mardi 14 janvier 2014

Récession sociale: l'OIT défend un "modèle" européen basé sur le dialogue (2009)

Récession sociale: l'OIT défend un "modèle" européen basé sur le dialogue
   Par Levi FERNANDES

   L'Organisation internationale du Travail (OIT) a appelé mardi l'Europe à jouer un "rôle majeur" face à la crise économique internationale et à la "récession sociale" qui l'accompagne et défendu le "modèle social européen" basé sur le dialogue.
   Face à une crise qui pourrait mettre "plus de 50 millions de personnes au chômage dont 8 millions" en Europe et Asie centrale, "l'Europe doit jouer un rôle majeur", a estimé le directeur général de l'OIT, Juan Somavia, lors de 8ème réunion européenne de l'Organisation, réunie pour quatre jours à Lisbonne.
   "Alors que la mondialisation néo-libérale n'existe plus, le modèle social européen est resté", a-t-il souligné, insistant sur la nécessité d'un dialogue renforcé entre gouvernements, travailleurs et patrons pour "mettre le travail décent au coeur de notre réponse à la crise".
   "Le temps des récriminations est passé. L'essentiel est de générer un consensus. Il faut mettre en place un dialogue afin d'agir au mieux pour adoucir l'impact de la crise", a-t-il ajouté, tout en assurant que "si les travailleurs ont l'impression de ne pas être entendus, ils doivent descendre dans la rue".
   "Les travailleurs doivent être au centre des décisions des gouvernements", a-t-il insisté.
   M. Somavia a également regretté le manque de coordination dans les réponses nationales à la crise et plaidé pour la création d'un "conseil économique et social sous l'égide de l'Onu", "une idée dans l'air depuis quelques temps".
   "La crise a démontré qu'il y avait un vide institutionnel", a-t-il souligné.
   Pour le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui est intervenu à travers un message vidéo, le "plan européen de relance économique tout à fait en ligne avec les objectifs pour un travail digne" de l'OIT, car "il souligne le besoin d'aider ceux qui sont soumis à une plus forte pression".
   Intervenant devant les délégués venus de 51 pays d'Europe et d'Asie centrale, le Premier ministre socialiste portugais José Socrates a pour sa part estimé qu'"après cette crise, les choses ne pourront pas en rester au même point". "S'il y a un continent en position de défendre les mérites d'une régulation plus forte, c'est le continent européen", a-t-il affirmé.
   "Le modèle social européen doit influencer le nouvel ordre économique et financier, un nouveau système de régulation qui protège le monde de ce qui s'est passé", a-t-il poursuivi.
   "Je sais que c'est un chemin difficile, mais c'est par ce chemin que nous serons capables d'assurer la paix civile dans nos sociétés", a-t-il averti.
   Comme l'avait fait avant lui M. Somavia, M. Socrates a appelé les pays à "éviter le piège du protectionnisme" qui "représenterait un pas en arrière pour le monde". "Le chemin ne passe pas par le protectionnisme ou par la réduction des droits sociaux", a-t-il insisté.
   La 8ème réunion régionale européenne de l'OIT, dont la précédente édition s'était tenue à Budapest il y a quatre ans, rassemble des représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs d'Europe et d'Asie centrale.
   Parmi les responsables politiques, outre M. Socrates, sont attendus mercredi les Premiers ministres luxembourgeois Jean-Claude Juncker, moldave Zinaida Greceanii, ainsi que le Tchèque Alexandre Vondra, vice-Premier ministre chargé des Affaires européennes, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne.
Source: AFP - 10/02/2009


   L'OIT appelle à la solidarité et à la coordination face à la crise 
   Par Lévi FERNANDES
 
   L'Organisation internationale du Travail (OIT) a plaidé vendredi pour plus de "solidarité" et de "coordination" entre les différents pays pour sortir de la crise actuelle et renouer avec la croissance, à l'issue de sa 8ème réunion européenne à Lisbonne.
   "La solidarité et des actions coordonnées (...) sont essentielles pour garantir un redressement durable de la croissance et de l'emploi", a estimé l'OIT dans des conclusions publiées à l'issue de quatre jours de travaux dans la capitale portugaise.
   Bien qu'adopté à l'unanimité, le document de conclusion n'a pas échappé aux critiques des participants. Les représentants des employeurs l'ont qualifié de "peu clair" pour l'opinion publique, tandis que les représentants des travailleurs auraient aimé des conclusions plus "audacieuses".
   Le représentant du gouvernement espagnol a quant à lui estimé que "ces conclusions ne reflètaient pas le haut niveau des discussions".
   "Tout le monde ne s'est pas reconnu dans les conclusions (...) mais j'aimerais souligner le fait qu'elles sont le fruit d'un consensus (...) sur la nécessité d'un redressement économique, un travail décent pour tous et une OIT forte", a fait valoir pour sa part le ministre portugais du Travail José Antonio Vieira da Silva, qui présidait la séance de clôture.
   Dans ce document, l'organisation, basée à Genève, insiste sur "la nécessité d'une action mondiale coordonnée et cohérente pour réglementer le secteur financier afin d'apporter les liquidités, la stabilité et l'équité nécessaires à une croissance durable et stable des entreprises et des emplois".
   Pour aider les pays les plus vulnérables à affronter la crise, l'organisation demande "de manière urgente" de "nouvelles formes de soutien financier à l'investissement social", jugeant essentiel que les pays les plus exposés (...)puissent maintenir les services sociaux de base et les programmes de lutte contre la pauvreté".
   L'OIT recommande également "un recours accru à des mécanismes comme le plan européen de relance économique", afin notamment d'élargir la protection sociale. "Dans les pays qui ne disposent pas de tels systèmes, il faut en priorité étendre la sécurité sociale à tous", a insisté l'Organisation.
   La réunion régionale européenne de l'OIT, dont la précédente édition s'était tenue à Budapest il y a quatre ans, rassemblait des représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs venus de 51 pays d'Europe et d'Asie centrale.
   Mardi, dans son discours d'ouverture, le directeur général de l'OIT, Juan Somavia, avait appelé l'Europe à jouer un "rôle majeur" face à la crise économique internationale.
   Il avait plaidé pour des "mesures fortes" pour éviter "une récession sociale généralisée" en Europe, alors que, selon l'organisation, la crise économique pourrait mettre au chômage plus de 50 millions de personnes dans le monde.
Source: AFP -  13/02/2009


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