Coup
dur pour le gouvernement après la dégradation de la note du
Portugal
Par Lévi Fernandes
La
dégradation mardi de la note souveraine du Portugal par l'agence de
notation Standard and Poors (SP) est un coup dur pour le gouvernement
portugais qui tente de se démarquer de la crise grecque et afficher
sa détermination à assainir rapidement ses finances
publiques.
"Toutes les mesures qui tendent à démontrer la
volonté du gouvernement de consolider les finances publiques seront
de nature à rassurer les investisseurs" et "éviter la
réalisation d'un scénario à la grecque", a déclaré à l'AFP
l'économiste de la BNP Paribas Philippe Sabuco.
Mercredi matin,
le Premier ministre José Socrates, dont le gouvernement socialiste
est minoritaire au parlement, et le leader du Parti social démocrate
(PSD, centre-droit) ont annoncé une réunion d'urgence pour évoquer
la situation du pays et la manière de lutter contre ce qu'ils ont
qualifié d'"attaque des marchés".
Ils doivent
notamment aborder la possibilité d'accélérer la mise en oeuvre des
mesures contenues dans le programme d'austérité, axé notamment sur
une réduction des dépenses, qui doit permettre de ramener un
déficit record de 9,4% du PIB pour une dette de 126 milliards
d'euros (76,8%), à 8,3% du PIB en 2010, puis sous la limite
européenne autorisée de 3% du PIB d'ici 2013.
"Nous avons
un devoir à l'égard des Portugais, en cette période difficile, qui
est d'aider le gouvernement et le pays", a souligné le chef de
l'opposition, récemment élu à la tête du PSD et qui avait indiqué
jusque là ne pas se sentir "lié aux mesures du
gouvernement".
"Afficher une unité nationale est une
bonne chose, car les marchés craignent qu'un programme d'austérité
soit combattu par l'opposition. C'est ce qu'on craint pour la Grèce",
a estimé l'économiste belge Paul de Grauwe.
"La situation
de crise exige que le gouvernement, minoritaire au parlement, et le
principal parti de l'opposition s'entendent rapidement",
écrivait mercredi le quotidien économique Diario Economico qui
lance un manifeste adressé aux responsables politiques, sous le
titre "Entendez-vous", invitant ses lecteurs à y souscrire
sur internet.
Depuis la dégradation mardi de la note souveraine
de deux crans, à "A-" contre "A+", par SP qui
met en avant des finances publiques "structurellement faibles"
malgré des réformes et une stagnation de l'économie, la Bourse de
Lisbonne plonge et a même reculé mercredi matin de plus de 6%. Par
ailleurs, sur les marchés obligataires, le Portugal a vu ses taux
augmenter à plus de 5,9%, un record depuis septembre 2000.
Il
existe le risque que "la hausse des taux se poursuive", a
indiqué M. Sabuco, tandis que M. De Grauwe a rappelé de son côté
que le Portugal était "à la merci d'une dynamique spéculative
excessive".
Pour faire face à cette instabilité qui reflète
les craintes accrues sur une contagion de la crise grecque au
Portugal considéré le prochain pays risquant une crise de
confiance, certains économistes défendent, comme Octavio Teixeira,
une intervention ferme de l'Union européenne pour empêcher "une
attaque spéculative contre certains de ses membres".
"Il
existe une crise de confiance dans l'euro et la capacité de
l'Eurogroupe à parvenir à stabiliser l'épicentre de cette crise de
confiance, située à Athènes. La contagion à d'autres pays, sous
pression en raison de leurs déficits et dettes publiques excessives,
est imparable", a observé en outre Antonio Perez Metelo du
Diario de Noticias.
Source: AFP 28/04/2010
Le
Portugal, dans la mire des marchés, paie une croissance en panne
Par Levi FERNANDES
Le Portugal, considéré après la Grèce comme le pays le plus
exposé de la zone euro, inquiète par une croissance en panne qui
pourrait compromettre un rééquilibrage de ses finances publiques,
sans pour autant présenter de risque d'insolvabilité, estiment les
analystes.
