Par Levi FERNANDES
A Lisbonne, une zone industrielle abandonnée a fait place à la Lx Factory, une "usine culturelle" regroupant plus de 80 sociétés des domaines de l'art et de la mode qui ont font vivre le nouveau quartier branché de la capitale portugaise.
Au pied du pont métallique 25 Avril, qui enjambe le fleuve Tage, se dresse une ancienne citerne d'eau en béton barrée de l'inscription: "La joie dans le travail". Dans une ambiance décontractée à la touche underground, le va et vien de professionnels des industries créatives est incessant.
Née dans une ancienne zone industrielle il y a déjà deux ans, la Factory de Lisbonne (dont Lx est l'abbréviation) reste pourtant un projet provisoire, tant que la mairie ne présente pas son plan d'ensemble pour le quartier d'Alcântara. De l'extérieur, rien n'a changé. Hangars et entrepôts en acier, brique, verre et béton armé, témoins de l'architecture industrielle du début du XXe siècle, se succèdent dans le quartier occupé jadis par une ancienne compagnie de filature, une usine de sucre ou encore une typographie.
A l'intérieur des hangars, l'architecture industrielle brute avec par endroits une ossature métallique apparente, alliée au verre et au béton, contraste avec l'esthétisme soigné des boutiques de design et des magasins de déco, attirés par les bas prix de location.
On y trouve également un café, un restaurant, une école d'acteurs, la rédaction d'un magazine de mode, une société de production audiovisuel et ateliers d'artistes peintres ou encore des cabinets d'architecture fréquentés par un public jeune, aisé et branché.
Lx Factory est un projet de la société immobilière Mainside spécialisée dans la réhabilitation d'immeubles anciens, qui a acquis plus de 23.000 mètres carrés sur lesquels s'étend ce quartier industriel abandonné, perpendiculaire aux docks de Lisbonne.
En attendant que la municipalité se décide, Mainside voulu mettre en valeur cet espace unique, à l'image des lieux branchés existant à New York, Berlin ou Londres.
A la différence qu'ici "les occupants savent qu'ils s'installent provisoirement", souligne l'architecte Filipa Batista, qui gère les lieux pour Mainside. Les locataires de la Factory lisboète déboursent entre 6 et 12 euros le mètre carré et signent des bail ce cinq ans, mais peuvent être amenés à quitter les lieux avant ce délai sans avoir droit à des indemnités.
"Je leur conseille de profiter de ce qui se trouve déjà sur place et de faire un minimum de travaux. D'investir juste l'indispensable", explique Mme Batista.
Le concept a été rapidement rattrapé par son succès et les candidats au déménagement ne manquent pas. Le public apprécie également et la Lx Factory s'est rapidement imposée comme un nouveau lieu de loisir, notamment en soirée. Ses nuits portes ouvertes concurrencent fortement le Bairro Alto, quartier de la movida lisboète depuis plus de vingt ans.
La librairie "Ler Devagar" (lire doucement) s'est installée en avril dernier dans les locaux d'une ancienne imprimerie contre un "loyer symbolique" selon ses responsables, et propose en plus de la vente de livres une programmation culturelle hétéroclite jusqu'à deux heures du matin le vendredi et le samedi.
"Avec peu de frais en matière d'installation, nous pouvons investir davantage dans des livres!", se félicite son responsable José Pinho.
source: AFP -- 08/07/2009
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