mardi 14 janvier 2014

Le Portugal réduit son déficit à 3% un an avant la date prévue (2007)

   Le Portugal réduit son déficit à 3% un an avant la date prévue 
   Par Lévi Fernandes
 
  Deux années d'une politique de rigueur drastique - et souvent impopulaire - ont permis au gouvernement socialiste portugais de ramener, en deux ans à peine, le déficit des finances publiques de 6 à 3%, revenant ainsi dans la limite du Pacte de stabilité fixée par Bruxelles.
   "L'objectif du gouvernement pour cette année était de 3,3%, or les nouvelles données dont nous disposons nous permettent d'annoncer un nouvel engagement. Cette année, le déficit budgétaire sera de 3%", a annoncé jeudi le Premier ministre José Socrates à l'issue du conseil des ministres.
   "Le Portugal va mettre de l'ordre dans ses finances publiques un an avant la date prévue. En à peine deux ans nous sommes passés de 6 à 3%", s'est félicité M. Socrates qui avait organisé une conférence de presse pour l'occasion dans sa résidence.
   "Nous ne ferons plus partie de la liste des pays en déficit excessif et ça, c'est une grande nouvelle pour l'économie portugaise", a-t-il ajouté.
   Dès son arrivée au pouvoir en 2005, le gouvernement socialiste avait fait de la réduction du déficit public, qui menaçait alors de s'envoler à 6,83% selon une étude de la Banque du Portugal, l'un de ses chevaux de bataille.
   Un premier train de mesures avait permis de le limiter à 6% cette même année. Mais le Portugal était toujours au double du seuil fixé par Bruxelles qui l'avait rappellé à l'ordre et il n'avait échappé à une procédure pour déficit excessif qu'en s'engageant à le réduire à 3% sur trois ans.
   L'exécutif socialiste avait aussitôt annoncé un plan d'austérité avec des mesures impopulaires et contestées comme la hausse de la TVA de 19 à 21%, une augmentation des taxes sur les produits pétroliers ou la création d'un nouvel échelon du barème de l'impôt.
   Une réforme drastique de la fonction publique avait suivi avec notamment le gel des carrières des fonctionnaires, une réduction des effectifs et l'alignement progressif de l'âge de départ à la retraite sur le secteur privé, soit 65 ans au lieu de 60.
   La Banque du Portugal note jeudi que la réduction du déficit est dû non à une hausse des recettes mais essentiellement à la baisse des dépenses qui sont passées de 47,1% du PIB en 2002 à 46,1% en 2006 et devraient s'établir à 45,4% cette année.
   M. Socrates a également annoncé une diminution de la dette publique à 64,4% du PIB cette année, contre 64,8% en 2006. Une première depuis sept ans, a-t-il souligné.
   Pour l'année prochaine, le gouvernement table sur un déficit public à 2,4% du PIB, soit "le plus bas depuis 1975", selon M. Socrates qui a déjà fait savoir que la rigueur budgétaire sera toujours de mise.
   "Le gouvernement maintiendra une ligne de rigueur et de discipline budgétaire, des facteurs essentiels pour l'avenir d'un pays, mais le budget 2008 misera également sur la croissance" et "une hausse des investissements publics" sans oublier "les politiques sociales", a-t-il indiqué.
   La marge de manoeuvre du gouvernement semble toutefois limitée. Dans son dernier rapport sur le Portugal, le Fonds monétaire international (FMI) note que l'actuelle croissance du pays repose essentiellement sur une hausse des exportations et qu'elle ne pourra être que "modérée".
  Source: AFP -  11/10/2007/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire