dans les eaux portugaises ou pas".
   Selon la police, André Le Floc'h, un retraité de 67 ans résidant dans la banlieue sud de Nantes, a été tué à peu de distance de la côte et aurait été victime d'une opération de séduction de la part de Corinne Caspar.
Source: AFP -- 24/08/2006

   Naufrage trimaran: la police sur la piste de deux femmes
   Par Lévi FERNANDES

   OLHAO (Portugal) - Les enquêteurs étaient vendredi sur la piste de deux femmes qui pourraient être des témoins clés dans l'affaire du meurtre du Français André Le Floc'h retrouvé à bord du trimaran l'Intermezzo après son naufrage au large du Portugal et tué, selon la police, par deux compatriotes embarqués à bord.
   L'une des femmes a été aperçue en compagnie de la victime à bord du voilier deux jours avant le naufrage, l'autre, aperçue par au moins cinq témoins, a été amenée à bord par un bateau-taxi en même temps que les meurtriers présumés, les Français Thierry Beille, 51 ans, et Corinne Caspar, 48.
   Le naufrage est survenu le 17 août au large de Faro, à l'extrême sud du pays, et les deux passagers ont été inculpés d'homicide après la découverte du corps du skipper pieds et poings liés et lesté de plomb dans l'épave. Placés en détention provisoire ils clament leur innoncence.
   Un couple de navigateurs suisse, d'une soixantaine d'années, a affirmé à la police avoir rencontré le skipper du voilier deux jours avant le naufrage. "C'est vrai que j'ai parlé avec André, et qu'il n'était pas seul ce jour-là" a confirmé le Suisse aux journalistes sans plus de détail.
   La police recherche par ailleurs la jeune femme qui a abordé le trimaran en même temps que les deux inculpés, près de l'île d'Armona, proche du port d'Olhao, à 10 km à l'est de Faro, et qui a été aperçue par au moins cinq témoins.
   Simple connaissance ou complice, selon la presse, nul ne l'a vue revenir à terre et elle aurait pu emprunter une embarcation pour quitter l'Intermezzo, puisque, selon la police, personne d'autre que la victime et les deux meurtriers présumés ne se trouvaient à bord lors du naufrage.
   La veille une source de la Marine nationale avait affirmé que les deux femmes vues par le pilote du bateau-taxi n'étaient pas des suspects et avaient été "très importantes pour l'enquête", ce qui n'a pas été confirmé par les enquêteurs.
   La PJ tente également de localiser une voiture grise immatriculée en France dans laquelle sont arrivés les deux inculpés à Olhao.
   Les deux Français avaient de nombreux bagages et un de leurs sacs "était lourd comme du plomb", a affirmé le propriétaire d'un petit chariot qui les a porté de la voiture jusqu'au bateau-taxi, Francisco Simplicio. Quand j'en ai fait la remarque les deux Français ont ri, a-t-il ajouté.
   Le mystère continue de planer quant à l'identité et aux liens de parenté entre les deux inculpés qui pourraient être frère et soeur. La mère de Corinne, Carole Caspar, a en effet affirmé au quotidien français Le Parisien qu'elle a accouché sous X en 1955, année de naissance de Thierry Beille et que ce dernier s'est présenté chez elle il y a 10 ans, affirmant être son fils.
   Mme Caspar "ne sait pas" aujourd'hui ce qu'il en est. Elle raconte que ce dernier s'est installé chez elle et que lorsqu'elle a refusé de le reconnaître, il est devenu "agressif" avant de partir en compagnie de sa fille.
   Après avoir échappé au naufrage les deux inculpés s'étaient effectivement présentés comme frère et soeur aux autorités portugaises, Thierry Beille expliquant à son avocat qu'il ne portait pas le même nom que Corinne parcequ'il était un "enfant adopté".
   L'oncle de Corinne avait confirmé qu'il était le "frère adoptif" de cette dernière, tandis que Carole Caspar niait alors tout lien de parenté, affirmant même qu'elle "ne connaissait pas ce monsieur".
   Selon l'avocat commis d'office des deux inculpés, l'instruction de cette affaire devrait durer plusieurs mois. Si le jugement a lieu avant la fin de la période légale de deux ans de détention préventive, "ce sera déjà très bien", a-t-il affirmé à l'AFP.
   Selon la police, André Le Floc'h, un retraité de 67 ans résidant dans la banlieue sud de Nantes, a été tué à peu de distance de la côte et aurait été victime d'une opération de séduction de la part de Corinne Caspar.
    Source: AFP -- 25/08/2006

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