mardi 14 janvier 2014

Démission du ministre portugais de l'Economie après un dérapage au parlement (2009)

   Démission du ministre portugais de l'Economie après un dérapage au parlement
   Par Lévi Fernandes

   Le ministre portugais de l'Economie Manuel Pinho a présenté sa démission jeudi après avoir dérapé au cours d'un débat au parlement à la suite d'une interpellation d'un député d'opposition, et a aussitôt été remplacé par le ministre des Finances.
   "Le ministre m'a présenté sa démission et je l'ai acceptée", a déclaré à la presse M. Socrates en quittant le parlement.
   "Je suis certain qu'il regrette mais la politique est très cruelle", a-t-il déploré précisant, qu'il avait décidé pendant le débat de proposer au ministre des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, de cumuler le portefeuille de l'Economie jusqu'aux prochaines élections législatives du 27 septembre.
   Au cours du débat sur l'état de la nation, un député du Bloc de gauche (BE, extrême gauche) a interpellé le gouvernement sur la situation des travailleurs des mines de zinc d'Aljustrel (sud du Portugal), dont les emplois sont menacés, affirmant qu'aucun "mineur ne travaillait" sur le site.
   Le ministre, qui mène des négociations depuis plusieurs semaines pour sauver les emplois de la mine, visiblement excédé, a alors levé les deux doigts pour simuler des cornes, selon les images diffusées par les médias. Les partis de l'opposition ont condamné le geste et exigé des excuses.
   "Rien ne justifie ce geste. Il est inadmissible et n'aurait jamais dû se produire. Le ministre est bien conscient de comment cela affecte l'image d'un gouvernement, ainsi que son image en tant que ministre de l'Economie", a regretté M. Socrates, qui s'est excusé au nom du gouvernement à la fin du débat.
   "Ce n'est pas facile d'accepter les critiques injustes de l'opposition", a-t-il toutefois observé après avoir tenu à saluer le travail du ministre de "ces quatre dernières années".
   Porté au pouvoir en 2005 avec une majorité absolue, le Parti socialiste de José Socrates est candidat à un second mandat. Mais le parti au pouvoir, qui était donné imbattable par les sondages, a subi une lourde défaite lors des dernières élections européennes, battu par la principale formation politique d'opposition, le Parti social-démocrate (PSD, centre-droit), à l'issue d'une campagne dominée par la situation économique du pays.
   L'incident, qui a marqué le dernier débat de la législature, a contraint le chef du gouvernement à un mini-remaniement en direct et sous le regard des caméras de télévision, le sixième depuis son arrivée au pouvoir. En quelques heures, et sans quitter le parlement, M. Socrates, filmé avec son téléphone portable à plusieurs reprises, a remplacé l'un de ses fidèles ministres, alors que M. Pinho avait préféré quitter le parlement à la suite de l'incident.
   Le bilan de M. Pinho, 54 ans, qui reste indissociablement lié à son combat pour les énergies renouvelables, a été salué par plusieurs commentateurs politiques, qui reconnaissent toutefois un "problème d'image" en raison de certaines déclarations, très critiquées par ses détracteurs, et qui ont émaillé son parcours de ministre.
   A l'approche des législatives, cette situation aurait été "politiquement intenable, estime l'ancienne ministre socialiste Manuela Arcanjo. Nous sommes presque dans une phase de pré-campagne et (...) ce comportement aurait pu affecter le débat" politique des prochaines semaines.
Source: AFP - 02/07/2009

   Portuguese economy minister quits over devil's horns

   Portugal's Economy Minister Manuel Pinho resigned on Thursday, taking the fall for an uproar triggered when he imitated devil's horns to mock an opposition MP in parliament.
   "The minister presented his resignation to me and I accepted it," Prime Minister Jose Socrates said on his way out of parliament. "I'm certain that he has regrets, but politics is very cruel."
   A far-left member of the Assembly of the Republic had been challenging the government on the fate of workers at the Aljustrel zinc mines, in the south of Portugal, where jobs are at risk.
   Pinho -- who has been involved for several weeks in talks to save jobs at the mine -- responded by imitating devil's horns with erect index fingers on either side of his forehead.
   As news media widely distributed the image, opposition parties united to condemn the gesture and demand an apology, which came from the prime minister.
   "Nothing justifies this gesture," Socrates said. "It is unacceptable and it never should have happened. The minister is very aware of how it affects the image of a government and his image as economy minister."
   Elected in March 2005 with an absolute majority, Socrates and his Portuguese Socialist Party are aiming for a second mandate. But with the economy in recession, it lost ground to the centre-right in last month's EU elections.
 Source: AFP - 02/07/2009

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