jeudi 16 janvier 2014

Le hip hop portugais à la conquête de nouveaux publics (2006)

   Le hip hop portugais à la conquête de nouveaux publics
   Par Lévi FERNANDES

   Le hip hop portugais, qui s'est imposé ces dernières années dans le paysage musical lusitanien grâce notamment au succès du groupe Da Weasel ou du chanteur Boss AC, se lance à présent à la conquête de nouveaux publics à l'étranger.
   Réunis dans leur maison de disque à Lisbonne, Jay-Jay et Pac, deux frères à la trentaine bien tassée et membres de la formation Da Weasel, enchaînent les interviews avec la presse étrangère alors que leur disque vient juste de sortir en Espagne, en Grèce, au Brésil et en Suisse, après la France l'année dernière.
   "Nous sommes impatients de voir l'accueil qui sera réservé à notre disque à l'étranger!", lancent en coeur les deux frères d'origine capverdienne, nés en Angola et élevés dans la banlieue de Lisbonne, lors d'un entretien à l'AFP.
   Leur musique fait fureur au Portugal, où Da Weasel est déjà une bande culte. Le dernier album studio du groupe, "Re-difiniçoes" (Re-définitions), sorti en 2004, s'est déjà vendu à 80.000 exemplaires, ce qui les place parmi les plus gros vendeurs de disques dans ce pays de 10,5 millions d'habitants. Depuis leur début, le groupe a raflé de nombreux prix et a déjà vendu plus de 200.000 albums.
   Si aujourd'hui le succès est au rendez-vous, les six membres du groupe (Pac, Virgul, Jay-Jay, Quaresma, Glue, Guilherme) formé en 1993, n'en n'oublient pas pour autant leurs débuts difficiles.
   "Nous avons eu du mal à faire accepter notre musique. On était vu comme un groupe marginal. Le public portugais écoute surtout du pop/rock à la radio. Les gens avaient du mal à identifier notre style musical", explique Jay-Jay casquette blanche vissée sur la tête et au style décontracté.
   Da Weasel "a été le premier à percer dans le marché portugais avec ce style musical" inspiré des Etats-Unis et né dans au début des années 90 dans les banlieues de Lisbonne et Porto, observe José Marino, directeur adjoint de la radio jeune du service publique portugais Antena 3.
   "Grâce à eux, le public a commencé à jeter un regard différent non seulement sur le hip hop, mais également sur d'autres styles musicaux assez proches" comme le R'nB, la soul, le rap ou le groove, souligne-t-il.
   C'est également dans cette diversité musicale que les musiciens de Da Weasel puisent leur inspiration.
   "En réalité, nous faisons notre hip hop à nous. C'est notre base de création, mais nos références musicales vont du rock, au reggae, en passant par le rap et le pop", relève Jay-Jay.
   Avec leur style "unique" selon le responsable d'Antena 3, Da Weasel est devenu en quelque sorte le porte-drapeau d'un "hip hop portugais".
   "Notre musique parle d'une réalité très portugaise qui n'a rien à voir avec les clichés américains", affirme Pac, le parolier du groupe. "Nous nous sentons d'ailleurs beaucoup plus proches du hip hop français".
   "La plupart du temps, l'inspiration me vient d'expériences personnelles. Je parle de tout en utilisant un langage de la rue", précise-t-il.
   Le groupe, qui a accompagné à sa demande la semaine dernière le Premier ministre portugais José Socrates dans une visite officielle en Angola, va à présent tenter d'exporter une image rajeunie de la musique portugaise, connue le plus souvent à l'étranger par le fado, cette musique traditionnelle qui chante la "saudade" (nostalgie).
   Avec le phénomène Da Weasel, est né une nouvelle génération d'artistes hip hop portugais comme Boss AC, Expensive soul ou encore Mind da Gap.
   Sur les traces de leurs aînés, Boss AC prépare déjà la sortie de son album au Brésil avant la fin de l'année et une série de concerts en France, en Espagne et dans les pays africains lusophones.
Source: AFP - 10/04/2006/

   Portuguese hip-hop bands looking abroad for new audiences 
   by Levi Fernandes

   Portugal's hip-hop acts, which first emerged in the early 1990s among the nation's African immigrant communities, are seeking new audiences abroad after achieving mainstream success at home.
   Da Weasel, Portugal's best-selling hip-hip act, just released their latest album "Re-difinicoes", or "Re-definitions", in Brazil, Greece, Spain and Switzerland after putting it on sale in France late last year.
   "We are anxious to see the reception our album is going to get abroad," two members of the six-member band, brothers Jay-Jay and Pac, said in unison during an interview given at the headquarters of the local branch of EMI, their label.
   The album has sold over 80,000 copies in Portugal so far, making it the best-selling record of the seven the band has has put out since they started in 1993 in a suburb of the Portuguese capital.
   In total Da Weasel, which uses elements from hard rock, pop and reggae and sings in both English and Portuguese, has sold more than 200,000 albums in Portugal, a nation of just over 10 million people.
   Among the fans of the award-winning band is Prime Minister Jose Socrates, who invited the group to accompany him on an official visit to Angola earlier this month where he asked band members for autographs for his two sons.
   While other hip-hop acts had appeared before them in Portugal, Da Weasel were the first to earn widespread appeal and mainstream radio airplay, said Jose Marino, the assistant director of youth-oriented radio station Antenna 3.
   "Thanks to them the public started to look differently at hip-hop and other close musical styles like soul, rap and rhythm and blues," he told AFP.
   Success however was not automatic.
   "We had a rough time getting our music accepted. We were seen as a marginal group," said Jay-Jay, who like his brother Pac, was born in Angola, a former Portuguese colony in southwest Africa.
   "The Portuguese public listens mostly to pop and rock on the radio. People had a hard time identifying with our musical style," he added.
   Music critics say part of their success is due to the use of lyrics which adopt the musical style first developed by inner-city youth in New York City in the early 1970s to a local reality.
   "Our music talks about a very Portuguese reality which has nothing to do with American cliches," said Pac who writes the lyrics for the band whose other members include Glue, Guilherme, Quaresma and Virgul.
   "Most of the time the inspiration comes from personal experiences. I talk about everything using a street language," he added.
   The band began its efforts to win audiences outside of Portugal with a sold-out concert in November at the legendary Olymbia concert hall.
   If their bid to win popularity abroad it will be a first for contemporary Portuguese music.
   While some Portuguese artists have won success internationally in the past, they usually do so by singing traditional music like fado or Portuguese guitar.
   Other Portuguese hip-hop acts which emerged following Da Weasel's domestic success are following the band's footsteps and are also seeking foreign audiences.
   Portugal-based Cape Verdean star Boss AC, who opened for US rapper 50 Cent at a concert held in Lisbon in October, will release his latest album "Ritmo, Amor e Palavras" or "Rhythm, Love and Words", in Brazil before the end of 2006.
   Da Weasel and other Portuguese hip-hop bands collaborated with the performer on the album, Boss AC's third since he launched his career in 1998.
   The singer is also due to give concerts this year in France and Spain as well as in several former Portuguese African colonies.


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