Mercredi, l'agence Moody's a annoncé qu'elle
envisageait d'abaisser la note de la dette du Portugal, invoquant la
"détérioration de ses déficits publics" mais aussi "ses
faibles perspectives de croissance". Une raison déjà avancée
la semaine dernière par Standard&Poor's pour justifier une
dégradation de sa note.
Ces deux annonces ont entraîné un
regain de tension sur les marchés des obligations portugaises qui
définissent les taux d'intérêt des emprunts de l'Etat. Mercredi,
le Portugal a réussi à lever 500 millions d'euros en bons du
trésor, mais à un taux quatre fois plus élevé que celui pratiqué
en mars.
Pour 2010, le gouvernement socialiste portugais a prévu
une croissance de 0,7%, supérieure aux estimations de Bruxelles qui
table sur une hausse du PIB de 0,5%.
Et les experts doutent
qu'avec une croissance aussi limitée, le Portugal réussisse à
atteindre ses objectifs de réduction du déficit public, de 9,4% à
8,3% dès 2010 et sous les 3% fin 2013.
La dette publique devrait
atteindre 86% du PIB cette année, soit plus de 142 milliards
d'euros, et continuer de s'alourdir pour dépasser les 90% du PIB en
2012.
Pourtant, estime Frederik Ducrozet du Crédit Agricole,
"l'accès du Portugal au financement de marché n'est pas remis
en cause à ce stade". "Leur stock de dette étant plus
faible que les autres pays jugés à risque, leurs besoins de
financement le sont aussi, de l'ordre de 20 milliards cette année
pour le Portugal, soit 10 à 12% du PIB, contre 24% pour la Grèce",
observe-t-il.
Pour Philippe Sabuco de BNP Paribas, "le
Portugal ne présente pas de risques de solvabilité". "Il
n'y a pas de risque spécifique autour de la dette portugaise",
insiste également Filipe Silva de la banque Carregosa, qui juge les
taux actuels "décalés face au risque réel".
"Le
profil bien structuré de la dette portugaise montre que les risques
de refinancement sont réduits", reconnaissait mercredi Antony
Thomas, chef-analyste à Moody's. Selon lui, "le problème de
croissance du Portugal est plus lié à une faible productivité qu'à
des dépenses élevées".
"Pour apaiser les craintes, le
Portugal doit mettre en place des mesures pour améliorer la
flexibilité et la compétitivité de son économie. Jusqu'ici il n'a
pas su convaincre", analyse Tullia Bucco de Unicredit.
"Le
Portugal doit renforcer sa compétivité, accroître son taux de
croissance potentiel pour renouer avec une croissance forte",
insiste Philippe Sabuco (BNP).
En attendant, selon Filipe Silva
(Carregosa), "le gouvernement doit envoyer des signes d'une plus
grande contention budgétaire".
"Le Portugal pourrait
être contraint d'annoncer plus rapidement que prévu des mesures
d’austérité supplémentaires", estime également Frederik
Ducrozet (Crédit agricole), qui juge "relativement limitées
dans leur ampleur" les mesures jusqu'ici annoncées.
Mercredi,
le ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos a réaffirmé
que "l'effort de consolidation budgétaire sera intensifié si
nécessaire", sans préciser quelles nouvelles mesures
pourraient être prises alors que grèves et manifestations se
multiplient contre le gel de salaires et l'abaissement des
prestations sociales.
Dans la soirée, les négociations avec les
partenaires sociaux sur la réduction des allocations chômage ont
échoué et les syndicats ont prévu une grande manifestation
nationale le 29 mai à Lisbonne.
Source: AFP - 05/05/2010
Portugal:
le choc fiscal va frapper les ménages et la croissance
Par Lévi FERNANDES
Le choc fiscal décidé par le gouvernement
portugais pour réduire le déficit public à un rythme accéléré
va frapper les ménages au portefeuille et risque de casser la
reprise économique, estimaient vendredi des analystes.
Le
gouvernement socialiste portugais a annoncé jeudi qu'il comptait
ramener le déficit public de 9,4% du Produit intérieur brut (PIB)
en 2009 à 4,6% en 2011, à coup de hausses d'impôt et de réductions
de dépenses, alors qu'il visait précédemment un déficit de 5,1%
l'an prochain.
