SP maintient la note du Portugal en raison d'incertitudes
avant la sortie de son plan d'aide
L'agence Standard & Poor's, qui a renoncé à abaisser
dans l'immédiat la note du Portugal en raison des incertitudes concernant la
sortie du plan d'aide international en mai prochain, a salué toutefois
l'engagement du pays à respecter ses objectifs de réduction des déficits.
L'agence de notation a maintenu à "BB" la note de
la dette souveraine du Portugal, qui traduit des risques de non-remboursement
pour les investisseurs.
L'agence estime qu'il y a "des incertitudes"
concernant le financement du pays, qui s'apprête à s'affranchir en mai de son
plan d'aide international et pointe "des risques" d'instabilité
sociale et politique.
La perspective de la note portugaise, abaissée en juillet,
est restée négative, ce qui implique qu'un abaissement à moyen terme reste une
possibilité.
"Nous pourrons réduire la note du Portugal si la
viabilité de la dette se dégrade en raison d'une croissance économique
inférieure aux prévisions ou en cas de dérapage de l'équilibre
budgétaire", a expliqué l'agence de notation américaine.
Le Portugal n'est toutefois plus sous surveillance négative,
comme il avait été placé par S&P en septembre, en raison des incertitudes
qui pesaient sur la trajectoire de retour à l'équilibre des comptes publics.
L'agence financière estime cette fois-ci que le pays sera en
mesure d'atteindre ses objectifs de réduction de son déficit public à 5,5% du
produit intérieur brut en 2013 et "approcher" les 4% cette année,
comme il s'y est engagé auprès de ses créanciers de l'Union européenne et du
Fonds monétaire international.
"Dans notre opinion, la coalition gouvernementale reste
engagée à respecter le programme de l'UE et du FMI", a souligné
S&P.
La position de Standard and Poor's "reflète la
confiance dans ce qui a été accompli par le Portugal, grâce à la détermination
du gouvernement et des Portugais à vaincre la crise sans accumuler davantage de
déficits", a commenté le Premier ministre Pedro Passos Coelho lors d'un
débat au parlement.
Risque d'un rejet d'autres mesures d'austérité
Après la mise en oeuvre de son sévère programme de rigueur
budgétaire, qui a pesé sur la croissance et la consommation des ménages,
l'agence de notation relève que "l'économie s'est stabilisée".
Le Portugal est parvenu à sortir au deuxième trimestre,
d'une récession qui durait depuis la fin 2010 tandis que sa courbe du chômage a
commencé à s'inverser.
Cette embellie se retrouve également sur le marché obligataire
où les taux à long terme se détendent pour atteindre des niveaux
"comparables à ceux de 2008", légèrement au-dessus de 5%, a souligné
vendredi M. Passos Coelho.
Après le succès d'émissions ces derniers jours à des taux en
nette baisse, le Trésor portugais a déjà indiqué vouloir se présenter devant le
marché au premier semestre de cette année par l'intermédiaire d'emprunts à
moyen-long terme syndiqués, réalisés auprès de quelques banques et donc moins
risqués, mais également d'adjudications classiques.
L'agence de la dette portugaise, qui n'avait jamais quitté
les marchés à court terme, a réalisé la semaine dernière une émission
obligataire à cinq ans, qui a suscité une forte demande des investisseurs
internationaux, avec des taux en baisse.
Le pays, qui cherche à reconquérir la confiance des
investisseurs et regagner un plein accès aux marchés à long terme afin de
financer sa lourde dette, espère échapper à un deuxième plan d'aide
internationale assorti d'une nouvelle cure de rigueur.
Avant la sortie du plan d'aide, Standard & Poor's
identifie toutefois un risque majeur lié au rejet de nouvelles mesures de
rigueur figurant au budget 2014, ce qui constituerait un nouveau revers pour la
stratégie du gouvernement.
La Cour constitutionnelle, qui a déjà retoqué plusieurs
mesures d'austérité, a rejeté le 19 décembre dernier une mesure prévoyant des
coupes dans les pensions des fonctionnaires supérieures à 600 euros par
mois. Le gouvernement a toutefois déjà annoncé une mesure alternative qui
prévoit de mettre à contribution les retraités et les fonctionnaires.
Après l'opposition socialiste, les partis d'extrême siégeant
au parlement ont également saisi vendredi la Cour constitutionnelle sur
plusieurs mesures de rigueur.
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