mardi 14 janvier 2014

Portugal: BCP soupçonné d'irrégularités, attaqué sur plusieurs fronts (2008)

   Portugal: BCP soupçonné d'irrégularités, attaqué sur plusieurs fronts 
   Par Lévi FERNANDES
 
  La première banque privée portugaise Millennium BCP, soupçonnée d'irrégularités comptables, est attaquée sur plusieurs fronts après l'annonce de l'ouverture d'enquêtes de la part de la justice, de la Banque du Portugal et des autorités boursières.
   Face à cette crise, les principaux actionnaires du groupe se sont réunis ce week-end afin de tenter de trouver une solution, qui devrait passer par un changement de direction.
   Carlos Santos Ferreira, actuel président de la banque publique Caixa Geral de  Depositos (CGD), a été invité à prendre la tête du conseil d'administration de Millennium BCP, a indiqué un responsable de la CGD à l'agence de presse Lusa.
   D'après ce responsable, M. Santos Fereira devrait présenter sa démission de l'institution publique mercredi et commencer à former un nouveau conseil d'adminsitration, qui sera soumis aux actionnaires de BCP lors de la prochaine assemblée générale, le 15 janvier prochain.
   Il devrait ainsi succéder à Filipe Pinhal, qui avait pris ses fonctions en août dernier.
   Millennium BCP a confirmé en outre dimanche dans un communiqué avoir reçu le 21 décembre dernier les conclusions préliminaires d'une enquête ouverte par les autorités boursières (CMVM) faisant état de l'existence de "plusieurs sociétés off-shore" qui pourraient avoir été utilisées par BCP pour financer le rachat d'actions du groupe lors de précédentes augmentations de capital en 2000 et 2001.
   La banque portugaise affirme qu'elle n'a pas été consulté au cours de cette procédure et qu'elle ignore sur quelles informations la CMVM établit ses conclusions. BCP précise toutefois que rien n'a été occulté aux actionnaires.
   L'affaire BCP est partie des dénonciations de l'un des principaux actionnaires du groupe (6%), Joe Berardo, qui a remis plusieurs documents à la justice prouvant selon lui que des délits avaient été commis. Des éléments qui ont été envoyés au Département d'investigation et action pénale (DIAP).
   Vendredi, c'est autour de la Banque du Portugal de convoquer les principaux actionnaires du groupe.
   Dans un communiqué, la banque centrale écrit ne pas avoir abordé les questions liées aux "enquêtes en cours", mais d'après la presse économique, le gouverneur du Portugal, Victor Constancio, a dit aux actionnaires que l'actuel conseil d'administartion n'avait plus de conditions pour continuer à diriger la banque.
   L'inquiétude est également partagée par le président et le chef du gouvernement portugais, MM. Anibal Cavaco Silva et Jose Socrates. Les deux responsables ont affirmé récemment qu'ils espéraient une solution rapide afin que ces affaires n'affectent la crédibilité de l'institution.
   Un autre scandale avait éclaté à la fin de l'été impliquant le fondateur et président du conseil de surveillance, Jorge Jardim Gonçalves, accusé d'avoir effacé une dette de plus de 10 millions d'euros contractée par son fils auprès de la banque. M. Jardim Gonçalves a présenté sa démission le 4 décembre dernier.
   La capitalisation boursière de BCP, qui a tenté ces derniers mois un rapprochement avec la banque BPI (le quatrième du secteur), est estimée à 10,6 milliards d'euros. La banque compte près de 4,3 millions de clients dans le monde et un réseau 900 agences. L'année dernière, le groupe a dégagé un bénéfice de 780 millions d'euros, (+25% par rapport à 2005).
   BCP est détenu notamment à 8,87% par BPI, à 7% par le groupe néerlandais Eureko, à 6,8% par l'homme d'affaires Joe Berardo, à 5,09% par la banque américaine JP Morgan, à 4% par banque espagnole Sabadell et à 2,94% par Energias de Portugal.
Source: AFP - 24/12/2007


   La banque portugaise BCP au coeur d'un imbroglio politico-financier
   Par Levi FERNANDES
 