Au menu de cette nouvelle cure de rigueur figurent
le relèvement d'un point de base des taux de TVA, la hausse des
impôts sur le revenu des ménages et sur les bénéfices des grandes
entreprises, et une réduction de 5% des salaires des hommes
politiques et des élus.
"Ces mesures étaient inévitables",
a estimé vendredi le gouverneur de la Banque du Portugal Vitor
Constancio, jugeant que l'effet négatif sur la croissance serait
"temporaire".
"Ce qui est important c'est
l'objectif d'un déficit de 4,6% en 2011 parce que cela signifie un
ajustement de près de 5 points en deux ans", a-t-il souligné
lors d'une conférence.
De son côté, le ministre portugais de
l'Economie José Vieira da Silva a reconnu que ces mesures pourraient
avoir "un impact pénalisant le développement économique, à
court terme".
Selon l'éditorialiste du quotidien Diario
Economico, toutefois "le patient portugais est entré dans
l'unité de soins intensifs mais personne ne sait dans quel état il
en sortira... une contraction de l'économie paraît
inévitable".
"Ces mesures pénalisent les ménages
portugais qui vont payer davantage d'impôts directs et indirects",
a indiqué à l'AFP Joao Pereira Leite, directeur de gestion d'actifs
de la banque portugaise Carregosa.
José Reis, économiste à
l'université du Minho, regrette aussi "la très forte
pénalisation du travail et des ménages à bas revenus". Pour
lui "le refroidissement de l'économie sera encore plus
dramatique", car comme "l'investissement est stoppé, la
consommation sera encore plus limitée".
"Il est clair
que la politique d'austérité imposée par les marchés coûtera
cher au Portugal en termes de croissance et d'emploi", relevait
de son côté l'économiste belge Paul de Grauwe.
Le croissance du
Portugal a été plus forte que prévu au premier trimestre: 1% par
rapport au trimestre précédent. Mais sur l'ensemble de l'année le
gouvernement table sur une hausse modeste du PIB de 0,7%, une
prévision faite avant l'annonce de nouvelles mesures de
rigueur.
L'absence de nouvelles coupes drastiques dans les
dépenses publiques risque en outre de ne pas régler le problème de
fond du déficit, selon les économistes.
Pour Joao Pereira Leite,
"il y a une grande déception du côté de la réduction des
dépenses", qui aurait dû représenter "la moitié de la
réduction du déficit au moins".
Selon Rui Constantino de la
banque Santander aussi, "la question de fond demeure: il faut
réduire le déficit budgétaire et cela devra se faire par le biais
de la dépense".
Le nouveau tour de vis budgétaire, justifié
par le gouvernement par la nécessité de restaurer la crédibilité
du Portugal, risque de ne pas stopper la spéculation contre ce pays,
considéré comme un maillon faible de la zone euro.
"Le
Portugal comme l'Espagne est victime des pressions irrationnelles des
marchés", soulignait Paul de Grauwe. "Vu le pouvoir de ces
marchés il y a très peu (de choses) qui peut être interposé. Sauf
une réponse commune des autres Etats membres" de la zone euro,
estimait-il
"Je ne sais pas si la pression des marchés va
s'alléger, mais si elle s'allège ce sera grâce aux mesures prises
au niveau européen", indiquait Joao Pereira Leite.
Source: AFP - 14/05/2010
Moody's
dégrade à son tour la note souveraine du Portugal
L'agence de notation
financière Moody's a abaissé de deux crans la note souveraine du
Portugal, à l'instar de Fitch et Standard and Poor's il y a quelques
mois, faisant valoir de faibles perspectives de croissance et une
détérioration des finances publiques.
Moodys's, qui a rétrogradé
la note du Portugal à A1 contre AA2 avec une perspective stable, dit
s'attendre à une détérioration "pour au moins deux ans
encore" des paramètres de la dette, dont le poids par rapport
au Produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 90% avant de se
stabiliser.
L'agence de notation, qui avait déjà annoncé le 5
mai dernier envisager d'abaisser la note du Portugal, doute également
que les réformes du gouvernement puissent soutenir suffisamment la
croissance pour permettre une amélioration de la situation de la
dette.
