Aéroport de Lisbonne: 380 millions de travaux prévus avant le déménagement
Par Lévi FERNANDES
L'aéroport international de Lisbonne, à proximité immédiate du centre ville et régulièrement au bord de la saturation, va devoir investir 380 millions d'euros dans des travaux d'aggrandissement d'ici 2010, dans l'attente d'un déménagement controversé prévu pour 2017.
Ces travaux constituent "un investissement rentable et absolument fondamental", a réaffirmé lundi le secrétaire d'Etat aux Travaux publics, Paulo Campos, à l'occasion d'une cérémonie célébrant l'anniversaire de l'aéroport, inauguré en 1942 et fréquenté cette année là par 10.000 voyageurs.
"Si nous cessons de croître et nous ne pouvons pas accueillir de nouveaux passagers, cela pourrait (...) interrompre le cycle important de notre croissance touristique", a fait valoir M. Campos.
L'objectif est d'augmenter la capacité des installations actuelles et d'accueillir jusqu'à 16 millions de passagers en 2010, contre 12 millions l'année dernière, et 40 avions par heure contre 36 actuellement.
L'été dernier, un nouveau terminal a déjà été inauguré mais les vols en retard ou annulés sont de plus en plus fréquents.
Tout le monde s'accorde sur la nécéssité de construire un nouvel aéroport, l'actuel étant considéré comme dangereux car situé au centre d'une zone urbaine, source de nuisances sonores et de pollution atmosphérique.
Son emplacement suscite cependant un vif débat.
Arrivé au pouvoir en 2005, le Premier ministre socialiste, José Socrates, entérine le choix du site d'Ota, à 50 km au nord de la capitale, fait par l'administration centriste précédente.
Cet aéroport doit pouvoir accueillir une vingtaine de millions de passagers en 2017 et le double en 2040.
Officiellement les travaux doivent commencer dès 2007. Mais ce choix soulève des protestations et une polémique telles que le gouvernement recule et annonce que "les études se poursuivent".
Le coût -- 3,1 milliards d'euros, selon les premières évaluations -- est un premier élément de discorde.
Pour de nombreux spécialistes ce projet présente l'inconvénient d'être trop éloigné de la capitale et de nécessiter des travaux titanesques en raison de sa situation géographique.
"C'est un mauvais projet en raison de l'emplacement géographique et des caractéristiques aéronautiques" qui posent des problèmes de sécurité, a expliqué à l'AFP Jorge Paulino Pereira, professeur du département de génie civil de l'Institut supérieur technique de Lisbonne.
Pour M. Pereira, la viabilité économique pose également problème dans la mesure où le nouvel aéroport risque d'être saturé dès 2040.
La Confédération de l'industrie portugaise (CIP) défend pour sa part la reconversion d'un immense champ de tir à Alcochete, sur la rive sud du Tage et beaucoup plus proche de la capitale, qui serait de plus moins onéreuse que le projet Ota.
A la demande du gouvernement le Laboratoire national d'ingénierie civile (LNEC) étudie les deux alternatives (Ota ou Alcochete) et une décision définitive devrait être annoncée à la fin de l'année ou au début 2008, a indiqué lundi le secrétaire d'Etat aux Travaux publics.
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