mardi 14 janvier 2014

Aide au Portugal: la Troïka salue les efforts mais évoque de "sérieux défis" (2012)

   Aide au Portugal: la Troïka salue les efforts mais évoque de "sérieux défis" 
   Par Levi FERNANDES
  
  La Troïka, représentant les créanciers du Portugal, s'est déclarée satisfaite de l'application du plan de rigueur et de réformes demandé en échange d'une aide de 78 milliards d'euros, soulignant toutefois que de "sérieux défis" restaient à relever.
   "Nous estimons que le programme est sur la bonne voie", a indiqué la Troïka (UE-BCE-FMI) dans un communiqué conjoint à l'issue de sa première mission d'évaluation trimestrielle du plan de sauvetage du Portugal, saluant les efforts du gouvernement de centre-droit, moins de deux mois après son entrée en fonction.
   Ce satisfecit a permis à la Troïka de donner son feu vert à une seconde tranche d'aide d'un montant de 11,5 milliards d'euros, après une première enveloppe de 19,8 milliards, dans le cadre de l'aide globale de 78 milliards d'euros sur trois ans.
   "Le Portugal pourra revenir sur les marchés à la fin de ce programme (d'aide)", a affirmé Poul Thomsen, représentant du FMI, se disant "confiant" que le pays "n'aura pas besoin d'un autre emprunt".
   "De sérieux défis restent à relever", a-t-il toutefois souligné lors d'une conférence de presse.
   Auparavant, le ministre des Finances portugais, Vitor Gaspar, avait évoqué un dérapage dans les finances publiques d'environ "1,1% du PIB par rapport à l'objectif de déficit de 2011", que le pays s'est engagé à ramener à 5,9% contre 9,1% en 2010.
   L'objectif pour cette année "n'a jamais été remis en cause et quand il y a eu dérapage des mesures ont été prises rapidement", a cependant estimé Jürgen Kröger, représentant de la Commission européenne.
   Pour faire face en partie à ce dépassement estimé à environ deux milliards d'euros, le gouvernement a annoncé en juillet un impôt extraordinaire équivalent à 50% du 14e mois des revenus supérieurs au salaire minimum et une hausse de la TVA sur le gaz naturel et l'électricité qui passe du taux réduit de 6% au taux normal de 23%.
    Le gouvernement de centre-droit, qui a promis de mettre en oeuvre des mesures d'austerité encore plus rigoureuses que celles demandées par le FMI et ses partenaires européens, a déjà procédé à l'application de plusieurs de leurs recommandations.
   L'exécutif de Pedro Passos Coelho a notamment décidé de mettre fin aux droits spéciaux de l'Etat dans les entreprises partiellement privatisées du secteur de l'énergie (EDP et Galp) et des télécommunications (Portugal Telecom), d'augmenter de 15% en moyenne les tarifs des transports, de réorganiser plusieurs organismes publics et fermer 297 écoles primaires.
   Pour rendre le marché du travail plus compétitif et relancer l'économie, le gouvernement envisage de réduire les indemnités de licenciement de 30 à 20 jours de salaire par année travaillée et de baisser les cotisations patronales.
   Le programme d'austérité mis en oeuvre au Portugal, troisième pays de l'UE après la Grèce et l'Irlande à bénéficier d'une assistance financière, a contribué à une contraction de l'économie. La Troïka prévoit une récession de 2,2% cette année et de 1,8% en 2012, avant un retour à la croissance "début 2013".
   Ces perspectives n'empêchent pas les responsables de l'UE et du FMI de croire au succès du programme portugais, renforcé, selon eux, "par les décisions prises par les dirigeants européens lors du sommet du 21 juillet". A cette occasion ont été mis en place un second plan d'aide à la Grèce et de nouveaux outils pour faire face à la crise de la dette.
   L'UE a notamment décidé d'allonger la maturité et de réduire le taux d'intérêt des prêts accordés à la Grèce, mais aussi à l'Irlande et au Portugal.
   "Les décisions au plan européen placent la balle dans le camp du Portugal", a observé M. Thomsen.
  Source: AFP - 12/08/2012

   Bilan mitigé après un an d'austérité au Portugal, selon les analystes 
   Par Lévi FERNANDES