"Cette décision était attendue", a affirmé aux
médias portugais le ministre portugais des Finances Fernando
Teixeira dos Santos, précisant que l'agence n'avait pas revu la note
du Portugal depuis "douze ans" et qu'elle n'avait fait que
se "mettre au niveau des autres agences".
Cette annonce
ne devrait pas avoir d'impact fort sur le marché de la dette
publique dans la mesure où cette baisse était attendue, estiment
certains analystes.
"Les opérateurs avaient largement
anticipé cette baisse et l'avait déjà intégré dans les prix",
a affirmé à l'AFP Philippe Sabuco de la banque BNP Paribas.
Le
fait que la note soit assortie d'une perspective stable est "positif"
pour Frederik Ducrozet, économiste chez Crédit agricole. "Cela
suggère que d'autres baisses de la part de Moody’s ne sont pas à
l’ordre du jour", précise-t-il rappelant que les notes des
autres agences financières étaient "assorties d'un outlook
négatif".
Après Fitch qui avait dégradé en mars la note
du Portugal de AA à AA-, Standard and Poor's avait abaissé de deux
crans la note souveraine du pays en avril (A-), déclenchant la
colère du gouvernement de Lisbonne qui avait dénoncé une "attaque"
des marchés, tout en se disant déterminé à assainir les finances
publiques.
Le gouvernement, qui s'était engagé à ramener son
déficit sous la barre des 3% en 2013, a annoncé début juillet son
intention de le faire dès 2012, grâce à la mise en oeuvre d'un
programme d'austérité basé sur une réduction drastique de la
dépense publique et une hausse générale des impôts, en accord
avec le principal parti d'opposition.
Après un déficit record de
9,3% du PIB l'an dernier, l'exécutif socialiste compte le ramener à
7,3% cette année pour une dette publique à 83,5% du PIB, contre de
précédentes estimations 86% du PIB soit plus de 142 milliards
d'euros.
L'annonce de Moody's intervient à la veille d'un retour
sur les marchés. L'Etat portugais s'apprête à lever mercredi deux
émissions obligataires "d'un montant compris entre 1 et 1,5
milliard d'euros avec une maturité jusqu'en juin 2012 et juin 2019".
Malgré l'impact limité prévu par l'annonce de Moody's, M.
Sabuco n'exclut pas "un léger regain de volatilité sur le
marché de la dette publique portugaise" alors que la pression
sur les obligations s'était un peu relâché ces derniers
mois.
Après l'annonce de Moody's, l'euro, qui s'était auparavant
stabilisé, a chuté jusqu'à 1,2533 dollar, son plus bas niveau
depuis une semaine, pénalisé par un regain d'inquiétudes sur la
santé budgétaire de la zone euro.
Contrairement aux précédentes
annonces de dégradation de la note portugaise, le PSI-20, indice
phare de la place lisboète qui avait ouvert en baisse mardi, était
passé dans le vert en milieu de matinée.
Source: AFP - 13/07/2010
Incompréhension et indignation après la dégradation du Portugal par Moody's
Par Levi FERNANDES
La décision de l'agence de notation Moody's de reléguer la note du Portugal dans la catégorie des investissements "spéculatifs" suscitait incompréhension et indignation, alors que le pays commence à peine à mettre en oeuvre le programme d'aide de l'UE et du FMI.
Moody's, qui a baissé de quatre crans la note à long terme du Portugal (à Ba2), estime que le pays pourrait avoir besoin d'un deuxième plan d'aide avant de pouvoir retourner sur les marchés.
"Insultant", "irrationnel", "illogique", indécent", "immoral", "criminel" : l'indignation était de mise dans la presse portugaise, plusieurs journaux stigmatisant Moody's pour être la "première agence à attribuer une note +pourrie+ au Portugal", placé désormais dans la même catégorie spéculative que la Grèce.
Cette dégradation est un nouveau coup dur pour l'économie portugaise, estimaient de nombreux économistes.
"Les banques et les entreprises vont avoir plus de difficultés pour se financer en raison d'une pression accrue sur la croissance à terme", a expliqué à l'AFP l'analyste Cristina Casalinho de la banque BPI, alors que le pays est déjà entré en récession depuis le premier trimestre (-0,7% du PIB).
