mardi 20 août 2013

Des intempéries à Madère font des dizaines de morts (2010)

   Vents et pluies torrentielles font 25 morts sur l'île portugaise de Madère
   Par Levi Fernandes

   FUNCHAL - Des pluies torrentielles et des vents violents ont frappé samedi l'île portugaise de Madère, faisant au moins vingt-cinq morts et plusieurs blessés à la suite d'inondations et de glissements de terrain, selon un dernier bilan du gouvernement portugais.
   Outre les 25 victimes mortelles, confirmées par le ministre de l'Intérieur Rui Pereira, les autorités locales ont fait état de dizaines de blessés et de personnes portées disparues.
   Le ministre doit se rendre à Madère dès que possible accompagné d'une équipe de secouristes pour "faire une première évaluation des besoins sur place pour savoir ce qu'il faut faire".
   "Nous étudions également la possibilité de décréter l'état de calamité publique, puis de demander l'aide de l'Union européenne", a-t-il ajouté lors d'un point de presse.
   A Funchal une femme âgée est morte après l'effondrement du toit de sa maison, tandis que deux personnes ont été tuées par la chute d'une grue, d'après les médias sur place.
   Ces intempéries, particulièrement intenses dans le sud de l'île, ont provoqué d'importantes crues, des inondations, des glissements de terrain, des éboulements et des chutes d'arbres, d'après les images diffusées par les télévisions portugaises.
   En plus de la pluie, des vents dépassant les 100 kilomètres par heure et la mer agitée ont en outre causé d'importants dégâts matériels sur l'île située à 900 km au sud-ouest du Portugal et environ 500 km des côtes africaines.
   Les inondations ont détruit des ponts et des maisons. Les liaisons téléphoniques et l'électricité ont été coupés par endroits, selon des témoins. Le transport aérien étant toujours perturbé à l'aéroport international de Madère.
   Dans la partie basse de Funchal, plusieurs bâtiments ont dû être évacués et les routes étaient difficilement praticables, compliquant le travail des secouristes.
   "Il pleut depuis l'aube et notre hôtel a été évacué. Il est situé près d'une rivière, dans le centre de Funchal, et on nous a dit de sortir du bâtiment parce qu'il y a un risque d'affaissement", a raconté Aymeric Payan, un Français de 27 ans, chef boulanger dans un hôtel, joint par téléphone par l'AFP.
   Plusieurs localités étaient isolées, comme la commune de Curral das Freiras (centre de Madère) et ses 4.000 habitants, située dans une région montagneuse et de difficile d'accès.
   Les autorités de la région autonome de Madère, qui ont conseillé aux habitants de rester chez eux, ont fait appel aux médecins pour renforcer les services de santé des hôpitaux et demandé à certains fonctionnaires municipaux de se présenter au travail afin de participer aux opérations de secours.
   D'après l'Institut météorologique portugais, "le pire est passé" et les conditions météorologiques devraient connaître une accalmie.
   Selon les médias portugais, ces intempéries sont les plus graves qu'ait connu Madère depuis celles d'octobre 1993, qui avaient fait 8 morts.
   A Lisbonne, le Premier ministre José Socrates a aussitôt manifesté sa solidarité avec les habitants de l'île. "Je suis consterné par les images que j'ai pu voir de Madère. Nous apporterons tout le soutien nécessaire", a déclaré le chef du gouvernement aux journalistes.
   De son côté, le président portugais Anibal Cavaco Silva a évoqué une "situation avec des répercussions humanitaires et humaines graves"
   
Source: AFP -- 20/02/2012

A lire:


   Les secours s'organisent à Madère, dévastée par des pluies torrentielles

   FUNCHAL - Les opérations de secours se poursuivaient dimanche sur l'île touristique de Madère, région autonome du Portugal, au lendemain de pluies torrentielles qui ont fait au moins 38 morts et plus de cent blessés, plongeant la capitale, Funchal, dans le chaos.
   Samedi soir, le Premier ministre José Socrates, en visite sur l'île, située à 900 km au sud-ouest du Portugal, a promis "toute l'aide nécessaire pour que Madère puisse démarrer immédiatement les travaux de récupération".
   Dimanche matin, la pluie avait cessé laissant place à des scènes de désolation, notamment à Funchal, la coquette capitale régionale de 100.000 habitants située en bord de mer et qui s'est réveillée, dévastée par des torrents de boue.
   Selon les autorités régionales, le bilan de 38 morts et 101 blessés reste provisoire. "Nous allons continuer la recherche de corps, nous attendons les équipes qui doivent arriver du continent pour continuer à travailler sur le terrain", a déclaré à la presse le secrétaire régional aux Affaires sociales, Francisco Ramos.
   Voitures retournées, ponts détruits, toits emportés: dimanche matin, l'heure était au nettoyage pour nombre d'habitants de Funchal. "La priorité est aux vivants", avait affirmé samedi soir le président du gouvernement régional, Alberto Joao Jardim.
   Dans certaines maisons du centre-ville, la boue est montée jusqu'au premier étage. Dimanche, détritus et gravas encombraient encore la voie rapide qui relie Funchal à l'aéroport, rouvert dimanche matin.
   Dès samedi, d'importants moyens avaient été dépêchés depuis Lisbonne à bord d'une frégate militaire transportant notamment des hélicoptères, un équipe médicale et du matériel de secours.
   Dimanche, des équipes cynophiles ainsi que des plongeurs étaient également attendus à Funchal pour tenter de retrouver d'éventuels disparus.
   Des médecins légistes vont également être dépêchés sur place "pour réaliser le plus rapidement possible les autopsies et que les familles puissent faire leur deuil", a annoncé le ministre de l'Intérieur Rui Pereira.
   Du matériel supplémentaire sera acheminé rapidement, et notamment des ponts militaires pour pouvoir rétablir les communications sur l'île et accéder ainsi aux régions les plus reculées. Dans le centre de l'île, le village de Curral das Freiras et ses 4.000 habitants restaient inaccessibles et incontactables dimanche, en raison de la coupure des liaisons téléphoniques.
   L'opérateur Portugal Telecom a annoncé l'envoi en urgence de 400 kilos de matériel depuis Lisbonne pour aider à rétablir les communications.
   Selon la protection civile, 250 personnes n'ont plus de toit. Une centaine d'entre elles ont été hébergées samedi soir dans une garnison de Funchal, et bon nombre ont été relogées par des habitants plus chanceux.
   Selon les témoignages rapportés par la presse locale, une chaîne de solidarité s'est spontanément mise en place. "Des personnes ont commencé à préparer des repas pour d'autres, d'autres ont prêté des vêtements pour que ceux qui étaient mouillés puissent se changer", a raconté un habitant de Funchal.
   L'attaquant-vedette du Real Madrid Cristiano Ronaldo, originaire de l'île de Madère, s'est dit prêt à apporter son aide: "personne ne peut rester indifférent à cette grande catastrophe, encore moins moi qui suis né et ai grandi à Madère", a-t-il déclaré, cité sur le site de son agent.
  