   La première banque privée portugaise Millennium BCP, fragilisée par des rivalités entre actionnaires, se retrouve au coeur d'un imbroglio politico-financier alors que le groupe, sous le coup de plusieurs enquêtes, s'apprête à se doter de sa troisième direction en six mois.
   Mercredi, le Premier ministre socialiste José Socrates est monté au créneau au Parlement pour nier toute "ingérence politique" dans ce feuilleton bancaire, alors qu'était annoncée la prochaine audition en Commission des Finances du gouverneur de la Banque du Portugal, Vitor Constancio, accusé par l'opposition d'inertie et de motivation partisane dans le dossier BCP.
   Le Parti social-démocrate (PSD, droite) reproche à M. Constancio, ancien ministre socialiste des Finances, de ne pas avoir détecté plus tôt des irrégularités comptables dont se serait rendue coupable la BCP et qui ont justifié l'ouverture, le mois dernier, d'enquêtes tant de la part de la justice que des autorités boursières et de la Banque du Portugal.
   La BCP est notamment soupçonnée, suite à une dénonciation d'un de ses principaux actionnaires Joe Berardo (6%), d'avoir eu recours à 17 sociétés off-shore pour financer le rachat d'actions du groupe lors de précédentes augmentations de capital en 2000 et 2001.
   M. Constancio est également accusé par l'opposition d'avoir tenté de manipuler l'élection de la nouvelle direction de la BCP en conseillant, officieusement, aux actionnaires de s'abstenir de voter, lors de leur prochaine assemblée générale le 15 janvier, pour des administrateurs sortants.
   L'actuel président du conseil d'administration, Filipe Pinhal, candidat à sa succession, avait alors renoncé à se présenter.
   Deux listes sont désormais en concurrence: l'une emmenée par Carlos Santos Ferreira, président démissionnaire de la Caixa Geral de Depositos (CGD), considéré comme un proche du Premier ministre Socrates, l'autre présidée par Miguel Cadilhe, ancien ministre social-démocrate des Finances et ex-administrateur de la BCP.
   En présentant sa candidature, M. Cadilhe a affirmé vouloir contrer une "ingérence politique" et une "tentative de contrôle du secteur privé par le secteur public".
   Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé fin décembre la nomination à la tête de la CGD, première institution financière du pays, d'un ancien ministre social-démocrate Fernando Faria de Oliveira, tout en assurant que ce choix avait été dicté par de seuls critères de compétence.
   Mercredi, M. Socrates a dénoncé la récupération politique par l'opposition de la crise de la BCP, affirmant que le gouvernement "n'est jamais intervenu et n'a jamais promu une quelconque solution".
   Depuis le début de l'année, le titre BCP a perdu plus de 6,50% à la Bourse de Lisbonne pour une capitalisation de 9,8 milliards d'euros.
   Dans ce contexte, estiment les analystes, soutenue par son principal actionnaire l'espagnol La Caixa, la troisième banque privée BPI, également actionnaire de BCP (8,51%), pourrait en profiter pour s'affirmer après une première tentative de rapprochement l'année dernière.
   "L'Assemblée générale des actionnaires ne règlera pas le problème de la fragilité de BCP", prévient Paulo Soares de Pinho, Professeur économiste à l'université de Lisbonne, d'autant que "la chute du cours de ses actions ces derniers jours favorisent une OPA".
   "Le marché prévoit une nouvelle tentative de rapprochement de BPI avec BCP", confirme Joao Queiroz, consultant financier de la société LJ Carregosa.
   En 2006, c'est la BCP qui avait lancé une OPA sur BPI, essuyant un échec qui avait signé l'ouverture des hostilités entre actionnaires.
<org idsrc="ISIN" value="PTBCP0AM0007">BANCO COMERCIAL PORTUGUES</org>
<org idsrc="ISIN" value="PTBPI0AM0004">BANCO BPI</org>
Source: AFP - 10/01/2008

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   Après une année d'instabilité, la banque portugaise BCP tente de rebondir
   Par Levi FERNANDES
 
  Après une année d'instabilité marquée par des résultats en baisse et une capitalisation boursière qui a fondu de moitié ces six derniers mois, la première banque privée portugaise Millennium BCP espère rebondir après l'annonce d'une importante augmentation de capital.
   Millenium BCP, qui s'est doté en janvier de sa troisième direction en six mois, a réalisé en 2007 l'un des plus mauvais résultats de ces dernières années, en baisse de 28,4% à 563,3 millions d'euros.
   La banque fait par ailleurs toujours l'objet d'enquêtes de la justice et des autorités boursières pour avoir dissimulé des informations au marché, et notamment le recours à plusieurs sociétés off-shores lors de précédentes augmentations de capital en 2000 et 2001.
   Et elle a dû procéder à une correction de 300 millions d'euros sur son résultat liés à ces activités, a admis cette semaine le nouveau président du conseil d'administration, Carlos Ferreira Santos.
   Une correction qui, selon les analystes, pourrait justifier l'ouverture d'une nouvelle enquête du gendarme de la bourse portugaise, CMVM.
   Pour faire face à cette crise, M. Ferreira dos Santos a annoncé plusieurs mesures, parmi lesquelles une augmentation de capital de 1,3 milliard d'euros et le gel des dividendes du deuxième semestre qui permettront à la banque d'économiser 180 millions. Des mesures qui ont eu un effet négatif sur le titre à la Bourse de Lisbonne, qui a déjà perdu plus de 35%, soit 3,8 milliards d'euros, depuis le début de l'année. La capitalisation de la banque s'élève actuellement à plus de six milliards, soit la moitié de sa valorisation en août dernier.
   "La chute du titre BCP est essentiellement dû à l'effort demandé aux actionnaires avec l'augmentation de capital et le fait que les résultats annuels de la banque soient inférieurs à la moyenne du secteur", a expliqué à l'AFP, Joao Queiroz, consultant financier de la société LJ Carregosa.
   D'autres estiment que ces mesures vont permettre à la banque de se doter d'une nouvelle stratégie qui lui permettra de rebondir pour les prochaines années.
   "Il est vrai que l'augmentation de capital et le gel des dividendes pourront pénaliser le titre au cours des prochaines séances boursières, cependant c'est l'occasion pour le conseil d'administration de renforcer ses objectifs ambitieux des prochaines années", selon un analyste cité par le quotidien économique Jornal de Negocios.
   "Après avoir fait le grand ménage, la banque se prépare à rebondir pour la période 2008-2010", a souligné un autre économiste.
   Le président du conseil d'administration de la BCP s'est quant à lui voulu rassurant. "Ces résultats reflètent la réalité. Il n'y pas de raisons pour que nous ayons de nouvelles surprises", a-t-il souligné rappelant que la banque table sur un bénéfice nette en hausse de près de 50% en 2010, à un milliard d'euros.
   Pour atteindre ces objectifs, la BCP a revu sa stratégie de croissance des prochaines années. Les investissements dans le marché national sont délaissés au profit du marché international et notamment la Grèce et la Pologne, où la banque est déjà implantée.
   D'ici 2010, BCP envisage d'ouvrir une centaine de nouvelles agences au Portugal, mais 335 à l'étranger, dont plus de la moitié en Pologne. La BCP regarde également vers la Turquie où elle prévoit d'ouvrir une soixantaine d'agences d'ici 2010.
<org idsrc="ISIN" value="PTBCP0AM0007">BANCO COMERCIAL PORTUGUES</org>
Source: AFP - 23/02/2008
   


