Lisbonne et Madrid réclament un accord sur le budget de l'UE
Par Lévi Fernandes
EVORA (Portugal) - Les chefs de gouvernement espagnol et portugais, José Luis Rodriguez Zapatero et José Socrates, ont affiché leur entente samedi à Evora (au sud du Portugal), à l'occasion du XXIe sommet luso-espagnol, notamment sur la question des perspectives financières de l'UE pour la période 2007-2013.
L'Espagne et le Portugal souhaitent en priorité "un accord sur les perspectives financières de l'Union européenne" d'ici le mois de décembre, a déclaré M. Socrates lors d'une conférence de presse avec son homologue espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.
Les gouvernements espagnols et portugais ont tenu à afficher leur entente à l'occasion de ce sommet et redéfinir "un nouveau cycle" dans leurs relations reposant notamment sur une coopération renforcée dans différents domaines.
Oubliés les divergences de l'année dernière sur la question irakienne notamment. Les deux pays ont annoncé une série d'accords dans le domaine de la sécurité transfrontalière, de la recherche scientifique, de l'emploi, de l'environnement, de la prévention des incendies et de la promotion touristique.
"Espagne, Espagne, Espagne", proclame le Premier ministre pour bien insister que le pays voisin est la priorité du Portugal en matière de politique externe.
"Pour l'Espagne, le Portugal est également une priorité absolue", répond aussitôt M. Zapatero.
"L'accord pour la création d'un centre de recherche luso-espagnol en est la preuve", renchérit le chef du gouvernement espagnol. "C'est la première fois que l'Espagne met en place ce genre de collaboration", a-t-il observé.
Les deux responsables ont annoncé la création d'un centre de recherche scientifique à Braga (nord du Portugal) spécialisé notamment dans le domaine des nanotechnologies et des technologies de l'information, qui doit accueillir plus de 200 chercheurs de différentes nationalités.
M. Zapatero a placé cette réunion sous le signe de "l'union et de l'avenir". "Deux idées fondamentales pour l'Espagne et le Portugal", a-t-il dit.
A partir de 2013, les liens entre les deux pays seront davantage resserrés avec le l'ouverture de la liaison ferroviaire à grande vitesse qui placera Madrid à trois heures de la capitale portugaise.
Lisbonne et Madrid sont en revanche restés prudents sur une date de lancement d'un marché ibérique de l'électricité (MIBEL), annoncé en 2003 et repoussé depuis à plusieurs reprises. Ce marché doit permettre à plus de 50 millions de consommateurs de choisir librement leur fournisseur d'énergie.
M. Socrates annonce toutefois des étapes importantes pour son lancement en 2006.
Le Premier ministre espagnol a tenu à rassurer les autorités portugaises, qui voient avec inquiétude le rapprochement entre l'espagnol Gas Natural et son compatriote Endesa, qui permettra de créer un géant dans le secteur de l'énergie.
Après le refus de la commission européenne de ne pas examiner, à la demande de Lisbonne, les conséquences de cette OPA sur le marché portugais, M. Zapatero a rappelé que son gouvernement tiendrait compte des effets que cette fusion pourrait avoir sur le MIBEL.
L'Espagne rappelle en outre qu'elle apporte son soutien de la candidature de Lisbonne au conseil de sécurité de l'Onu pour la période 2011-2012.
Au plan international, les deux pays défendent également la réalisation du deuxième sommet UE-Afrique, à Lisbonne, afin de traiter la question de l'immigration illégale, et un sommet UE-Amérique latine en 2006.
M. Zapatero a annoncé que le prochain sommet luso-espagnol se tiendra en 2006 dans la ville frontalière espagnole de Badajoz.
Source: AFP - 19/11/2005
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