Source: AFP

A lire:


   L'urbanisation accélérée de Madère pointée du doigt dans la catastrophe
   Par Levi FERNANDES
 
   Face à l'ampleur de la catastrophe qui a dévasté Madère ce week-end, écologistes et experts pointent du doigt le modèle d'urbanisation accélérée mis en oeuvre depuis 30 ans sur l'île au détriment, selon eux, de l'environnement et des règles de sécurité.
   "Ce qui est arrivé à Madère est l'exemple même de ce qu'une mauvaise planification urbaine peut entraîner", estime Ricardo Ribeiro, président de l'Association portugaise de techniciens de la protection civile (ASPROCIVIL).
   Pour cet expert, "la construction d'habitations dans des zones inondables" et l'"imperméabilisation des sols" par le "bétonnage" en particulier de la côte méridionale de l'île, région la plus affectée par les inondations, expliquent en partie l'ampleur des dégâts et du bilan, encore provisoire, de 42 morts.
   "La forte pluviosité n'est pas le seul élément qui explique les conséquences catastrophiques" des intempéries, a également déclaré à l'AFP l'écologiste Helder Spinola, responsable de l'association Quercus Madeira.
   "La situation a été aggravée par les erreurs commises en matière d'aménagement du territoire, en particulier au sud", où se concentre la grande majorité des 250.000 habitants de Madère, a-t-il affirmé.
   Située dans l'Océan atlantique à 500 km au large des côtes marocaines, Madère a connu au cours des trente dernières années une modernisation spectaculaire grâce une politique de grands travaux, largement financée par l'Europe au titre des régions ultrapériphériques les plus pauvres.
   Funchal, la capitale régionale, compte plus de 100.000 habitants et est devenue une destination très prisée des touristes du nord de l'Europe, qui apprécient ses infrastructures ultramodernes et son front de mer bâti d'hôtels de luxe et de complexes touristiques.
   Depuis de nombreuses années, les écologistes ont mis en garde contre cette urbanisation à outrance et la "politique du béton" menée par le président du gouvernement régional, Alberto Joao Jardim, au pouvoir depuis 1978.
   Madère, longue de 57 km de long pour 22 de large, est entièrement ceinte d'une quatre-voies rapide et percée de dizaines de tunnels, qui lui ont valu d'être ironiquement qualifiée de "gruyère" par certains défenseurs de l'environnement.
   Selon Helder Spinola, la politique de construction massive de bâtiments, routes et infrastructures près des cours d'eau a provoqué une "imperméabilisation des sols par l'asphalte et le béton, empêchant l'écoulement normal des trois principales rivières qui traversent Madère" .
   Dans ces conditions, face aux pluies diluviennes de samedi, "ces cours d'eau ont fini par se transformer en de véritables canons à eau emportant ponts et constructions sur leur passage", a affirmé dimanche soir Francisco Louça, leader du Bloc de gauche (BE, extrême gauche).
   Joao Carlos Silva, député socialiste au parlement régional de Madère, a également mis en cause l'"urbanisation chaotique" de Funchal et de sa région, rappelant que l'opposition au gouvernement régional de droite avait à maintes reprises mis en garde contre "les fragilités" de cette ville, bâtie à flanc de colline.
   Les autorités régionale de Madère ont refusé de répondre à la polémique, qualifiée de "ridicule" par le maire de Funchal Miguel Albuquerque, qui a mis en avant "un phénomène métérorologique exceptionnel" rappelant que par endroits la pluie avait ateint un "niveau jamais vu de 60 litres d'eau par heure".
   
Source: AFP -- 22/02/2010

A lire: http://www.ladepeche.fr/article/2010/02/23/783288-madere-l-urbanisation-pointee-du-doigt.html

http://www.lemoniteur.fr/119-toute-l-info/article/actualite/697945-l-urbanisation-acceleree-de-madere-pointee-du-doigt-dans-la-catastrophe

http://fr.euronews.com/2010/02/23/madere-l-urbanisation-a-outrance-pointee-du-doigt/

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