lundi 20 janvier 2014

Tourisme: L'Algarve n'affiche plus complet en pleine saison estivale (2004)

   L'Algarve n'affiche plus complet en pleine saison estivale
    
   QUARTEIRA (Portugal) - Au plus fort de la période estivale, la très touristique région de l'Algarve, sur la côte sud du Portugal, est loin d'afficher complet et les pancartes "à louer" aux fenêtres des immeubles ne sont pas rares.
   Les chiffres parlent d'eux-même: un taux d'occupation hôtelière qui n'a guère dépassé les 69% pour le mois dernier, soit un recul de plus de 8% par rapport au même mois de l'année dernière, selon l'Association des hôtels et établissements touristiques de l'Algarve (AHETA).
   Ce recul de la fréquentation se traduit par un manque à gagner de plus de 10% pour les hôtels, selon l'AHETA.
   Même l'effet tant attendu de l'Euro 2004 de football et les nombreuses promotions de dernière minute, pouvant atteindre jusqu'à 25%, n'ont pas suffi à inverser la tendance à la baisse amorcée depuis cinq ans.
   L'enjeu est de taille puisque les recettes du tourisme au Portugal représentent près de 10% du produit intérieur brut et que cette région au climat méditerranéen baignée par l'Atlantique y contribue pour près de la moitié. En 2003, 5,5 millions de touristes se sont rendus en Algarve dont 2,8 millions d'étrangers.
    Pour certains les prix pratiqués en Algarve sont très élevés et peu compétitifs par rapport aux nouvelles destinations concurrentes comme la Turquie et la Tunisie.
   Manuel Leal, 36 ans, ingénieur originaire du port d'Aveiro (centre), a choisi de passer ses deux semaines vacances à Quarteira, un ancien port de pêche, aujourd'hui défiguré par les barres d'immeubles, mais il n'est pas sûr de vouloir revenir.
   "J'ai décidé de rester au Portugal pour faire des économies car je viens d'acheter un appartement, mais au final j'aurais certainement dépensé moins si j'étais parti en Espagne ou au Brésil", a-t-il confié à l'AFP.
   Les professionnels du tourisme portugais estiment qu'il est urgent de réagir.
   L'offre touristique dans cette région est largement dominée par le modèle plage-soleil, en voie d'essouflement dans certains pays méditerranéens.
   "L'Algarve n'a pas compris qu'avec l'apparition de nouvelles destinations touristiques et de touristes plus exigeants, le soleil abondant et ses belles plages ne suffisaient plus. Il existe des offres semblables à des prix identiques et même plus accessibles ailleurs", constatait cette semaine le directeur du quotidien Publico José Manuel Fernandes.
   "Il est indispensable de rectifier les stratégies commerciales des opérateurs touristiques afin de répondre aux nouvelles réalités du marché", reconnaît Eliderico Viegas, président de l'AHETA.
   Les causes de l'érosion de la fréquentation de l'Algarve sont multiples et complexes, indique M. Viegas à l'AFP.
   Outre la récession économique, la guerre en Irak et les menaces terroristes qui freinent le tourisme en général, un euro fort par rapport à la livre sterling n'arrange pas les choses, alors que les Britanniques sont les premiers visiteurs.
     "Cela retire du pouvoir d'achat aux touristes et de la compétitivité à la destination", souligne M. Viegas. Les séjours des Britanniques ont baissé en juillet de 13% par rapport à l'année dernière.
   Mais aussi, "les opérateurs continuent de vendre des vacances comme ils le faisaient il y a trente ans", estime M. Viegas.
   Pour le responsable, il faut rectifier le tir en veillant à "créer un produit touristique plus harmonieux, plus homogène et de plus grande qualité".
    La région n'a en effet pas échappé au béton: de larges portions de la côte sont désormais urbanisées. "Cela va à l'encontre de ce que devrait être le modèle de développement touristique de l'Algarve", plus respectueux des ressources naturelles et de l'environnement.
     L'Algarve a toutefois commencé à offrir ces dernières années un éventail d'activités plus large, telles que des terrains de golf ou des parcours culturels dans une région chargée d'histoire.
   
Source: AFP - 13/09/2004

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