   Au pouvoir depuis un an, le gouvernement portugais de centre-droit a réussi à améliorer les finances publiques, mais la récession et le chômage compliquent singulièrement la réussite du plan de sauvetage dont le Portugal bénéficie, estiment les analystes.
   Les mesures budgétaires figurent parmi les "grands succès de ce gouvernement (...) mais, le chômage et les fragilités sociales sont évidents", a expliqué à l'AFP l'économiste Paulo Reis de l'université du Minho.
   "Le gouvernement a essentiellement pris des mesures d'austérité, qui comme il était prévisible, ont eu des conséquences dévastatrices pour l'économie", a renchéri Joao Cesar das Neves de l'Université Catholique.
   Le Premier ministre Pedro Passos Coelho, dont le parti de centre-droit (PSD) avait remporté les élections législatives anticipées, a pris ses fonctions le 21 juin 2011, succédant au socialiste José Socrates.
   Le PSD avait alors formé une coalition avec la droite (CDS-PP), lui permettant de disposer d'une confortable majorité pour mettre en oeuvre la feuille de route tracée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
   En échange d'une aide internationale de 78 milliards d'euros sur trois ans, le Portugal s'était engagé auprès de ses créanciers à assainir ses finances et à réformer son économie.
   Le gouvernement a pris rapidement une série de mesures de rigueur: hausse des impôts, gel des salaires des fonctionnaires, taxe spéciale sur les revenus supérieurs au salaire minimum, baisse des prestations sociales, réduction des retraites les plus élevées, amaigrissement des services de l'Etat et privatisations de plusieurs entreprises.
   Le gouvernement a adopté en outre une réforme du code du travail, très contestée par les syndicats lors de nombreuses manifestations et grèves, pour flexibiliser le marché de l'emploi, prévoyant un assouplissement des horaires et des critères de licenciements, ainsi que la suppression de congés et de jours fériés.
   "Le Portugal ne se retrouve plus dans les pages des journaux pour sa situation économique, mais il est au contraire cité en exemple, comme un pays qui s'éloigne de la faillite", s'est félicité cette semaine le gouvernement dans un communiqué estimant avoir atteint, au terme d'un an, ses objectifs en matière de "consolidation budgétaire, de stabilité financière et de transformations structurelles de l'économie".
   En matière de déficits publics, le gouvernement se targue d'avoir fait mieux que prévu en ramenant le déficit de 9,8% du PIB en 2010 à 4,2% en 2011 contre un objectif fixé initialement à 5,9%.
   Par ailleurs, le Portugal, qui ne se finance plus sur les marchés financiers à long terme en raison des taux élevés, continue d'émettre de la dette à court terme, avec des "taux stabilisés", a rappelé également M. Paulo Reis.
   Le Premier ministre a souligné pour sa part que le Portugal avait obtenu "quatre évaluations très positives" de ses bailleurs de fonds, ajoutant cependant que dans le contexte d"'incertitude" il était "difficile de faire des prévisions".
    La cure de rigueur a plongé le pays dans la récession, l'économie devant se contracter de près de 3% cette année, et a entraîné une progression inquiétante du taux de chômage, avec un pic prévu à 16% l'année prochaine.
    D'autre part, les difficultés de la zone euro, celles de l'Espagne en particulier, risquent d'avoir un impact sur la situation au Portugal qui voit dans ses exportations le principal moteur de la relance et pourrait subir les contrecoups de la récession qui frappe son voisin.
   Source: AFP - 20/06/2012
A lire: http://www.romandie.com/news/archives/FOCUSBilan_mitige_apres_un_an_d_austerite_au_Portugal_selon_les_analystes56200620121600.asp


   Signs of hope in Portugal after year of austerity: analysts
   by Levi Fernandes

  In power for a year, the centre-right Portuguese government has improved public finances, analysts say, but a brutal recession and soaring unmployment may upend an EU-IMF bailout plan keeping the country afloat.
   Unprecedented budget measures are the government's mark of success, but "unemployment and social dangers are obvious", University of Minho economist Paulo Reis told AFP.
   The government of Prime Minister Pedro Passos Coelho took the reins of powers on June 21, 2011 taking over from socialist Jose Socrates after snap elections.
   The new cabinet, comprising members of Coelho's PSD party and conservatives from the CDS-PP, immediately began to implement an austerity plan imposed by EU-IMF creditors in exchange for 78 billion euros ($99 billion) in aid.
   "The government essentially implemented measures that predictably had devastating consequences on the economy," said Joao Cesar das Neves from Portugal's Catholic Univeristy.
   Once in power, the government swiftly implemented reforms: tax hikes, salary freezes for public servants, a special tax on all pay above minimum wage, benefit cuts and privatisations of state-owned companies.
   Coelho's government also pushed through big changes to the work code, including the easing of limits on working hours, new rules that made hiring and firing easier and the scrapping of certain holidays.
   The labour reforms, celebrated in Brussels and by economists, were fiercely opposed by unions and brought thousands to Portugal's city streets during mass protests, but the government held on and the changes were passed.
   "Portugal is no longer in newspapers for its economic situation, but instead as an example of a country moving away from bankruptcy," the government said in a statement this week.
   The government argued that after a year, targets were met "in terms of budget consolidation, financial stability and structural changes to the economy."
   In 2011, Portugal's towering deficit was reduced from 9.8 percent of gross domestic product in 2010 to 4.2 percent, a result much lower than the 5.9 percent initially targeted.
   Portugal can no longer borrow on the markets for long-term debt, but has been able to turn to markets for short term debt where interest rates have so far been stable, economist Reis said.
   Prime Minister Coelho noted recently that Portugal won four good evaluations from the European Union and International Monetary Fund observers, who along with the European Central Bank, make up the so-called troika that keeps a close eye on Portuguese finances.
   But Coelho also warned that the uncertain context made forecasts for what awaits down the road difficult.
   Austerity has sunk Portugal into recession, with the economy expected to contract by 3.0 percent this year and unemployment creeping towards a peak of 16 percent forecast for next year.
   And contagion from the eurozone debt crisis looms and risks bringing dangers back to Portugal, especially from Spain where a banking crisis is turning into a full blown economic crisis and could have dire effects on its already fragile neighbour.
 Source: AFP - 20/06/2012

A lire: http://www.smh.com.au/business/world-business/signs-of-hope-in-portugal-after-austerity-analysts-20120621-20p53.html

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