   Portugal: malgré des pertes record en 2011, les banques se disent solides
   Par Lévi FERNANDES

   Les banques privées portugaises ont affiché des pertes historiques en 2011 s'élevant à plus d'un milliard d'euros, en raison, selon elles, d'un contexte de crise exceptionnel et de leur exposition aux dettes souveraines de pays fragiles, mais assurent qu'elles restent solides.
   BCP, BES et BPI, les trois principales banques privées, ont enregistré des pertes annuelles pour la première fois depuis leur entrée en bourse, la dernière, celle de BPI, ayant eu lieu en 1991.
   BCP et BES affichent respectivement des pertes de 786,2 millions d'euros et 109 millions en 2011, tandis que la veille BPI avait annoncé un résultat négatif de 204 millions.
   Les résultats de l'année dernière ont été "obtenus dans des circonstances exceptionnelles" alors que le pays se trouve depuis mai sous assistance financière de l'UE et du FMI, a tenu à rappeler Carlos Costa, gouverneur de la Banque du Portugal.
   "Il faut distinguer de l'activité normale des banques les faits non récurrents" pour avoir "une perspective sur le long terme", a-t-il ajouté.
   M. Costa a notamment évoqué l'exposition des banques portugaises aux dettes des pays fragiles de la zone euro tels que le Portugal et la Grèce. Il a également cité le transfert de l'épargne-retraite de leurs employés à l'Etat afin de renflouer la Sécurité sociale ou encore les nouvelles exigences internationales qui les ont contraint de renforcer leurs capitaux.
   "Malgré ces conditions adverses, les banques sont malgré tout parvenues à renforcer leurs capitaux tout au long de l'année 2011", a noté le ministre des Finances, Victor Gaspar.
   La Banque centrale portugaise a par ailleurs publié vendredi une note pour rappeler que le secteur bancaire avait bien résisté à la crise depuis 2008, parvenant même à relever ses ratios de solvabilité.
   D'après la BdP, les principales banques affichaient fin septembre un ratio de fonds propres dits "durs" (Core Tier One) de 8,5%, contre 6,8% fin 2008, et devraient "confortablement dépasser fin 2011 les 9%" exigés dans le cadre du plan de sauvetage financier d'un montant de 78 milliards d'euros accordé au Portugal par l'UE et le FMI en mai dernier.
    "Il y a peu de risques que les banques échouent à respecter ces objectifs", a dit M. Costa.
   "Elles sont encouragées à trouver des solutions sur les marchés afin de renforcer leurs capitaux, mais si elles n'y parviennent pas, les fonds publics sont à leur disposition", a-t-il rappelé en référence à une enveloppe de 12 milliards d'euros, inclue dans le plan de sauvetage international et destinée à recapitaliser les banques.
    Alors que les banques ont rechigné jusqu'ici de faire appel à ce fonds, BCP a fait savoir qu'elle y aurait recours pour renforcer sa solidité financière, mais sans autre précision. Elle devient ainsi la première banque portugaise à confirmer cette demande.
   Par ailleurs, BCP, qui a remis fin janvier son plan de recapitalisation à la Banque du Portugal, précise que des "investisseurs de référence ont manifesté leur intérêt pour participer à la prochaine augmentation de capital".
   D'après les médias économiques, après l'entrée de groupes chinois dans le secteur de l'énergie au Portugal, la banque China Development Bank serait l'un des principaux intéressés.
   Pour cette année, le président de l'Association portugaise des banques, Antonio de Sousa, prévoit une "amélioration" des résultats mais reconnaît que dans les prochaines années les banques "dégageront des résultats faibles".
   Malgré ces pertes record, le secteur bancaire a terminé dans le vert. BES a gagné 2,31%, BPI 1,49% et BCP 0,71%.
Source: 03/02/2012

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