Le Portugal prévoit de revenir dans les clous du Pacte de stabilité dès 2008
Par Lévi FERNANDES
Le Premier ministre portugais José Socrates a annoncé mercredi que son gouvernement avait l'intention de ramener le déficit public plus tôt que prévu dans les clous du Pacte de stabilité, soit sous les 3%, dès l'année prochaine.
"Nous sommes convaincus que nous parviendrons à ramener le déficit sous le seuil des 3% dès 2008. Nous cesserons alors d'être en situation de déficit excessif par rapport à nos engagement européens", a-t-il déclaré mercredi devant le parlement à l'occasion du débat mensuel avec les députés.
Fort des bons résultats en 2006, le gouvernement est optimiste quant à l'avenir et devrait faire mieux que les prévisions du programme de stabilité et de croissance.
"Ces bons résultats montrent que nous avançons plus vite que prévu et que nous pouvons atteindre notre objectif plus tôt", a affirmé le chef du gouvernement.
M. Socrates a en outre confirmé mercredi les chiffres publiés lundi par l'Institut national des statistiques (Ine), qui a annoncé un déficit ramené à 3,9% l'année dernière contre 4,6 initialement prévus. Pour cette année, l'exécutif table sur un déficit à 3,3%, contre 3,7%.
"Ce résultat est extraordinaire d'autant plus qu'il a été accompagné de la plus grande réduction des dépenses publiques en pourcentage de produit intérieur brut de ces 30 dernières années, soit de 1,7%", a souligné M. Socrates.
D'après lui, cette réduction du déficit se doit "à plus de 70%, non pas aux recettes, mais à la réduction des dépenses".
Pourtant le combat contre le dérapage des finances publiques n'était pas gagné d'avance. Lorsque M. Socrates est arrivé au pouvoir en 2005, le pays, qui était confronté à un déficit public dépassant les 6% du PIB -- soit plus du double de la limite fixée par Bruxelles -- se trouvait sous la menace d'une procédure européenne pour déficit excessif.
Avec l'Italie, le Portugal avaitalors été le deuxième pays de la zone euro à bénéficier de l'assouplissement des règles du Pacte de stabilité et de croissance pour réduire son déficit public excessif.
La Commission européenne avait décidé d'accorder un délai de trois ans au Portugal, soit jusqu'en 2008, pour ramener son déficit dans la limite du Pacte qui lie les treize pays de la zone euro.
Devant la situation financière du pays, le gouvernement portugais avait présenté un plan de lutte contre l'explosion du déficit public assez impopulaire.
Il avait notamment annoncé une hausse de la TVA, le gel des carrières des fonctionnaires, le relèvement de l'âge de départ à la retraite ou encore une hausse des taxes sur les produits pétroliers.
"Nous avons parvenu à réduire le déficit de plus de 2,1% du PIB entre 2005 et 2006", s'est félicité M. Socrates. "Cela nous montre que les efforts des Portugais ont commencé à payer, que la stratégie du gouvernement est la bonne et qu'il est possible de concilier croissance économique et consolidation budgétaire".
La plupart des économistes se félicitent des résultats obtenus par une politique d'austérité du gouvernement qui a porté ses fruits, mais rappellent qu'il reste encore du chemin à parcourir
"Ce chiffre est très bon, mais il faut s'assurer qu'il est possible de poursuivre dans cette voie avant de commencer à lever le pied" sur les réformes, a défendu Joao Cesar Neves, économiste de l'Université catholique, dans des déclarations au quotidien Publico.
Le Portugal avait déjà été le premier pays de la zone euro visé en 2002 par une procédure après son déficit en 2001, ce qui avait conduit le gouvernement d'alors de José Manuel Durao Barroso, aujourd'hui président de la Commission européenne, à prendre des mesures d'ajustement brutales.
Source: AFP - 21/03/2007
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