jeudi 16 janvier 2014

Des jeunes bénévoles, volontaires pour la lutte contre les feux de forêt (2006)

  Des jeunes bénévoles, volontaires pour la lutte contre les feux de forêt
   Par Lévi FERNANDES

   ALVARAES (nord du Portugal) - Il est 10 heures. Paulo Vieira (29 ans), Vitor Ferreira (25 ans) et Paulo Ribeiro (24 ans) se retrouvent pour  sillonner les chemins de forêts de la commune d'Alvaraes, à une dizaine de kilomètres de Viana do Castelo, dans le nord du Portugal.
   Sur leurs T-shirts blancs une inscription qui résume leur conviction: "Pour la forêt, contre le feu: mission possible". Il s'agit de jeunes volontaires qui se sont engagés bénévolement pour contribuer à la lutte contre les incendies de forêt dans cette région classée zone de risque "maximum" et qui a payé un lourd tribut aux flammes en 2005.
   Depuis 2003, 870.000 hectares de forêts et de broussailles sont partis en fumée au Portugal. Pour tenter d'éviter ce fléau le gouvernement a déployé cette année un dispositif sans précédent qui depuis le 1er juillet mobilise à temps plein 8.000 personnes, dont 5.100 pompiers, 1.200 véhicules et une soixantaine de moyens aériens.
   Mais au plus près du terrain, l'aide des "volontaires pour la forêt" doit jouer un rôle essentiel.
   Sac à dos, bouteille d'eau, casquette vissée sur la tête, lunettes de soleil et vélo tout terrain à la main, les trois bénévoles ont rendez-vous devant le moulin de la commune, au creux d'une vallée. Au pied, coule une paisible rivière bordée d'aulnes, d'eucalyptus et de pins.
   Munis de leurs téléphones portables pour prévenir les secours en cas d'alerte, tous les trois vont suivre pendant plus de cinq heures le parcours qui leur a été attribué un peu plus tôt. Leur mission: détecter tout départ de feu éventuel, signaler tout risque d'incendie.
   Originaires d'Alavaraes, une ancienne cité industrielle dont les nombreuses usines de céramique ont fermé depuis une dizaine d'années, ils connaissent bien la région et savent ce qu'il lui en a coûté de voir s'envoler en fumée ses forêts.
   Comme eux, ils sont ainsi près de 450 jeunes volontaires, de 18 à 30 ans, dans le district de Viana do Castelo et quelque 10.000 au niveau national à avoir répondu à l'appel de l'Institut portugais de la Jeunesse (IPJ) et de la Direction des ressources forestières pour participer au programme: "Volontariat jeune pour la forêt", mis en place pour la deuxième année consécutive.
   Grâce à eux plusieurs centaines de départs d'incendies ont été repérés l'année dernière, assurent les responsables de ce programme.
   "Après le succès de cette initiative en 2005, nous avons décidé de reconduire l'opération cette année du mois de juin à fin septembre", explique Fernando Cabodeira, responsable régional de l'IPJ, chargé de la coordination du programme sur une dizaine de communes autour de Viana do Castelo.
   Après une première sélection sur dossier, chaque jeune suit une formation d'une demi-journée et s'engage par écrit à participer à ces actions de volontariat sur le terrain, pour deux semaines à un mois. Une indemnité journalière de 12 euros lui est accordée.
   "Nous voulons donner au plus grand nombre l'opportunité de participer. Mais cela ne nous empêche pas d'effectuer une sélection. Nous veillons, par exemple, à ce que les participants n'aient pas d'antécécents criminels en matière d'incendie", explique à l'AFP M. Cabodeira.
   Paulo Ribeiro participe à l'opération pour la deuxième année. Agent de sécurité de profession, son employeur lui a permis d'aménager ses horaires de travail en fonction du programme de volontariat.
   "Les réflexes acquis dans le cadre de mon métier sont très utiles", fait-il valoir. "Je suis convaincu que notre présence sur le terrain peut avoir un effet dissuasif" sur d'éventuels pyromanes.
   La tâche des volontaires ne se borne pas à la surveillance des massifs forestiers. Ils veillent également à la prévention.
   "Nous signalons les forêts mal nettoyées que nous repérons au cours de nos randonnées. Nous attirons aussi l'attention sur les comportements irresponsables", note Paulo Vieira.
   A quinze heures, les trois jeunes sont de retour au moulin d'Alvaraes. Six autres bénévoles prennent la relève. "Une équipe renforcée pour l'après-midi, car c'est la période où le risque d'incendies est le plus élevé", indique le responsable de l'IPJ.
   Source: AFP - 06/07/2006

