Portugal: Première grande manifestation de la rentrée contre l'austérité
Par Lévi FERNANDES
Des milliers de personnes ont défilé samedi après-midi à Lisbonne et Porto pour protester contre les mesures d'austerité du gouvernement, confronté à la première grande manifestation nationale depuis qu'il a pris ses fonctions en juin.
Fonctionnaires et salariés du privé venus de l'ensemble du territoire se sont rassemblés sous une forte chaleur à l'appel de la CGTP, la principale confédération syndicale, pour protester contre "l'apauvrissement et les injustices" selon le slogan de cette journée d'action.
"Contre les injustices", "Non à la hausse des prix", "Non à la destruction des services de santé", "Pour de meilleures conditions de travail", pouvait-on lire sur des dizaines de pancartes et affiches brandies par les manifestants qui ont défilé sur la principale artère de Lisbonne.
En milieu d'après-midi, aucune estimation sur le le nombre de participants n'avait été communiqué.
Troisième pays après la Grèce et l'Irlande à bénéficier d'une assistance financière, le Portugal s'est engagé auprès de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) à mettre en oeuvre un rigoureux programme d'austérité afin de réduire son déficit, assainir les finances publiques et relancer l'économie.
Pour y parvenir le gouvernement de droite de Pedro Passos Coelho, issu des élections de juin dernier, a déjà mis en oeuvre une série de mesures drastiques: une taxe extraordinaire sur les revenus, diverses hausses d'impôts, une baisse des prestations sociales, des privatisations ou encore le maintien du gel des salaires et des embauches des fonctionnaires.
Si la politique du gouvernement de droite, au pouvoir depuis juin, était la première visée par les slogans des manifestants, les créanciers du Portugal de l'UE et du FMI étaient également fortement critiqués.
"Assez de Troïka" ou encore "Non à l'ingérence du FMI", proclamait une banderole en lettres rouges emmené par des manifestants arborant des autocollants portant l'inscription: "Nous disons non à ce programme d'agression".
Employés de la poste, salariés de la compagnie aérienne TAP Portugal ou professionnels de la santé ont également exprimé leur opposition au programme de privatisation du gouvernement prévu dans le plan de sauvetage du Portugal.
"Le programme du gouvernement est une attaque frontale contre les droits des salariés", a expliqué à l'AFP Rafael Louro, un fonctionnaire du ministère des Finances un mégaphone à la main, rappelant notamment le projet de ramener les indemnités de licenciement de 30 à 20 jours de salaire par année travaillée.
"Je lutte non seulement pour mes droits mais également pour les droits de mes enfants et de mes petits-enfants", a confié un peu plus loin une retraitée qui s'est rendu à Lisbonne dans l'un des nombreux bus affrétés par les organisateurs pour acheminer les manifestants des différentes régions du pays.
La manifestation de la CGTP intervient au lendemain de la publication de mauvaises nouvelles macroéconomiques qui mettent à mal les efforts du Portugal pour assainir ses finances et qui risquent encore de durcir le programme d'austérité.
Les statistiques officielles ont révélé un déficit au premier semestre plus important qu'escompté (à 8,3% du PIB) et loin encore de l'objectif du gouvernement de le ramener à 5,9% à la fin de l'année, en raison notamment de la découverte de dettes non déclarées de l'archipel de Madère.
"C'est un chemin irréversible (...). Nous allons continuer de demander des sacrifices aux Portugais", a affirmé samedi le ministre aux Affaires parlementaires Miguel Relvas.
De nouvelles mesures d'austérité devraient être annoncées dans le prochain projet de budget pour 2012, qui doit être remis au parlement d'ici la mi-octobre, avait indiqué vendredi soir le ministre des Finances Vitor Gaspar.
Source: AFP - 01/10/2011
Thousands rally against Portugal's austerity plans
by Levi Fernandes
Thousands demonstrated in Portugal Saturday against the government's austerity measures amid projections that the economic situation is far worse than expected.
Government and private sector workers rallied in Lisbon and Porto, following a call by the country's largest trade union federation to speak out against policies it says have devastated "jobs, workers, pensions and social rights."
"No to price rises" and "No to the destruction of health care", read banners hoisted by demonstrators marching through central Lisbon.
Rally organisers, who said they had charted dozens of buses to transport protestors from around the country, did not immediately provide an estimate of the turnout.
In April, Portugal became the third eurozone country after Greece and Ireland to request an emergency bailout from the European Union and the International Monetary Fund to deal with its mountain of debt.
In exchange for the 78 billion euro ($106 billion) the country agreed to impose reforms demanded by its creditors, including tough budget cutting measures.
Prime Minister Pedro Passos Coelho's right-of-centre government, which unseated the Socialists in a June vote, has promised further austerity, which is favoured the EU and IMF, but loathed by those on the streets Saturday.
"No to the IMF's interference," read another banner, which included the line: "We are saying no to this programme of aggression."
Last month, Portugal unveiled plans for a slimmed-down central administration, that included the axing of 1,700 managerial posts from the state administration and 137 public companies.
Demonstrator Rafael Lourno, who works at the finance ministry, told AFP the public sector job cuts and privatisation plans government claims are needed to manage its debt amounted to "a frontal assault against the rights of workers."
While holding a megaphone, Lourno pointed to specifically to a plan to reduce severance pay to 20 days per year worked, down from 30 days.
"I am fighting not only for my rights but also for the rights of my children and grand-children," said a retiree, who came to Lisbon on one of the chartered buses.
Earlier this week, Portugal said its economy could contract by a more than anticipated 2.5 percent of gross domestic product next year because of a far gloomier global economic outlook.
In a statement issued ahead of the rally, the CGTP argued that it is the government's policy decisions that have hampered economic recovery.
But parliamentary affairs minister Miguel Relvas said Saturday that the austerity "track" Portugal is on "is not reversible."
"We are going to continue to ask for sacrifices from the Portuguese people," he said.
The government said Friday that it will announce by mid-October a new set of austerity measures for the 2012 budget.
"The people are quite disheartened. They no longer believe in anything and have given up," a demonstrator in his thirties told local TV as he boarded a Lisbon-bound bus earlier Saturday.
"But they are starting to see the need to demonstrate against the policies of the government."
Source: AFP - 01/10/2011
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