"Cela va rendre encore plus difficile une voie déjà ardue", a estimé Antonio Costa, directeur du quotidien Diario economico. "Les privatisations seront encore plus difficiles à concrétiser à un prix décent, les investisseurs vont fuir la Bourse de Lisbonne et l'accès des entreprises à un financement va devenir insupportable", a-t-il ajouté.
Troisième pays de la zone euro à faire appel à une aide extérieure après la Grèce et l'Irlande l'année dernière, le Portugal s'est engagé auprès de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) à mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes sur trois ans, en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros.
Après les législatives anticipées du 5 juin dernier, le nouveau gouvernement de coalition de droite a souhaité montrer sa détermination à assainir rapidement les finances publiques avec un programme "plus ambitieux" que le plan d'aide international afin de ramener le déficit public de 9,1% du PIB en 2010 à 5,9% cette année et à 3% en 2013.
Parmi les nouvelles mesures, le nouveau Premier ministre Pedro Passos Coelho a annoncé notamment de nouvelles privatisations dans les secteurs de l'énergie et des médias, une restructuration des entreprises publiques et la création d'une taxe spéciale sur les revenus.
"La décision de Moody's ne prend pas en compte le large consensus politique" soutenant le programme du gouvernement, qui dispose d'une confortable majorité au parlement, a regretté le ministère des Finances portugais.
Pour Kornelius Purps et Tullia Bucco, deux analystes de la banque Unicredit contactés par l'AFP, le Portugal subit les conséquences des "craintes d'un risque de contagion de la Grèce", qui vient d'éviter de justesse la banqueroute grâce à l'adoption d'un plan d'austérité et de privatisations très contesté.
La décision de Moody's a suscité une vive réaction du président de la Commission européenne, José Durao Barroso qui a estimé qu'elle pourrait aggraver la crise de la dette en zone euro.
Il faut "briser l'oligopole des agences de notation", a martelé le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäublele.
Malgré ce contexte tendu sur les marchés, le Portugal est parvenu à lever mercredi matin 848 millions d'euros de dette à court terme avec des taux en hausse.
La Bourse de Lisbonne continuait de plonger (-2,49% à 11H30 GMT) en fin de matinée.
AFP: AFP - 06/07/2011
Incomprensión e indignación en Portugal tras nota de Moody's
Por Levi Fernandes
La decisión de la agencia de calificación Moody's de rebajar la nota de Portugal a la categoría de inversión "especulativa" dejó estupefactos e indignados a los portugueses que apenas empiezan a aplicar el plan de ajuste con la ayuda financiera de la UE y el FMI.
Moody's, que bajó de golpe cuatro escalas la nota de la deuda de Portugal a largo plazo (a Ba2), considera que el país podría necesitar un segundo plan de ayuda antes de poder volver a recurrir a los mercados.
"Insultante", "irracional", "ilógico", "indecente", "inmoral", "criminal". Adjetivos que dejan patente la indignación de la prensa portuguesa, que no ha ahorrado críticas a Moody's por ser la "primera agencia en atribuir una nota 'basura' a Portugal", situándolo en la misma categoría que Grecia.
Esta nota supone un nuevo golpe para la economía portuguesa, que ha entrado en recesión en el primer trimestre del año con una regresión del PIB del 0,7%.
"Los bancos y las empresas van a tener más problemas para financiarse debido a la creciente presión sobre el crecimiento", explicó a la AFP la analista Cristina Casalinho del banco BPI.
"Esto va a hacer todavía más difícil un camino ya de por sí arduo", estimó Antonio Costa, director del Diario Economico. "Las privatizaciones serán todavía más difíciles de concretar a un precio decente, los inversores van a huir de la Bolsa de Lisboa y el acceso de las empresas a financiación va a ser insoportable", agregó.
Tercer país de la zona euro en solicitar ayuda externa después de Grecia e Irlanda el pasado año, Portugal se comprometió ante la Unión Europea (UE) y del Fondo Monetario Internacional (FMI) a aplicar un draconiano plan de ajuste y reformas en tres años, a cambio de un crédito de 78.000 millones de euros.
