Lisbonne veut redonner ses lettres de noblesses au cheval lusitanien
Par Levi FERNANDES
Le Portugal veut redonner ses lettres de noblesse au cheval lusitanien, symbole et support de l'équitation traditionnelle portugaise, en déménageant son école d'art équestre qui perpétue cet art séculaire au coeur du quartier touristique de Lisbonne en 2010.
"Cela nous permettra d'augmenter la visibilité de l'école ainsi que le nombre de visiteurs et de spectateurs" aux spectacles équestres, a expliqué à l'AFP Filipe Graciosa, l'écuyer en chef de l'Ecole portugaise d'art équestre et véritable passionné.
Aujourd'hui installée dans le "petit versailles portugais", le palais national de Queluz à une dizaine de kilomètres de Lisbonne, l'école d'art équestre célèbre cette année son trentième anniversaire.
Créé par le gouvernement, elle a pour vocation de perpétuer et promouvoir le patrimoine équestre portugais et sa diversité de disciplines, s'inscrivant dans la continuité de la tradition de l'académie équestre de la Cour portugaise fermée au XIXe siècle.
L'école, et la soixantaine de chevaux qu'elle héberge, doivent s'installer dans de nouveaux locaux dès l'année prochaine dans le quartier de Belem, à l'est de la capitale portugaise, pour un investissement de 12,5 millions d'euros.
Tour à tour, cheval de prédilection des monarques portugais depuis le XVIIIe siècle, cheval de guerre, cheval de travail des éleveurs et agriculteurs, il est aujourd'hui un cheval de dressage et de haute école, ainsi que la vedette des "tauradas", les corridas à la portugaise où le taureau est combattu par un cavalier. L'école se produit également régulièrement à l'étranger.
Avec ses lignes élancées, le lusitanien est un cheval élégant, doux et harmonieux. Agile, réactif et joueur, son caractère stable en fait un cheval confortable à monter et très apprécié des dresseurs, expliquent les aficionados.
Grâce à sa grande capacité d'adaptation, il connaît ces dernières années un regain d'intérêt, étant récupéré notamment par le monde du spectacle équestre et la compétition sportive. Dépassé notamment par le pur sang anglais, plus grand et athlétique, il était tombé dans l'oubli au XIXe et dans les premières années du XXe siècle.
"Aujourd'hui, le +lusitano+ est considéré comme l'un des meilleurs chevaux de selle, explique José Fontes, l'un des quelque 300 éleveurs du pur sang lusitanien recensés au Portugal. Il peut s'adapter à différentes disciplines, car il a une grande capacité d'apprentissage".
Très proche du pur sang espagnol, avec lequel il partage une origine génétique commune, le pur sang lusitanien dispose néanmoins depuis 1966 de son propre "stud book", un registre destiné à prouver l'origine génétique du cheval et dont l'appelation est contrôlée par la Fondation Alter Real (Haras nationaux) et l'Association Portugaise des éleveurs du lusitanien (APSL), sous la tutelle du ministère de l'Agriculture.
Face au succès croissant du pur sang lusitanien, des éleveurs portugais craignent de perdre le contrôle de l'élevage de cet équin. Certains d'entre ont fait part récemment au gouvernement de leur inquiétude sur "l'existence de plusieurs +stud books+ non homologués", notamment au Brésil, aux Etats-Unis ou en Belgique.
"Ce n'est pas vrai, répond l'APSL. Le Brésil n'a pas créé sa marque de pur sangs lusitaniens, si bien qu'on ne peut pas dire que le cheval court un risque", tient à rassurer l'organisme.
lf/
Source: 30/06/2009
Portugal: des éleveurs craignent de voir échapper le contrôle du lusitanien
Des éleveurs portugais s'inquiètent de la commercialisation dans plusieurs pays de chevaux pur sangs lusitaniens ne respectant pas le livre génétique enregistré et géré par le Portugal, berceau de cette race équine séculaire.
Un groupe de 18 éleveurs portugais a adressé le mois dernier une lettre au ministère de l'Agriculture portugais dans laquelle ils font part de leur inquiétude sur des cas rapportés de "l'existence de plusieurs +stud books+ (livre généalogiques) du cheval lusitanien non homologués" notamment au "Brésil, aux Etats-Unis ou en Belgique".
"Ce qui est en cause c'est la crédibilité de la race lusitanienne et en dernière instance la souveraineté nationale, écrivent-ils. Le livre généalogique du pur-sang lusitanien est unique et fonctionne au Portugal, pays d'origine de la race".
Les éleveurs contestataires en appellent au gouvernement pour reprendre le contrôle du "stud book", un registre destiné à prouver l'originie génétique du cheval et dont seul le Portugal a le contrôle.
La reproduction est la commercialisation est strictement encadré par ce code défini par des critères morphologiques, la couleur ou encore les aptitudes physiques. Les jeunes animaux doivent provenir de parents inscrits pour pouvoir prétendre à l'inscription au "stud book".
L'enjeu est important. Le lusitanien, une race de cheval de selle d'origine portugaise, connaît un regain de popularité dans le monde entier grâce aux spectacles équestre et à ses performances de dressage. Or, aujourd'hui le Brésil possède près de la moitié des effectifs du lusitanien.
Le "stud book" lusitanien, qui partageait l'appellation d'andalou jusque dans les années 60 pour sa grande proximité avec le pure race espagnol, n'a été créé qu'en 1966.
Le cheval lusitanien peut être naître et être élevé dans d'autres pays, mais en respectant les règles génétiques définies par l'Association du pure-sang lusitanien (APSL), chargée par l'Etat portugais de gérer cette race.
lf/
Source: 24/06/2009
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