mardi 13 août 2013

Le réalisateur espagnol Carlos Saura fait danser le fado (2007)

   Le réalisateur Carlos Saura fait danser le fado
   Par Levi Fernandes
   
   Le réalisateur espagnol Carlos Saura bouscule toutes les conventions dans son dernier film, "Fados", en introduisant une chorégraphie pour accompagner ce chant traditionnel portugais emprunt de nostalgie et de mélancolie généralement écouté dans le recueillement.
   "Et pourquoi pas?" s'interroge le réalisateur dont le film "Fados" est sorti jeudi dans les salles portugaises.
   "Beaucoup de fados ont un rythme et une cadence sur lequel on peut danser. La règle qui consiste à dire que le fado n'est pas fait pour danser est une invention purement portugaise", affirme-t-il dans un entretien avec l'AFP.
   "Silence on va chanter le fado". C'est sur cette formule consacrée que débutent généralement les spectacles de fado classiques, où le spectateur tend l'oreille dans une ambiance de lumière tamisée et se laisse porter par l'émotion.
   Dans son dernier film, le réalisateur espagnol de 75 ans met en scène une vision très personnelle du fado. Il a voulu renvoyer une image différente de ce genre musical traditionnel en retraçant son évolution, de ses origines africaines et brésiliennes jusqu'aux interprétations plus innovantes dues à une nouvelle génération d'artistes qui occupe aujourd'hui le devant de la scène.
   Un fado en perpétuelle évolution qui emprunte aux rythmes africains, au hip hop, à la musique classique ou encore à la bossa nova avec des interprètes de différentes nationalités comme les brésiliens Caetano Veloso, Chico Buarque, la luso-mozambiquenne Mariza ou encore la mexicaine Lila Downs.
   En utilisant le pluriel "Fados" pour le titre Saura a voulu marquer la variété et les possibilités nouvelles d'un genre trop souvent figé dans les dernières années dans le carcan de la tradition.
   "J'ai essayé d'introduire dans mon film certains éléments dont nous pensons qu'ils ont pu avoir une influence sur le fado (...), comme par exemple les rythmes du Brésil ou de l'Afrique", explique le réalisateur espagnol.
   "Le fado fait partie de ma culture au même titre que le tango et d'autres styles musicaux", souligne-t-il.
   Devenu la musique emblématique de tout un peuple et la voix du Portugal dans le monde grâce à des artistes comme Amalia Rodrigues, le fado, selon certains musicologues, trouverait son origine au Brésil où les rythmes noirs importés par les esclaves africains se mêlèrent aux "modinhas", airs de musique des salons nobles.
   Il fut ensuite ramené d'Amérique du sud par les aristocrates et leurs domestiques qui avaient, en 1807, suivi la cour portugaise fuyant à Rio de Janeiro les troupes napoléoniennes.
   Sans renier la tradition, une nouvelle génération de fadistes est née dans les dernières années, prête à prendre la relève et à ajouter sa marque personnelle avec des artistes comme Camané, Katia Guerreiro, Mafalda Arnauth, Cristina Branco, Pedro Moutinho ou encore Mariza.
   Née au Mozambique, Mariza, à l'affiche de "Fados", est en passe de devenir la nouvelle diva du fado dans le monde. Elle puise son inspiration dans un monde lusophone plus vaste, en ajoutant notamment de nouveaux instruments à la traditionnelle guitare portugaise.
   "Elle me paraît être l'une des artistes pouvant le mieux rompre le cercle et l'ouvrir", affirme Saura.
   "Il me paraît fondamental de renouveler le fado. Il existe un fado orthodoxe, classique, qui est là pour durer. Puis un autre qui poussent les fadistes à aller plus loin. Je crois que le métissage est fondamental", estime le réalisateur.
   "Fados" est le dernier volet de la trilogie du cinéaste espagnol consacré à la musique, après Flamenco en 1985 et Tango en 1998, nommé pour l'oscar du meilleur film étranger.

source: AFP -- 27/09/2007

A lire:
http://www.umoove.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=709&Itemid=36


   Carlos Saura coreografía el fado
   Por Levi Fernandes
 
   El director español Carlos Saura se salta todas las convenciones en su última película, "Fados", al introducir una coreografía para acompañar este canto tradicional portugués impregnado de nostalgia y melancolía que en general se escucha con recogimiento.
   "¿Y por qué no?", preguntaba el propio director de "Fados", que se estrenó la semana pasada en los cines portugueses.
   "Muchos fados tienen un ritmo y una cadencia que se pueden bailar. La regla consiste en decir que el fado no está hecho para bailar es una invención puramente portuguesa, afirmó en conversación con la AFP.
   "Silencio, van a cantar el fado". Con esta fórmula consagrada empiezan en general los espectáculos clásicos de fado, en los que el espectador aguza el oído en un ambiente de luces tamizadas y se dejar guiar por la emoción.
   En su última película, el director español de 75 años escenifica una visión muy personal del fado. Ha querido dar una imagen diferente de este género musical tradicional siguiendo su evolución, desde sus orígenes africanos y brasileños hasta las interpretaciones más innovadoras debidas a una nueva generación de artistas que sube hoy a los escenarios.
   Un fado en perpetua evolución con aportaciones de los ritmos africanos, el hip hop, la música clásica o la bossa nova con intérpretes de diferentes nacionalidades como los brasileños Caetano Veloso, Chico Buarque, la luso-mozambiqueña Mariza o la mexicana Lila Downs.
   Al optar por plural "Fados" en el título, Saura ha querido subrayar la variedad y las posibilidades nuevas de un género demasiado rígido, marcado estos últimos años por la tradición.
   "He querido introducir en mi película ciertos elementos que creemos han podido influir en el fado (...), por ejemplo los ritmos de Brasil o Africa", explica el director español.
   "El fado forma parte de mi cultura, como el tango y otros estilos musicales", subraya.
   Música emblemática de todo un pueblo y voz de Portugal en el mundo gracias a artistas como Amalia Rodrigues, el fado, según ciertos especialistas, proviene de Brasil donde los ritmos negros importados por los esclavos africanos se mezclaron con las "modinhas", aires musicales de los salones nobles.
   Luego llegó a América del Sur de la mano de los aristócratas y sus domésticos, que en 1807 habían seguido a la corte portuguesa que abandonó Río de Janeiro huyendo de las tropas napoleónicas.
   Sin renegar de la tradición, una nueva generación de fadistas ha surgido estos últimos años, dispuesta a asumir el relevo y añadir su marca personal con artistas como Camané, Katia Guerreiro, Mafalda Arnauth, Cristina Branco, Pedro Moutinho o Mariza.
   Nacida en Mozambique, Mariza, que figura en "Fados", se está convirtiendo en la nueva diva del fado en el mundo, inspirándose en un mundo lusófono más amplio y arropando con nuevos instrumentos la tradicional guitarra portuguesa.
   "Me parecía una de las artistas que mejor podían romper el círculo y abrirlo", afirma Saura.
   "Me parecía fundamental renovar el fado. Existe un fado ortodoxo, clásico, que está ahí para durar. Y existe otro que lleva a los fadistas a ir más lejos. Creo que el mestizaje es fundamental", estima el cineasta.
   "Fados" es el último capítulo de la trilogía del cineasta español consagrado a la música, después de "Flamenco" en 1995 y "Tango" en 1998, nominado para la mejor película extranjera.

Source: AFP -- 09/10/2007


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