Después de las elecciones anticipadas del 5 de junio pasado, el nuevo gobierno de coalición de derecha ha querido dejar patente su determinación para sanear rápidamente las finanzas públicas con un programa "más ambicioso" que el plan de ayuda internacional para reducir el déficit público de 9,1% del PIB en 2010 a 5,9% este año y al 3% en 2013.
Entre las nuevas medidas, el nuevo primer ministro Pedro Passos Coelho anunció más privatizaciones en los sectores de la energía y de los medios, una reestructuración de empresas públicas y la creación de un impuesto especial sobre la renta.
"La decisión de Moody's no tiene en cuenta el amplio consenso político" que apoya al programa del gobierno, que dispone de una confortable mayoría en el Parlamento, lamentó el ministerio de Finanzas portugués.
Para Kornelius Purps y Tullia Bucco, dos analistas del banco Unicredit contactados por la AFP, Portugal padece las consecuencias de los "temores de un riesgo de contagio de Grecia", que acaba de evitar por las justas la bancarrota gracias a la adopción de un plan de austeridad y de privatizaciones pese a la oposición de la población.
La decisión de Moody's suscitó una viva reacción del presidente de la Comisión Europea, José Durao Barroso, quien estima que podría agravar la crisis de la deuda en la Eurozona.
Hay que "romper el oligopolio" de las agencias de calificación, propuso el ministro de Finanzas Wolfgang Schäublele.
Pese a este contexto tenso en los mercados, Portugal logró este miércoles 848 millones de euros en títulos a corto plazo con los intereses en alza.
La Bolsa de Lisboa seguía cayendo a -2,49% al final de la mañana.
Source: AFP - 06/07/2011
Portugal: S&P s'attend à une nouvelle aide en raison de la crise
Par Lévi FERNANDES
Le Portugal aura probablement besoin d'une nouvelle aide alors que ses efforts pour respecter le plan d'aide de 78 milliards d'euros accordé en 2011, sont battus en brèche par la crise de la zone euro, en particulier en Espagne, a estimé jeudi l'agence Standard and Poor's.
L'agence de notation a maintenu la note de la dette portugaise à long terme, à BB, après l'avoir abaissée de deux crans en janvier, avec "une perspective négative", en raison des liens financiers et commerciaux entre le Portugal et l'Espagne, en pleine tourmente financière.
"Selon notre scénario de base, il est toujours improbable que le Portugal puisse revenir pleinement sur les marchés internationaux de la dette dans les douze prochains mois et nous anticipons une rallonge du programme de financement", a expliqué S&P.
Depuis qu'il a obtenu cette aide exceptionnelle, "le gouvernement portugais semble avoir rempli les exigences du plan UE/FMI de manière convaincante", a toutefois salué l'agence. Elle a notamment évoqué le nouveau code du travail, entré en vigueur mercredi, destiné à rendre le marché de l'emploi plus compétitif en particulier grâce à une réduction des coûts salariaux.
"Le redressement du Portugal, basé sur les exportations, est confronté à d'importants vents contraires", s'est toutefois inquiété S&P invoquant "des conditions financières et économiques moins favorables dans la zone euro et particulièrement en Espagne, qui achète environ un quart des exportations portugaises".
D'après les dernières estimations officielles, les exportations, principal moteur de l'économie, ont continué de progresser en mai, de 8,4% sur un an, mais grâce essentiellement à une hausse du commerce extra-communautaire.
Des objectifs difficiles à atteindre
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Pour l'instant, le prêt accordé au Portugal, en échange d'un vaste programme de rigueur et de réformes, est censé couvrir les besoins de financement du pays jusqu'en septembre 2013.
Cette échéance semble cependant difficile à respecter, d'après de nombreux analystes, car le Portugal est à la peine pour réaliser ses objectifs budgétaires.
Selon des chiffres officiels, les recettes fiscales sont inférieures aux attentes du gouvernement au cours du premier semestre ce qui risque de compliquer l'objectif d'un déficit public de 4,5% à la fin de l'année et de 3% l'an prochain.
Par ailleurs, la récession devrait atteindre 3% du PIB cette année, avant une légère relance en 2013, tandis que le taux de chômage s'établit
...
Source: AFP - 02/08/2012
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