 Le Portugal sur le pied de guerre contre les incendies de forêt 
   Par Lévi FERNANDES
 
  Pompiers, sapeurs, gendarmes, militaires et techniciens divers sont sur le pied de guerre au Portugal à l'approche de l'été pour prévenir et combattre les incendies, qui dans les trois dernières années ont ravagé plus de 870.000 hectares de forêt.
   Au plus fort de l'été quelque 8.000 personnes seront mobilisées - 1.500 de plus que l'année dernière - et disposeront de 1.800 véhicules et 60 avions et hélicoptères bombardiers d'eau, pour des opérations de surveillance ou d'intervention sur plus de 5,5 millions d'hectares de forêt, selon le Service national des pompiers et de la protection civile.
   "Réduire progressivement la superficie incendiée par rapport aux années précédentes" et la ramener à "moins de 100.000 hectares en 2012", tel est l'objectif proclamé des autorités portugaises consigné dans le Plan national de défense de la forêt contre les incendies (PNDFCI) dévoilé en mai.
   "Nous avons les moyens de nous classer parmi les meilleurs élèves de l'Union européenne", a lancé à cette occasion le ministre de l'Intérieur Antonio Costa.
   Pourtant, il reste du chemin à parcourir. Le bilan de l'été 2003 "est le pire depuis toujours", rappelle Joao Pinho, l'un des responsable de la Direction générale des ressources forestières. "Vingt morts", "plus de 420.000 hectares incendiés, soit 8,5% de la superficie boisée du Portugal", "il n'y a pas de dégâts comparables dans les pays voisins, ni en Europe", a-t-il souligné lors d'un colloque sur les incendies.
   Les années suivantes la situation ne s'est guère améliorée. Près de 130.000 hectares dévastés en 2004 et plus de 320.000 en 2005.
   Pour faire face à ce problème récurrent, le gouvernement a dévoilé un plan anti-incendies qui mise à la fois sur la prévention, la vigilance et l'intervention efficace des secours.
   L'objectif est d'agir vite, dès le premier quart d'heure, et d'utiliser les moyens aériens dès le début des incendies afin d'éviter la propagation incontrôlée des flammes. Désormais, "il sera possible d'intervenir dans les premières quinze minutes dans 90% du territoire", a assuré M. Costa.
   Parmi les nouveautés du dispositif 2006, figure la création d'une Brigade d'intervention de protection et de secours de la gendarmerie (GIPS/GNR) spécialisée dans les feux de forêt, qui devrait être la première à intervenir sur le terrain, avant l'arrivée des pompiers.
   Par ailleurs, l'Etat portugais disposera pour la première fois de moyens aériens propres. L'exécutif a notamment commandé une dizaine d'hélicoptères, devant être livrés d'ici 2007. Ces appareils, qui viendront s'ajouter aux avions et hélicoptères loués, auront "la capacité de transporter 43% d'eau supplémentaire", a noté le ministre.
   Le ministre de l'intérieur a en outre appelé les Portugais à redoubler de vigilance, cause principale des incendies selon lui, et à prêter une attention accrue au nettoyage des forêts.
   Après un hiver pluvieux, "il y a davantage de broussailles d'où la nécessité accrue de nettoyer les forêts", a-t-il expliqué.
   Les ressources forestières, qui représentent près de 3% de la richesse nationale et environ 170.000 emplois, sont un "patrimoine essentiel pour le développement du pays", a pour sa part souligné le ministre de l'Agriculture Jaime Silva.
  
Source: AFP - 15/06/2006

   

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