Le Portugal contraint de revoir ses prévisions de croissance à la baisse
Par Lévi FERNANDES
Après la publication jeudi d'un produit intérieur brut en recul au premier trimestre, le gouvernement portugais a été contraint de réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année à 1,5%, contre 2,2%, faisant valoir une conjoncture internationale défavorable.
"Avec des critères de prudence et de réalisme nous avons procédé à une révision de la croissance à 1,5%", a déclaré M. Teixeira dos Santos lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres.
Pour 2009, le gouvernement a également revu ses prévisions et table désormais sur un PIB en hausse de 2%, contre 2,3% prévus précédemment.
L'annonce du ministre est intervenue à la suite de la publication jeudi matin, par l'Institut national des statistiques (INE), d'un PIB en recul de 0,2% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent, avec toutefois une hausse de 0,9% en glissement annuel, selon des données encore provisoires.
"L'économie portugaise accompagne la tendance européenne, mais connaît un ralentissement plus important que ses voisins", soulignait la presse économique.
Fin avril déjà, le Fonds monétaire international (FMI) avait estimé que la croissance portugaise devrait croître de 1,3% cette année, tandis que la Commission européenne avait estimé ce taux de croissance à 1,7%.
Le Premier ministre socialiste José Socrates avait alors indiqué qu'il ne disposait d'aucun "élément quantitatif allant dans ce sens".
L'économie portugaise avait d'ailleurs connu en 2007 sa plus forte hausse depuis 2001 avec une croissance annuelle de 1,9%, ayant dépassé les prévisions du gouvernement, du fait notamment d'une reprise des investissements influencée par l'évolution de la demande intérieure.
Pour cette année, la conjoncture internationale, avec en premier lieu "le ralentissement de l'économie en Espagne", "la hausse des prix du pétrole et des aliments", "des taux d'intérêt élevés", ainsi que la "baisse des investissements" ont eu un "impact sur l'économie portugaise", a expliqué le ministre.
Les investissements publics et privés sont essentiels pour une reprise de l'économie, a défendu le ministre.
"On doit passer à la vitesse supérieure en matière d'investissements publics et favoriser la concrétisation rapide des investissements privés déjà prévus", a-t-il prévenu.
La construction de nouveaux barrages, de nouvelles concessions routières et des projets dans le secteur pétrochimique ont été cités en exemple par le responsable portugais.
Cette révision ne devrait toutefois pas affecter les estimations pour le chômage et le déficit des finances publiques. L'exécutif table toujours sur une baisse du chômage, de 8% en 2007 à 7,6% cette année.
Quant au déficit public, le gouvernement maintient l'objectif de 2,2% du PIB, après avoir réussi à le ramener dans la limite du Pacte de stabilité, de 3%, fixée par la Commission européenne.
"La crise budgétaire est résolue et bien résolue", a affirmé jeudi le Premier ministre portugais José Socrates.
"Nous n'allons pas emprunter la voie de la facilité de ceux qui estiment qu'un problème conjoncturel peut remettre en cause la consolidation structurelle effectuée ses trois dernières années", a-t-il souligné.
Bruxelles a pourtant déjà alerté le Portugal sur un risque de "détérioration" du déficit public l'année prochaine.
L'inflation en revanche devrait progresser par rapport aux dernières prévisions du gouvernement passant de 2,1 à 2,6%.
Des partis de l'opposition ont déjà réclamé la présence vendredi du ministre des Finances au parlement pour s'expliquer sur le ralentissement de l'économie.
Source: AFP - 15/05/2008
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