mardi 14 janvier 2014

Crise au Boavista, expression du malaise financier du football portugais (2008)

   Crise au Boavista, expression du malaise financier du football portugais 
   Par Lévi FERNANDES

   La grève des joueurs du Boavista Porto évitée de justesse grâce à un accord de dernière minute samedi soir, est l'exemple le plus récent de la crise financière qui frappe actuellement le football portugais.
   "Des salaires impayés dans treize clubs" sur les 32 de première et deuxième divisions du Championnat portugais, titrait ainsi en Une dimanche le quotidien généraliste Jornal de Noticias.
   Les joueurs du Boavista Porto, qui avaient déposé un préavis de grève il y a une dizaine de jours pour le match contre le Nacional Madère de la 27e journée du Championnat, réclamaient leurs salaires impayés depuis deux mois et demi.
   La direction et les représentants des joueurs sont finalement parvenus après plusieurs heures de négociations sur deux jours, à éviter ce qui aurait pu devenir la première grève du football portugais de ces trente dernières années.
   Au cours de cette rencontre de la dernière chance, la direction s'est engagée à payer un mois de salaires en retard, sur deux mois et demi d'impayés, dès la semaine prochaine, le reste devant être versé d'ici au 5 mai.

                          Dons des supporteurs
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   Avec un passif de plus de 50 millions d'euros fin 2007, des dettes au fisc, et des démêlés avec la justice dans le scandale du "sifflet doré" portant sur un présumé trafic d'influence dans les milieux du football professionnel, le club plus que centenaire du nord du pays, champion du Portugal en 2001, accumule les problèmes.
   La direction a également fait appel aux supporteurs pour l'aider financièrement.
   Le club a placé une boîte destinée à recevoir les dons qui "pourront aider à atténuer la crise financière", a déclaré le club dans un communiqué.
   Le Boavista, actuellement dans le ventre mou du classement en Championnat (10e sur 16), avait pourtant annoncé il y a quelques jours la conclusion d'un partenariat avec l'entreprise Castle Shore, qui devait investir 38,5 millions d'euros, dont 14,5 millions immédiatement mis à disposition du club pour qu'il puisse renflouer ses caisses.
   Cette solution est tombée à l'eau vendredi après que l'investisseur Sergio Silva, dont le plan d'aide financière a révélé plusieurs irrégularités, eut été interpellé par la police judiciaire et mis en examen pour usage de faux documents et escroquerie présumée.

                Toujours à la recherche d'investisseurs
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   Le club est donc à la recherche, dans l'urgence, de nouveaux investisseurs.
   A l'instar du Boavista, d'autres clubs de deuxième et première divisions comme Maritimo, Nacional, Academica ou encore Leiria sont dans une situation financière similaire. Par exemple, Estrela Amadora, club de la banlieue de Lisbonne, n'a pas encore versé à ses joueurs les salaires de février et mars.
   "Cette situation conduit à une concurrence déloyale entre les clubs", souligne Joaquim Evangelista, président du Syndicat des joueurs. Les joueurs qui touchent les salaires les moins élevés sont les plus affectés par la crise.
   Pour y faire face, le président de la Ligue professionnelle de football (LPFP) Herminio Loureiro propose de durcir les conditions d'attribution des licences aux clubs de football participant aux compétitions européennes et d'introduire des sources de recettes supplémentaires.
   Loureiro met en avant le lancement cette saison de la "Carlsberg Cup" (Coupe de la Ligue) qui a rapporté près de trois millions d'euros supplémentaires aux clubs, montant qui, selon lui, devrait plus que doubler les prochaines années.

   Source: AFP - 20/04/2008

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