Par Lévi FERNANDES
La compagnie aérienne publique TAP Portugal, qui a présenté la semaine dernière les "meilleurs résultats de son histoire" pour l'exercice 2007, se prépare à une privatisation, a annoncé la direction du transporteur portugais.
"Notre objectif est de rendre l'entreprise le plus intéressante possible pour de futurs investisseurs", a déclaré lundi l'administrateur délégué de TAP, Fernando Pinto, lors d'une rencontre à Lisbonne avec la presse étrangère.
Cette privatisation est voulue par le gouvernement socialiste actuel, qui avait évoqué l'année 2007 dans un premier temps, avant de reporter l'opération à une date ultérieure dans l'attente d'une plus grande consolidation des résultats du groupe aérien.
L'ouverture du capital de TAP s'inscrit dans un programme de privatisations qui touche plusieurs entreprises publiques.
"Pour l'instant, les modalités de cette privatisation n'ont pas été définies", a indiqué M. Pinto à l'AFP."Mais l'entreprise a déjà un historique de résultats, que nous devons mettre en avant".
TAP paraît sur la bonne voie, notamment après la présentation des "meilleurs résultats de son histoire", a souligné M. Pinto, avec un bénéfice net de 32,8 millions d'euros contre 7,3 millions un an plus tôt, soit près de cinq fois plus important.
Pour cette année, le gouvernement vise un bénéfice de 64 millions d'euros. Un "résultat nécessaire pour le développement de l'entreprise" mais qui "sera difficile à obtenir", a noté M. Pinto.
La compagnie était pourtant partie de loin. En 2000, le transporteur portugais avait enregistré des pertes abyssales de 120 millions d'euros. M. Pinto, ancien président de la compagnie brésilienne Varig, avait alors pris les rênes de TAP avec pour mission de redresser la société, selon un programme présenté à la Commission européenne en mai 2001. Ce plan de restructuration avait permis de ramener les pertes à 6 millions d'euros dès 2002.
Après l'échec du plan de reprise de TAP par Swissair en raison de la faillite de la compagnie suisse en 2001, "il fallait travailler rapidement, faire en sorte que la société sorte du rouge sans l'intervention de l'Etat", a expliqué M. Pinto.
"Nous avons réussi à augmenter le taux de remplissage des appareils de 20%. Nous avons réduit les effectifs de 10% et baissé les coûts de fonctionnement de la compagnie", a-t-il ajouté.
Par ailleurs la stabilité de l'équipe de gestion de TAP, qui a connu depuis 2001 sept ministres des Transports, a également été bénéfique. "Cette stabilité nous a laissé le temps d'apprendre et de mettre en place notre plan de restructuration", a-t-il affirmé.
Mais surtout le responsable brésilien met en avant l'effort de communication déployé par la direction au sein de l'entreprise.
"Notre plus grand investissement s'est fait en matière de communication. Nous avons expliqué aux syndicats ce qu'il fallait changer pour sauver la compagnie. Ils ont participé à notre plan de redressement", a-t-il indiqué.
Ces dernières années TAP, qui a intégré en 2005 le groupement aérien Star Alliance et qui a acquis en 2006 la compagnie privée Portugalia, n'a cessé de croître. "Nous sommes passés de 30 appareils en 2000 à 66 cette année", a souligné M. Pinto.
Avec une soixantaine de liaisons hebdomadaires, le Brésil reste le point fort de TAP. Sur les 8 millions de passagers transportés en 2007, près d'un million ont voyagé vers le Brésil.
Malgré une conjoncture économique défavorable, la hausse des prix du carburant et une dette qui s'envole à 1,2 milliard, en raison de l'acquisition de nouveaux appareils pour 2008, TAP cherche à consolider son activité plutôt qu'à élargir son offre.
Source: 07/04/2008
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