Rendez-vous européen: des chantiers de l'Euro 2004 aux galeries d'art
Par Lévi FERNANDES
Tour à tour journaliste, commerçant, puis maçon, toujours à la recherche d'une vie meilleure au fil de ses pérégrinations européennes, l'Ukrainien Zenoviy Klymco a fini par se poser à Lisbonne, pour y vivre de sa passion: la peinture.
Il expose régulièrement dans des galeries de la capitale portugaise ses aquarelles et ses dessins au fusain. Pourtant, il y a quelques mois encore, Zenoviy Klymco travaillait comme maçon dans des chantiers du sud du Portugal.
Il y a quatre ans, il décidait, à l'âge de 50 ans, de quitter sa ville d'origine, Ivano-Frankivsk, dans l'ouest de Ukraine: "La situation économique en Ukraine était très compliquée. Si aujourd'hui, l'avenir s'annonce meilleur avec l'élection d'un président progressiste, avant ce n'était pas le cas", raconte-t-il à l'AFP.
En 2000, Zenoviy échoue au Portugal, alors très demandeur de main d'oeuvre pour less grands travaux pour l'Exposition universelle et le championnat d'Europe des nations de football, après avoir transité par plusieurs pays d'Europe occidentale.
Il y rejoint une forte communauté: arrivés en force à partir de 1998, dans le sillage des Moldaves et des Roumains, les Ukrainiens sont aujourd'hui un peu plus de 66.000 en situation régulière au Portugal, soit le deuxième groupe d'étrangers après les Brésiliens (77.000 personnes).
"J'avais réussi à obtenir un visa de touriste à l'ambassade d'Allemagne à Kiev qui m'ouvrait les portes des pays de l'espace Schengen. Comme à l'époque, la loi portugaise était l'une des moins restrictives en matière d'émigration, j'ai opté pour le Portugal", explique-t-il.
"Quand je suis arrivé au Portugal, le plus compliqué a été d'apprendre la langue", confie ce grand Ukranien aux épaules carrées, les cheveux châtains grisonnants plaqués en arrière.
"Disons qu'il n'a pas du tout le don des langues", renchérit en souriant Maria de Matos, sa compagne, également artiste peintre.
Zé, comme le surnomme Maria, a été journaliste et dessinateur pendant plus de dix ans au Prykarpatska Pravda, un quotidien régional ukrainien. Mais, après l'effondrement du régime communiste en 1991, "le journal s'est retrouvé à tourner avec très peu de moyens", dit-il.
Il s'associe alors avec un ami dans la commercialisation de fourrures. L'affaire tourne court. Des amis lui proposent alors de tenter l'aventure de l'émigration. Arrivé dans le sud du Portugal, il trouve du travail sur les chantiers du bâtiment, comme nombre de ses compatriotes.
Pendant ce temps, il n'a jamais cessé de peindre. Il part travailler régulièrement avec ses crayons et son bloc de papier sous le bras et dessine dès qu'il en l'occasion.
Remarqué par le maire d'une bourgade de l'Algarve, il se voit proposer d'exposer son travail. C'est au cours d'une exposition qu'il rencontre Maria. Quelques mois plus tard, ils s'installent ensemble à Lisbonne. Il décide alors de quitter les chantiers pour vivre de la peinture.
Du Portugal, il ne savait presque rien en arrivant. Ses connaissances se limitaient aux noms des principaux navigateurs portugais du XVIe siècle, et de quelques grandes légendes du football, comme Eusébio.
Aujourd'hui, bien que n'étant pas un grand amateur de football, il dit avoir "vibré" lors de l'Euro 2004 l'été dernier. "Le football c'est un peu comme un virus qui s'attrape une fois sur place", dit-il avec un sourire en coin.
Mais quand on lui demande s'il aimerait un jour retourner dans son pays natal, ses yeux rougissent et sa voix se brise: "Riche ou pauvre, l'Ukraine c'est toujours mon pays".
Source: AFP - 07/06/2005
Europe rendezvous: Ukrainian moves from building sites to art galleries
by Levi Fernandes
He has worked as a journalist and businessman in his native Ukraine but it was only after moving to Portugal that Zenoviy Klymco managed to turn a lifelong passion for painting into his full-time profession.
His watercolours and sketches, which mostly depict historic neighbourhoods of the Portuguese capital, are now regularly on display in Lisbon galleries allowing him the life of a struggling artist.
"Today I have more time to paint. But living from this activity is not always easy," the broad-shouldered 50-year-old told AFP.
He got his first break late last year after the mayor of a small village in Portugal's southernmost tourist province of Algarve, which he called home since 2000, noticed his work and setuo an exhibition.
It was at this event that he met his current companion, fellow painter Maria de Matos, and inspired by his first showing the two decided to move to Lisbon to pursue their art.
Klymco is part of a wave of immigration to Portugal from the Ukraine which began in during a construction boom in 1998.
Traditionally a nation that sent people abroad in search of a better life, Portugal had just over 66,000 Ukrainians living legally within its borders at the end of last year, making them the second-largest immigrant community.
Like the majority of his compatriots Klymco ended up by chance in Portugal, a nation on the opposite end of Europe which he knew very little about.
And like most Ukrainians he wound up working in construction despite having higher education and work experience in other areas.
"Since at the time Portuguese law was one of the least restrictive regarding immigration, I chose to come to Portugal," he said.
"The hardest thing was learning the language," he added in his heavily accented Portuguese.
Klymco worked for over a decade as a journalist and graphic designer in his hometown of Ivano-Frankivsk, a city of some 240,000 people in western Ukraine that is a centre of mechanical engineering, wood-processing and light industry.
But after the Soviet Union collapsed, the Communist Party stopped funding Prykarpatska Pravda, the regional paper where he worked, and the publication hit hard times.
He left the newspaper and with a friend set up a business that sold leather goods but it was a short-lived venture.
With his living conditions worsening, Klymco applied at the German embassy in Kiev for an entry visa into Europe's passport-free Schengen zone which he used to get into Portugal, where he ended up as a bricklayer in the Algarve.
"The economic situation in the Ukraine was very complicated. If the future looks brighter today with the election of a progressive president, it was not the case before," he said in a reference to pro-western Ukrainian President Viktor Yushchenko.
After spending over four full years in Portugal, Klymco says he is starting to feel integrated in the country.
He was not a big football fan before moving to Portugal but says he got caught up in the celebrations that swept the country when it hosted the three-week European football finals last year.
Asked if he would like to return to the Ukraine one day, his eyes lit up and he said: "Rich or poor, the Ukraine is always my country."
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